LONDRES – Battu mais pas abattu : le Suisse Roger Federer, éliminé samedi en demi-finales du Masters de Londres, se sent toujours « aussi compétitif à 37 ans » et se projette déjà vers sa 22e saison sur le circuit professionnel où il pourrait remporter son 100e tournoi sur le circuit ATP.

« Je suis impatient de partir en vacances avec ma famille », a quand même concédé le numéro 3 mondial après sa défaite contre l'Allemand Alexander Zverev, lors de son 13e et ultime tournoi de l'année.

« Mais assurément, le plan est de jouer à nouveau l'année prochaine et d'élaborer un bon calendrier », a affirmé le joueur, qui pourrait une nouvelle fois faire l'impasse sur la saison de terre battue, comme en 2017 et 2018. Sur ce point, « Roger » a annoncé qu'il prendrait sa décision « dans les prochaines semaines ».

Au moment de se retourner sur l'année écoulée, le natif de Bâle s'est dit « très, très satisfait » de ses performances ces onze derniers mois. « Sampras a dit un jour "si tu gagnes un Grand Chelem, c'est une bonne saison" ».

Le Suisse applique donc l'adage de l'Américain : victorieux des Internationaux d'Australie en janvier dernier, il a confié avoir « hâte » d'y rejouer dans huit semaines.

Ce vingtième titre du Grand Chelem lui avait permis de lancer idéalement sa saison, et de devenir, quelques semaines plus tard et après un nouveau trophée à Rotterdam, le no 1 mondial le plus âgé de l'histoire, à 36 ans et six mois, plus de cinq ans après avoir perdu son trône, en novembre 2012.

« Je peux gagner de nouveau »

« Ça a été pour moi un moment très important dans ma vie, car je n'avais jamais pensé y arriver de nouveau. »

Il n'a pas connu autant de réussite par la suite, malgré deux autres titres à Stuttgart, et chez lui, à Bâle, ses 98e et 99e succès sur le circuit. Il a notamment connu une élimination aussi précoce qu'inattendue aux Internationaux des États-Unis, en huitième de finale, contre le modeste australien John Millman, alors 55e mondial.

« Ma deuxième partie de saison aurait pu être meilleure. J'ai peut-être perdu quelques matchs très serrés qui auraient pu changer les choses pour moi. À Wimbledon ou à Paris. »

Sur le gazon londonien, Federer a chuté dès les quarts de finale face au Sud-Africain Kevin Anderson, non sans avoir mené deux sets à zéro et s'être procuré une balle de match. À Bercy, il a cédé dans le dernier carré contre Novak Djokovic, en trois sets, sans concéder le moindre bris.

Mais face aux meilleurs mondiaux, le Maestro a parfois donné l'impression de plafonner. Avant d'arriver au Masters de Londres, son bilan cette année contre les joueurs du top-10 était de deux victoires pour cinq défaites.

Des chiffres qui n'entament pas l'enthousiasme de celui qui s'apprête à aborder, en 2019, sa... 22e saison sur le circuit professionnel depuis 1998.

« Je suis très fier d'être encore aussi compétitif et aussi heureux de jouer au tennis à 37 ans », a-t-il affirmé samedi. « Être si proche me fait penser que je peux continuer, je peux gagner de nouveau. C'est inspirant en quelque sorte. »