Deux jours après avoir fêté ses 19 ans, le jeune phénomène espagnol Carlos Alcaraz a renversé le no 1 mondial Novak Djokovic 6-7 (5/7), 7-5, 7-6 (7/5) au terme d'un match marathon et spectaculaire samedi pour se qualifier pour la finale du Masters 1000 de Madrid.

Alcaraz, entré dans le top-10 quand il avait encore 18 ans, s'est imposé après 3 h 35 min de combat. Il disputera la deuxième finale en Masters 1000 de sa carrière naissante.

Tombeur de Rafael Nadal la veille, pour leur troisième face-à-face, Alcaraz devient le plus jeune joueur (devant Tsitsipas) à avoir accroché à son tableau de chasse à la fois Djokovic et son grand rival espagnol. Il devient aussi le premier à les battre tous les deux dans le même tournoi sur terre battue.

Deux statistiques qui ne font que confirmer la vertigineuse ascension du jeune Espagnol, promis à des jours radieux - même si Nadal et Djokovic ne sont pas en ce moment les épouvantails qu'ils ont été (et pourraient redevenir). Dès Roland-Garros dans deux semaines (22 mai-5 juin) ?

Les amateurs de duels épiques ont été servis. Et la Caja Magica de Madrid ne s'y est pas trompée en se lançant dans une ola à l'approche du dénouement et en accompagnant jusqu'au bout sa nouvelle merveille.

Sur un fil tout au long de manche décisive, Djokovic a tenu bon jusqu'au tie-break. Mais Alcaraz, qui s'était déjà procuré cinq balles de break et même une première balle de match à 5-4 dans ce troisième set, a fini par porter l'estocade après plus de 3 h 30 min de jeu.

Avant ça, le no 1 mondial s'en était sorti de justesse dans le premier, au jeu décisif, après avoir été brisé d'entrée et mené 4 jeux à 2.

Puis Alcaraz, visiblement pas gêné par sa cheville droite méchamment tordue la veille contre Nadal, avait égalisé à une manche partout après déjà plus de deux heures de jeu, alors que l'ombre gagnait le Central madrilène. Avec une arme fatale: des amorties exceptionnellement touchées à la pelle, sur lesquelles Djokovic a été le plus souvent impuissant.

Même battu, le no 1 mondial repart avec une certitude: lui qui est à la recherche de son meilleur niveau après un premier trimestre quasiment à l'arrêt marqué par son invraisemblable expulsion d'Australie, faute de vaccination contre la COVID-19, est incontestablement sur la bonne voie.

S'il a fini par plier, le Serbe a longtemps tenu le choc face au joueur en forme du moment, et a évité la panne sèche qu'il avait connue tant à Monte-Carlo qu'à Belgrade les semaines précédentes.

Après Miami début avril, voilà Alcaraz de nouveau en finale de Masters 1000 un mois plus tard. Le protégé de Juan-Carlos Ferrero, ex-no 1 mondial et lauréat de Roland-Garros 2003, grimpera à la sixième place mondiale lundi.

Un rendez-vous avec Zverez

Le no 3 mondial et tenant du trophée, Alexander Zverev, a rejoint le jeune prodige Alcaraz en finale du Masters 1000 de Madrid en battant le no 5 mondial Stefanos Tsitsipas 6-4, 3-6, 6-2 samedi soir.

Zverev bat Tsitsipas et rejoint Alcaraz en finale

Zverev et Tsitsipas ont bouclé leur match à plus d'une heure du matin. La veille déjà, Zverev avait achevé son quart de finale au-delà de minuit.

Le tournoi madrilène, où l'Allemand de 25 ans a été titré deux fois (2018 et 2021), est le Masters 1000 qui lui réussit le mieux (19 victoires pour deux défaites).

« C'est mon court préféré au monde, a confié Zverev. On l'appelle la Caja Magica parce qu'elle fait de la magie pour moi. Je jouais vraiment mal avant ce tournoi et je n'étais pas très confiant. Je n'ai pas gagné beaucoup de matchs cette année, mais ce terrain vient chercher le meilleur de moi-même. »

Il l'a prouvé une nouvelle fois samedi soir en muselant Tsitsipas, pourtant vainqueur à Monte-Carlo pour la deuxième année d'affilée mi-avril et qui n'a cédé que face à Alcaraz à Barcelone, en quarts de finale (4-6, 7-5, 2-6).

Zverev s'est imposé sur un revers gagnant, et un ultime break, en un peu moins de deux heures.