ROME - Malgré les efforts titanesques et le jeu souvent inspiré de son rival, l'Espagnol Rafael Nadal est venu à bout du Canadien Denis Shapovalov en trois manches de 3-6, 6-4, 7-6 (3) aux termes d'un passionnant duel de trois heures 27 minutes en huitièmes de finale de l'Omnium de tennis d'Italie, jeudi.

Le score et la longueur du match illustrent à quel point Nadal a trimé dur pour atteindre la ronde suivante, sur sa surface de prédilection.

Pour l'emporter, Nadal a dû effacer un recul de 0-3 en deuxième manche, et récupérer un bris de service lors du set décisif. Il a aussi sauvé deux balles de match lors du 12e jeu de ce troisième set, sur son service.

Lors du bris d'égalité décisif, Nadal s'est détaché de Shapovalov avec des mini-bris consécutifs pour se donner une avance de 4-1. Il a confirmé la victoire à sa deuxième balle de match lorsque le Canadien a envoyé un revers dans le filet.

« Ça explique pourquoi il a gagné tant de matchs sur l'argile, a déclaré Shapovalov. C'est sûr qu'il est un grand joueur. Il n'y a aucun doute là-dessus. Ça fait mal. »

Ce match est le deuxième plus long duel au meilleur de trois sets cette saison sur le circuit de l'ATP. Le mois dernier, Nadal avait eu besoin de 3 h 38 minutes pour battre Stefanos Tsitsipas en finale de l'Omnium de Barcelone.

« C'est une importante victoire pour moi, a déclaré Nadal. De pouvoir gagner de tels matchs contre de jeunes joueurs me permet d'avoir confiance en mon corps. C'est vrai que je vais devoir faire mieux demain. »

Nadal, neuf fois champion à Rome, affrontera l'Allemand Alexander Zverev, vainqueur du tournoi en 2017 et de l'Omnium de Madrid le week-end dernier.

Zverev est également venu de l'arrière pour éliminer le Japonais Kei Nishikori 4-6, 6-3, 6-4.

Proche d'un exploit rare

Shapovalov, 14e joueur mondial, espérait non seulement vaincre Nadal pour la deuxième fois de sa carrière, après son inoubliable triomphe sur la surface dure du stade Uniprix en 2017, il tentait de devenir seulement le troisième gaucher à vaincre le légendaire Espagnol sur la terre battue.

L'Espagnol Fernando Verdasco, en 2012, sur une surface bleutée, et l'Argentin Horacio Zeballos, l'année suivante, sont les seuls à avoir réussi l'exploit. Nadal est sorti victorieux des 52 autres matchs.

Nadal a maintenant gagné ses 19 derniers duels contre des gauchers, Shapovalov ayant été le dernier à le vaincre.

« Dans ces matchs, vous n'avez rien à perdre, a fait remarquer Shapovalov en parlant d'un affrontement avec Nadal. [...] Qui va m'insulter parce que j'ai perdu contre 'Rafa'? C'est certain que ça aide à jouer avec plus de liberté.

Auger-Aliassime éliminé à Rome

« Je pense, aussi, que j'ai le jeu, j'ai ce qu'il faut pour battre ces gars-là. À mes yeux, ce n'est pas une surprise. Mais c'est une défaite qui fait mal. Bien sûr, ce n'est pas la première fois que 'Rafa' fait le coup. Je ne suis pas le premier à perdre après avoir eu des balles de matchs. C'est certain qu'il excelle face à la pression de ces moments. »

Dans un autre match de huitièmes de finale présenté simultanément mais qui n'a pas offert le même niveau de jeu, le Québécois Félix Auger-Aliassime a baissé pavillon 7-6 (3), 6-1 aux mains de l'Argentin Federico Delbonis.

Deux jours après avoir livré une impressionnante performance face à Diego Schwartzman, Auger-Aliassime, 21e joueur mondial, a réussi deux as, commis six doubles fautes et concédé à son rival trois balles de bris en sept tentatives.

« Je n'ai pas été à la hauteur du tout...» Félix Auger-Aliassime

Lors du bris d'égalité, Delbonis a inscrit six points d'affilée après avoir concédé le tout premier du jeu.

