Comme c'est le cas pour de nombreuses personnalités sportives noires au Québec, l’ancien joueur de basketball devenu entraîneur Pascal Jobin est peiné de voir à quel point les tensions sociales ont escaladé à une vitesse vertigineuse sur le territoire américain ces derniers mois.

Les sept coups de feu tirés par un policier en direction de Jacob Blake dimanche dernier au Wisconsin s’ajoutent au mélange d’émotions ressenties par la communauté noire, partout à travers le monde, mais particulièrement chez nos voisins américains.

Avant la situation impliquant Jacob Blake, le meurtre de George Floyd par un policier de Minneapolis survenu ce printemps a rappelé à Jobin un souvenir extrêmement douloureux d’un incident qui lui est arrivé au Québec, il y a cinq ans.

« En 2015, j’ai été battu par la police pour aucune raison autre que j’ai demandé : "Pourquoi voulez-vous vérifier mes papiers?" Ils m’ont sorti par la fenêtre, ils se sont mis sur moi, ont commencé à me frapper à coups de bâton. Ils voulaient absolument me mettre par terre. C’était à 5 h de l’après-midi. J’ai vécu ça personnellement. »

Jobin est allé en cour pour se défendre et finalement obtenir gain de cause, non sans devoir débourser des frais d'avocat.

 « Quand l’histoire de Floyd est arrivée, j’avais une rage. Et je pense que plusieurs Américains ont peur de cette rage-là. (...) Dans n’importe quelle sphère, il y a du bon monde et du moins bon monde. Mais ce petit pourcentage de policiers qui font ces agissements, ça n’a aucun sens.

« Lorsque je regarde la vidéo et que je vois Jacob Blake, qui semble essayer de mettre fin à une dispute entre deux dames, se faire tirer sept fois dans le dos. Ça me dit qu’il y a un travail à faire au niveau des lois aux États-Unis. Oui, c’est un travail difficile. Mais quel était le danger? George Floyd a essayé de passer un faux billet de 20 $... »

« À quand remonte la dernière fois où un homme blanc non-armé s’est fait abattre par un policier? Je suis certain que ça arrive, mais on n’envoie pas, de telles vidéos. Il y a un réel problème aux États-Unis, et la pandémie a contribué à exposer ça sur les réseaux sociaux. »