ROME, Italie - À Rome, leur jardin partagé depuis plus de quinze ans, Novak Djokovic, le tenant du titre, et Rafael Nadal, recordman des victoires (9), doivent gommer leurs approximations du moment sur terre battue, à moins de trois semaines de Roland-Garros.

Nadal arrive au dernier Masters 1000 pré-Roland Garros avec un seul titre en poche sur l'ocre (Barcelone) et surtout deux éliminations en quarts lors des deux « 1000 » de Monte-Carlo puis de Madrid. 

L'un de ses moins bons parcours, qui rappelle celui de 2019 (défaites en demies dans ces trois tournois). Cette année-là, c'est à Rome qu'il était redevenu lui-même en battant le Serbe en finale, avant de triompher à Paris.  

Djokovic, après sa victoire aux Internationaux d'Australie en février, a lui aussi connu un atterrissage mitigé sur la terre battue avant de déclarer forfait pour Madrid. 

L'écrin romain, où l'un des deux (au moins) s'est toujours invité en finale depuis 2005, est l'occasion pour eux de reprendre la main, dans ce qui va ressembler à une répétition générale avant Roland-Garros (30 mai-13 juin).

À l'exception de Roger Federer, qui ira à Genève (16-22 mai) avant Paris, les meilleurs mondiaux sont attendus à partir de dimanche sous le regard des vénérables statues qui surplombent les cours romains et même, à partir de jeudi, sous celui de quelques milliers de spectateurs, admis en jauge réduite (25%) à partir des huitièmes.

Le « bout du tunnel »

À un jet de balle du Stadio Olimpico, où on se prépare à accueillir le 11 juin le match d'ouverture de l'Euro de football avec quelque 15 000 spectateurs, les courts du Foro Italico vont être le théâtre de la réouverture du sport italien au public, mettant fin au huis clos en vigueur depuis octobre.

Lors du tournoi 2020, organisé en septembre dernier après avoir été reporté en raison de la pandémie de coronavirus, mille spectateurs avaient pu assister aux demi-finales et aux finales hommes et dames.

« Les Internationaux d'Italie représentent le rayon de soleil au bout du tunnel », s'est réjouie la sous-secrétaire italienne aux Sports, l'ex-escrimeuse Valentina Vezzali. 

Ce ne sont pas les joueurs qui vont s'en plaindre, à l'image de Rafael Nadal, qui n'avait pas caché son plaisir de retrouver le public lors du Masters 1000 de Madrid où la jauge a été fixée cette semaine à 40%. « Ça fait une grande différence, ça aide aussi au niveau énergétique à supporter tout le reste », avait expliqué le Majorquin.

Nadal vise à Rome une dixième victoire. Mais le recordman cherchera surtout à rebondir après sa nouvelle élimination en quarts, vendredi à Madrid, contre l'Allemand Alexander Zverev, qu'il peut retrouver à Rome de nouveau en quarts.

Le retour de Williams

Le seul à l'avoir battu en finale dans la Ville éternelle est Novak Djokovic, qui y a conquis en septembre son cinquième titre en dix finales, aux dépens de l'Argentin Diego Schwartzman.

Mais « Djoko », lui non plus, n'arrive pas au mieux, avec deux revers sur terre contre des joueurs navigant aux alentours de la 30e place mondiale: en huitième de finale du Masters 1000 de Monte-Carlo face au Britannique Daniel Evans, puis en demi-finale du tournoi de Belgrade devant le Russe Aslan Karatsev.

Chez les dames, tout le gratin du circuit est attendu à Rome, avec le retour aux affaires de Serena Williams, absente depuis sa demi-finale perdue en Australie contre Naomi Osaka. 

L'Américaine, no 8 mondiale, sera la plus titrée du tableau féminin avec déjà quatre victoires à Rome. Mais elle aura fort à faire avec l'impressionnante Australienne Ashleigh Barty, qui peut remporter samedi à Madrid sa quatrième victoire de l'année en quatre finales, mais aussi avec la tenante du titre Simona Halep, trois fois finaliste lors des quatre dernières éditions.