Les politiciens canadiens s'unissent pour lutter contre le harcèlement, les abus et la discrimination dans le sport, mais les détails de leurs projets restent minces.

Kirsty Duncan, ministre des Sciences et des Sports du Canada, a annoncé vendredi à Red Deer, en Alberta, que le gouvernement fédéral, ainsi que chaque province et territoire, avait signé une déclaration visant à lutter contre le harcèlement, les abus et la discrimination dans le sport.

Elle a dit que le mouvement rassemble toutes les juridictions et fera progresser les actions, pour que soit assurée la mise en place de politiques de lutte contre les abus, ainsi que la mise en ?uvre de mesures concrètes pour les prévenir.

Bien que la déclaration comprenne des engagements à éliminer la violence à l'égard des femmes et des filles dans le sport, ainsi qu'à oeuvrer à la prévention et la sensibilisation reliée aux commotions cérébrales, Duncan n'a pas fourni de détails sur les prochaines mesures à prendre.

« Il s'agit d'une priorité pour toutes les juridictions, a confié Duncan. Ce sera à l'agenda fédéral-provincial-territorial. Il reste encore du travail à faire et nous examinons une gamme d'options au niveau national. »

Dimanche, la CBC a révélé qu'au moins 222 entraîneurs ont été reconnus coupables d'infractions sexuelles de 1998 à 2018. Le rapport indique également que 34 autres affaires d'entraîneurs accusés sont actuellement devant les tribunaux.

Duncan a confié qu'elle pense qu'un « mécanisme tiers » est important lorsqu'il s'agit d'enquêter sur des abus, et qu'elle « y travaille ».

« Les athlètes doivent être au centre de tout ce que nous faisons. Ils ont une voix et nous devons écouter, a dit Duncan. Ce ne sont pas des commodités, ce sont des personnes et elles doivent être respectées. »

Une enquête à la suite de nombreuses plaintes de harcèlement sexuel a amené Marcel Aubut à démissionner de la présidence du Comité olympique canadien en 2015.

En juin, plusieurs anciennes membres de l'équipe de ski du Canada ont parlé publiquement d'abus infligés par l'ancien entraîneur Bertrand Charest, dans les années 1990. L'an dernier, Charest a été reconnu coupable de 37 chefs d'accusation d'inconduite sexuelle et d'agression.

La lutte contre les abus dans le sport nécessitera la coopération de nombreux groupes, a déclaré Duncan, une ancien gymnaste qui a longtemps été entraîneure.

« C'est un problème systémique de longue date, c'est un problème de culture et ça demande que les athlètes, les parents, les familles, les organisations sportives et le gouvernement travaillent ensemble. »