Delbonis, 64e joueur mondial, a entamé la deuxième manche en gagnant les cinq premiers jeux, dont deux au service du Québécois.

Spectaculaire début

Face à Nadal, Shapovalov a connu un départ canon, remportant les quatre premiers jeux et 16 des 21 premiers points.

Il a notamment enregistré neuf points consécutifs entre les premier et troisième jeux, dont deux jeux lors desquels l'Espagnol était au service.

Nadal s'est ramené dans le match en gagnant trois jeux successifs, incluant un premier bris lors du sixième jeu.

« J'ai ce qu'il faut pour battre les meilleurs »

Le Canadien a freiné l'élan de Nadal en gagnant son service au huitième jeu et en réalisant son troisième bris de l'affrontement au jeu suivant, capitalisant sur sa quatrième balle de set lorsque Nadal a envoyé un revers dans le milieu du filet.

C'était le premier set que Shapovalov gagnait contre Nadal depuis sa spectaculaire victoire à Montréal en 2017.

Le Canadien a poursuivi sur sa lancée en gagnant les trois premiers jeux de la deuxième manche, incluant un bris au deuxième jeu.

Nadal a mis fin à la séquence lors du quatrième jeu, mais a véritablement amorcé sa remontée lors du jeu suivant, lorsqu'il a réussi à briser le service de Shapovalov alors que ce dernier menait 40-0.

Nadal a dominé les trois jeux suivants et éventuellement forcé la tenue d'une manche ultime à son service.

Shapovalov a été le premier à se donner l'avantage lors du set décisif avec un bris lors du quatrième jeu. Nadal n'a toutefois pas perdu de temps pour lui remettre la monnaie de sa pièce, récoltant un bris dès le jeu suivant.

C'est au bris d'égalité que ce spectaculaire duel allait se conclure.

Djokovic s'amuse

Les partisans étaient de retour au Foro Italico, le soleil était de la partie, et le jeu de Novak Djokovic était à point.

Le Serbe, favori du Masters de Rome, a savouré chaque instant dans une victoire de 6-2, 6-1 aux dépens de l'Espagnol issu des qualifications Alejandro Davidovich Fokina, qui lui a permis d'atteindre les quarts de finale du tournoi sur terre battue.

Après l'imposition d'un huis clos pour les premiers jours du tournoi en raison des protocoles sanitaires en vigueur, la capacité maximale est passée à 25 pour cent, jeudi, tel que prescrit par le plan de déconfinement du gouvernement italien.

« Ce n'était pas bien, c'était super », a décrit Djokovic. « La foule me manque autant que pour les autres joueurs; c'est l'une des raisons pourquoi je continue de jouer.

« C'était donc agréable de revoir les spectateurs et j'espère pouvoir demeurer dans ce tournoi une journée de plus pour vivre davantage l'ambiance de la foule. Les spectateurs m'ont procuré de grandes sensations aujourd'hui et j'ai adoré. »

Djokovic s'entraîne souvent avec Davidovich Fokina à Marbella, en Espagne. Cette familiarité explique peut-être pourquoi l'Espagnol a réussi un bris dès le premier jeu du match.

Mais Djokovic a récupéré ce bris dès le jeu suivant et a rapidement pris le contrôle du duel.

Quintuple champion à Rome, dont la dernière fois en septembre, Djokovic veut rehausser son jeu sur l'argile avant Roland-Garros.

Djokovic a indiqué qu'il avait amélioré son jeu de « 20 à 30 pour cent » par rapport à son premier match à Rome, contre Taylor Fritz.

« Donc, je suis dans une bonne trajectoire. Et j'espère que ce sera encore mieux demain. »

Le prochain rival de Djokovic sera le Grec Stefanos Tsitsipas, qui a vaincu l'Italien Matteo Berretini 7-6 (3), 6-2 dans un duel de deux joueurs du top-10.

« Ce sera une bagarre », a prédit Djokovic, qui a atteint les quarts de finale lors de chacune de ses 15 premières présences au tournoi de Rome.

L'Américain Reilly Opelka, un géant de six pieds onze pouces, a aussi atteint les quarts en battant le Russe Aslan Karatsev 7-6 (6), 6-4.

Shapovalov brise Nadal d'entrée de jeu!