Rafael Nadal, en quête d'un dixième sacre au Masters 1000 de Rome à un peu plus de deux semaines de Roland-Garros, a décroché vendredi sa place en demi-finales en prenant sa revanche sur Alexander Zverev, qui l'avait éliminé à Madrid. 

Une semaine après avoir perdu pour la première fois sur terre battue contre l'Allemand (6e mondial), l'Espagnol, tête de série no 2, a cette fois dicté sa loi (6-3, 6-4) en deux heures.

Après ses éliminations précoces aux Masters 1000 de Monte-Carlo et Madrid, à chaque fois en quarts de finale, Nadal confirme sa montée en puissance à l'approche de Roland Garros avec un match très solide où il n'a laissé que peu d'espoirs à Zverev.

Après son marathon de près de 3 h 30 jeudi contre le Canadien Denis Shapovalov, où il avait beaucoup couru derrière le pointage, Nadal a cette fois pris les choses en main d'entrée en brisant l'Allemand sur ses deux premiers jeux de service pour mener 4-0. 

Zverev, sacré la semaine dernière à Madrid, a alors tenté de réagir, en se montrant plus agressif. Mais trop tard pour empêcher « Rafa » d'empocher la manche, malgré une lourde chute, sans conséquences, après s'être pris le pied sur une ligne en glissant.

Dans le second set, Zverev a maintenu la pression mais il est tombé sur un roc : Nadal a d'abord brillamment effacé trois balles de bris contre lui (à 1-2, 0-40) avant de chiper dans la foulée le service de l'Allemand. Grâce à une défense intraitable et une précision retrouvée, après les erreurs de jeudi contre Shapovalov. 

Cet avantage, Nadal ne le lâchera plus, non sans sauver trois nouvelles de balles de bris sur le dernier jeu avant de conclure sur sa première balle de match. 

« J'ai joué un match solide, avec peu d'erreurs, c'est une victoire importante pour moi », a savouré Nadal. 

« Les conditions étaient différentes de Madrid, j'ai davantage pu contrôler le match », a-t-il ajouté, se félicitant « d'être encore là, en forme, après la bataille » des huitièmes contre le Canadien. 

« Rafa », recordman des succès à Rome (9 en 11 finales) rencontrera en demi-finale l'Américain Reilly Opelka (47e), l'invité surprise du dernier carré, doté d'un service terrible avec sa stature de géant (2,11 m). 

« C'est un grand serveur, un service quasiment impossible à retourner, on verra... Il faudra être patient », a estimé Nadal.

L'invité surprise

Opelka sera l'invité surprise des demi-finales après avoir dominé vendredi en quarts l'Argentin Federico Delbonis (64e) 7-5, 7-6. 

Avec sa stature de géant (2,11 m), ses services supersoniques flirtant parfois avec les 230 km/h mais aussi sa décontraction totale cette semaine sur le court, Opelka a enchaîné une quatrième victoire sans concéder le moindre set ni même le moindre jeu de service (pour près de 80 as réussis sur ces quatre matchs). 

Issu des qualifications, Delbonis a tenté de résister à la tempête mais sans jamais trouver la solution. Après avoir concédé une fois son jeu de service au premier set, l'Argentin a réussi à pousser l'Américain bris d'égalité au second. Mais Opelka, totalement relâché et détendu, n'a pas tremblé pour conclure (7-2) en 1h41. 

« Je suis surpris, la terre battue ce n'était pas trop mon truc, ce n'est pas un truc américain, c'est sans doute juste un coup de chance », a commenté le barbu au maillot coloré, originaire du Michigan et qui compte deux titres sur dur.

« J'ai bien servi, en particulier dans les moments importants, je suis resté calme », s'est-il félicité, précisant avoit fait « quelques ajustements récemment sur mon service, et ça a payé ». 

Le plus étonnant dans le parcours de l'Américain, au jeu principalement constitué de grandes gifles en coup droit, est qu'il arrivait en Italie sur une série de six défaites consécutives sur le circuit. Il n'avait pu disputer qu'un seul tournoi sur ocre, la semaine dernière à Madrid, après avoir eu la COVID-19 après celui de Miami. 

Opelka - no 3 américain - état l'un des trois seuls représentants des États-Unis en lice dans le tableau principal masculin à Rome alors que le pays connaît un creux historique: pour la première fois depuis la création du classement ATP en 1973, aucun Américain ne figure en effet depuis lundi dans le top-30 mondial.

Ce recul reflète le déclin des États-Unis qui sont le pays ayant compté le plus de joueurs no 1 mondial (Jimmy Connors, John McEnroe, Jim Courier, Pete Sampras, Andre Agassi, Andy Roddick), mais n'ont plus eu de représentant au sommet du tennis masculin depuis début 2004. 

Au Masters 1000 de Rome, aucun Américain n'a atteint la finale depuis Andre Agassi, vainqueur en 2002.