DOHA, Qatar - Une dirigeante du football norvégien a critiqué de façon cinglante le Qatar, hôte de la prochaine Coupe du monde, et la FIFA devant d'autres hauts dirigeants du sport jeudi, à la veille du tirage au sort en vue du Mondial de novembre et décembre prochains.

Lise Klaveness, nouvelle présidente de la Fédération norvégienne de football et rare femme à la tête d'une fédération membre de la FIFA, a vertement critiqué la façon dont le Qatar a protégé les droits des travailleurs migrants, qui ont bâti des dizaines de milliards de dollars d'infrastructures nécessaires à la tenue de la Coupe du monde, et la criminalisation de l'homosexualité par le pays du Moyen-Orient.

Il s'agissait d'une rare démonstration de dissidence et de contestation lors de cette réunion annuelle réunissant les 211 fédérations membres de l'organisation internationale. Elle visait précisément des sujets qui ont miné le choix controversé du Qatar par la FIFA depuis plus de 10 ans.

« En 2010, la Coupe du monde a été octroyée par la FIFA de façon inacceptable avec des conséquences inacceptables, a déclaré Klaveness, qui est homosexuelle, dans son discours de six minutes. Il n'y a pas de place pour des employeurs ne pouvant garantir la sécurité et la liberté de ceux qui travaillent pour la Coupe du monde. Il n'y a pas de place pour des hôtes qui ne peuvent pas garantir la sécurité et le respect des gens issus de la communauté LGBTQ+ qui assisteront à cette compétition qui constitue le rêve de plusieurs. »

La FIFA a travaillé toute la semaine pour éviter que la présidente norvégienne ne livre ce discours lors de la réunion principale de ce congrès annuel. La FIFA a ensuite donné la parole à des membres de l'Amérique latine et du comité organisateur du tournoi qatari, qui ont rabroué la Norvège.

« Ce n'est pas le bon endroit et ce n'est pas le bon (pour de tels reproches », a indiqué le secrétaire général de la Fédération du Honduras, Jose Ernesto Mejia, dans une déclaration traduite.

Klaveness a ensuite été réprimandée par Hassan Al-Thawadi, qui a mené la candidature du Qatar il y a plus de 12 ans et préside le comité organisateur depuis.

« Vous n'avez pas tenté de nous contacter et vous n'Avez pas tenter d'amorcer le dialogue avant de vous adresser à cette assemblée aujourd'hui », a-t-il dit.

Al-Thawadi a ajouté que la porte du Qatar est toujours ouvertes pour les gens « désirant s'éduquer avant de passer un jugement ».

Le Qatar et la FIFA ont de façon constante prétendu que d'octroyer le Mondial au pays avait accéléré les changements positifs à ses lois et à sa société.

La guerre en Ukraine a ensuite monopolisé l'attention des participants, alors qu'une vidéo de trois minutes a été présentée par le président de la Fédération ukrainienne, Andriy Pavelko.

Pavelko portait un gilet pare-balles tandis qu'il s'adressait à l'assemblée de Kyiv. Derrière lui, des gens empilaient des sacs de sable sur plusieurs mètres de hauteur pour protéger un monument.

Il a déclaré que les enfants d'Ukraine souffraient de « terribles blessures psychologiques » pendant cette guerre et que peut-être le football pourrait les aider dans l'avenir, tandis que la délégation russe, dont Alexey Sorokin, ex-membre du conseil de la FIFA et qui a dirigé le comité organisateur du Mondial 2018, regardait.

Bien que la FIA eut banni les équipes russes, dont l'équipe nationale masculine, des qualifications en vue de la Coupe du monde, la fédération nationale n'a pas été suspendue.

« Nous ne nous cachons pas, a assuré Sorokin avant la réunion. Nous avons le droit d'être ici »

Vendredi, le tirage au sort des groupes de la Coupe du monde sera présenté dans le même centre de congrès.