Les meilleures raquettes au monde prendront d'assaut le All England Club de Londres à compter de lundi prochain, alors que sera disputé sur gazon à Wimbledon (1er-14 juillet) le troisième Grand Chelem de la saison.

À l'occasion du début imminent du mythique tournoi anglais, deux légendes du sport, John McEnroe et Chrissie Evert, ont partagé quelques réflexions sur des sujets de l'actualité tennis, mardi, dans une conférence téléphonique.

Compte tenu de l'ascension phénoménale du Québécois de 18 ans Félix Auger-Aliassime depuis le début de la saison 2019, il ne fallait guère s'étonner que son nom soit évoqué par McEnroe, et à plus d'une reprise.

« Qui aurait pu prédire que certains des meilleurs espoirs du tennis viendraient du Canada? », s'est interrogé l'ancien joueur devenu analyste à la télévision.

« Ça se passe directement devant nos yeux, nous les Américains. Ils ont (Denis) Shapovalov et (Félix) Auger-Aliassime, en plus de (Bianca) Andreecsu qui a remporté Indian Wells. C’est une séquence assez incroyable pour eux.  On est dans une époque formidable pour le tennis canadien. »

Fort d'une présence en finale à Stuttgart et d'une demi-finale au Queen's lors de ses deux premiers tournois professionnels sur gazon, Auger-Aliassime se présentera à Wimbledon au cours des prochains jours en tant que 21e joueur au classement ATP.

« À mon sens, Auger-Aliassime est un futur no 1 mondial, s'est mouillé McEnroe. Ce genre de joueur, on les voit arriver à une fois à tous les cinq ou dix ans. Un joueur du genre à Becker ou à Nadal. Je crois que (Félix) a une aussi bonne chance d’aller loin que n’importe quel membre de la nouvelle garde. À ce point-ci, Stefanos Tsitsipas et lui seraient mes choix pour se rendre loin (à Wimbledon). Gagner le tournoi, par contre, c’est une autre paire de manches... »

Des mots particulièrement flatteurs envers un jeune tennisman qui ne compte, malgré ses succès rententissants des six derniers mois, qu'une seule rencontre en contexte de majeur à son actif. C'était à l'US Open, au mois d'août 2018.

En janvier dernier, Auger-Aliassime était passé à côté d'une qualification aux Internationaux d'Australie. Il avait par la suite dû déclarer forfait à quelques jours du coup d'envoi de Roland-Garros en raison d'une blessure au muscle adducteur de la jambe droite subie à Lyon.

« De son côté, Shapovalov a semblé perdre une partie de sa confiance, a convenu l'homme de 60 ans. Je pense que c’est en partie car il a dû jouer beaucoup sur la terre battue. Peut-être a-t-il certains ennuis dont je n’ai pas entendu parler? »

La maturité d'Auger-Aliassime

Au-delà des qualités tennistiques de son jeu, McEnroe et Evert ont tous deux souligné l'attitude irréprochable avec laquelle Auger-Aliassime se présente sur les terrains.

« C’est fabuleux de voir un jeune joueur s’acquitter de sa tâche sans que ça paraisse lui causer du stress, a observé McEnroe. On verra ce qui se produira dans les prochaines années, mais je ne serais pas surpris qu’il remporte un tournoi majeur d’ici deux ans. »

« Il a tout ce que ça prend, a renchéri Evert. Et en plus de ça, il possède la personnalité calme qui l’aide. Il ne perd pas son sang-froid sur les courts. Il est un jeune homme très mature. »