GENÈVE - De plus en plus de sports donnent suite à l'appel du Comité international olympique et interdisent aux athlètes russes de concourir à la suite de l'invasion de l'Ukraine.

La Russie a été interdite de participer à des événements internationaux de patinage et de ski, après avoir été bannie la veille des compétitions de soccer et de hockey – le sport d'équipe préféré de Vladimir Poutine. Ces décisions font suite à la demande du CIO aux fédérations sportives internationales d'exclure les athlètes russes des événements qu'elles organisent.

L'Union internationale de patinage a fait savoir qu'aucun athlète de Russie ou du Bélarus «ne sera invité ou autorisé à participer» à des événements jusqu'à nouvel ordre.

« Le Conseil de l'ISU réitère sa solidarité avec tous ceux qui sont touchés par le conflit en Ukraine et nos pensées vont à l'ensemble du peuple ukrainien et au pays », a révélé l'ISU dans un communiqué.

Le Bélarus a été un allié important de la Russie dans son attaque contre l'Ukraine.

Les championnats du monde de patinage artistique sont prévus ce mois-ci à Montpellier, en France. La décision de l'ISU signifie que la championne olympique Anna Shcherbakova et sa coéquipière de 15 ans Kamila Valieva, au centre d'une affaire de dopage encore non résolue aux Jeux olympiques d'hiver le mois dernier, seront exclues de la compétition.

Rappelons aussi que Montréal accueillera les Championnats du monde de patinage de vitesse courte piste du 18 au 20 mars.

En Norvège, les fondeurs russes ont dû rentrer chez eux après avoir été exclus de la compétition par la Fédération internationale de ski.

La décision survient après un différend de trois jours avec les responsables du ski norvégien, qui ont soutenu qu'ils refuseraient de laisser les Russes et les Bélarusses courir même si l'instance dirigeante maintenait sa politique antérieure consistant à les autoriser à participer en tant qu'athlètes neutres.

« Tout d'abord, je suis heureux que la FIS ait pris cette décision, a déclaré le président de la fédération norvégienne de ski, Erik Røste, qui siège également au conseil d'administration de l'organisme. Ensuite, je dois être honnête et dire que cela a pris trop de temps. »

La position de la FIS a changé mardi matin lorsque son président, Johan Eliasch, a participé à une conférence téléphonique organisée par le CIO avec les instances dirigeantes des sports olympiques.

« Nous quittons la Norvège et la saison internationale est terminée pour nous », a précisé l'entraîneur de l'équipe russe de ski de fond, Yuri Borodavko, à la chaîne de télévision norvégienne NRK.

La Fédération internationale de volleyball a par ailleurs annoncé qu'elle avait privé la Russie de l'organisation des championnats du monde masculins en août et septembre et qu'elle chercherait un ou plusieurs autres pays hôtes.

« Il serait impossible de préparer et d'organiser les Championnats du monde en Russie en raison de la guerre en Ukraine », a mentionné le conseil d'administration de la FIVB.

Le volleyball a également suspendu les équipes et clubs russes des événements internationaux, tandis que l'aviron et le badminton ont décidé d'exclure les athlètes russes de leurs compétitions.

La natation a jusqu'à présent choisi d'ignorer la recommandation du CIO d'interdire les Russes. La FINA a déclaré qu'elle autoriserait les nageurs russes et bélarusses à y participer «en tant qu'athlètes neutres, compétitionnant sous le drapeau de la FINA et avec l'hymne de la FINA».

Le site Web de la FINA indique toujours que la Russie accueillera les championnats du monde en petit bassin en décembre.

L'organisme de natation a cependant fait savoir qu'il avait retiré un honneur décerné à Poutine en 2014.

Les athlètes russes sont déjà arrivés en Chine pour les Jeux paralympiques d'hiver, qui s'ouvrent vendredi. Ils devraient concourir en tant que Comité paralympique russe (RPC), le CIO ayant ouvert la porte à une éventuelle exemption pour les événements commençant à court terme. L'équipe ukrainienne n'est pas encore à Pékin, mais les organisateurs ont déclaré s'attendre à ce que les athlètes du pays arrivent à temps.

Le Comité olympique et paralympique américain a déclaré qu'il ne voulait pas que l'équipe russe participe aux Jeux paralympiques de Pékin.

Les instances dirigeantes de trois sports olympiques – l'escrime, le tir et la boxe – sont dirigées par des Russes. Aucun n'a encore interdit aux athlètes du pays de concourir.

L'invasion de l'Ukraine a également conduit certains commanditaires et entreprises à couper les ponts. Adidas, le fabricant des maillots de l'équipe de soccer russe, a annoncé qu'il suspendait dès maintenant son partenariat avec la fédération.