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RÉSULTATS

Cinq semaines de tennis déterminantes pour Daniil Medvedev

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Depuis les quatre dernières saisons, l'une des plus grandes constantes dans le jeu de l'actuel no 1 mondial a été ses succès répétés lors de la tournée estivale en Amérique du Nord.
 
C'est en 2018, à 22 ans, que Daniil Medvedev a réellement percé sur le circuit ATP en décrochant ses trois premiers titres, dont le deuxième était celui de Winston-Salem, disputé la semaine avant la tenue de l'US Open.
 
L'été suivant, Medvedev augmentait la mise grâce à la première de ses quatre conquêtes en Masters 1000 à Cincinnati, en plus d'accéder à la finale à Montréal et à celle de Flushing Meadows, toutes deux perdues devant Rafael Nadal.
 
Ce n'était que partie remise puisqu'en 2021, le longiligne tennisman russe se reprenait de brillante façon en ajoutant chacun de ces deux trophées à sa collection, dont le second, sous les projecteurs new-yorkais, de façon hyper convaincante face à Novak Djokovic.

Bref, cette portion tardive du calendrier estival s'est avérée des plus salutaires à l'athlète russe.
 
Et elle devra continuer de l'être au cours des cinq prochaines semaines, étant donné la quantité considérable de points qu'il devra s'affairer à défendre.
 
Heureusement, Medvedev a posé le pied à Montréal dimanche soir dans de bonnes dispositions.
 
N'ayant pas disputé de match depuis le 23 juin – un répit attribuable notamment à l'impossibilité pour lui de jouer Wimbledon, interdit aux joueurs russes en raison de l'invasion en Ukraine –, il a repris le collier sans afficher une once de rouille à Los Cabos, au Mexique, ne lâchant pas un set dans ses quatre matchs de la semaine pour mériter son premier titre de 2022.
 
Ce n'était qu'un tournoi de remise en forme, et même s'il n'était que de calibre 250, mais le plus important pour le monarque de l'ATP, c'est d'en être reparti avec de bonnes sensations.

« J'ai joué contre deux très bons joueurs en demi-finale et en finale [Miomir Kecmanovic, no 35 ATP, et Cameron Norrie, no 11] et je considère avoir joué de bons matchs. Je voulais savoir où j'en étais après les saisons de terre battue et de gazon, étant donné que c'est très différent », a affirmé Medvedev lundi midi, dans un point de presse tenu majoritairement en français, alors qu'il continue de parfaire sa maîtrise de la langue de Molière, d'une visite à la suivante.
 
Ainsi, tandis qu'était disputé sans lui le troisième majeur de l'année, Medvedev s'accordait une pause du tennis d'une semaine et demie, à l'occasion de vacances à Majorque en Espagne, puis à Monaco, avant d'enchaîner avec trois semaines d'entraînement.

Déçu d'avoir été écarté de la compétition au prestigieux All England Club, Medvedev est passé à autre chose et voit désormais se dessiner l'opportunité de réaliser un grand coup.
 
« Je suis content d'avoir conservé ma place de no 1 au classement à ce jour. Je ne peux pas nier que ça me rend heureux. Je sais également qu'en l'espace de trois tournois (Montréal, Cincinnati et New York), il y aura 4000 points à empocher, qui sont disponibles pour moi, et pour les autres. Bien entendu, j'aimerais bien aller chercher ce nombre maximal de points. Mais c'est un gros défi », a-t-il convenu.

« En même temps, je ne m'y attarde pas tant que ça, a-t-il poursuivi. Même que c'est vous parfois, les journalistes, qui m'informez de certaines choses. Par exemple, lorsque j'ai assuré ma présence en finale à Los Cabos, la dame qui m'interviewait m'a indiqué que j'allais être no 1 jusqu'au US Open, peu importe ce qui se passe. Je n'en avais aucune idée à ce moment! »
 
Des absents de premier ordre

Medvedev ne le dira peut-être pas ainsi, mais il part certainement avec une longueur supplémentaire du fait que Nadal, Djokovic et Alexander Zverev sont tous absents cette semaine.

« Quand il y a des joueurs du Big Three, c'est facile de les mettre favoris d'emblée pour l'emporter, et c'est compréhensible en étant leur énorme volume de victoires. Mais pour moi ça ne change rien, quand tu joues un tournoi, tu veux le gagner. C'est 1000 points, et c'est un titre. C'est certain que de battre un grand joueur, un gagnant de plusieurs Grands Chelems, c'est un défi additionnel. Mais le trophée demeure le même, peu importe qui vous croisez en finale.
 
Le champion défendant de l'Omnium BN insiste qu'il ne change pas pour autant sa préparation, que le tableau principal soit bien garni ou dépouillé de plusieurs des grosses pointures.
 
Par contre, il convient que sa manière d'aborder un affrontement face à Rafa ou Nole ou un choc contre l'un des jeunes prodiges – qu'il s'agisse de Carlos Alcaraz, Félix Auger-Aliassime ou Casper Ruud – peut différer selon le contexte et les enjeux.
 
« Ça dépend de plusieurs facteurs. Mon meilleur exemple est mon duel face à Novak en finale des Internationaux d'Australie, l'an dernier. Je venais de remporter 20 matchs consécutifs, j'étais confiant et je flottais sur un nuage. Ce n'est pas que je n'étais pas préparé, mais il a fini par me battre facilement. Après la finale, je me suis demandé : ‘Comment est-ce possible?' Puis à ma finale contre lui à l'US Open, j'étais mentalement 100 % prêt à lui livrer une bien meilleure bataille. J'étais mieux préparé. Est-ce que je peux faire ça pour chaque match? Non, car vous seriez exténué à force de trop réfléchir. Il reste qu'il faut prendre chaque rencontre au sérieux. Mais ça dépend de l'adversaire, et s'il s'agit d'une finale ou non. »

Kyrgios dès son entrée en scène?

Medvedev, qu'on ne verra en action que mercredi, pourrait bien être menacé d'entrée de jeu sur le court central du Stade IGA.
 
Cette menace porte pour nom Nick Kyrgios, le « méchant garçon » du circuit ATP, qui lui aussi a mis le cap vers Montréal dimanche avec un nouveau titre en poche, remporté à Washington, quelques heures seulement après qu'il eut également été couronné en double avec son partenaire Jack Sock. Ce trophée en simple de Kyrgios à D.C. lui a permis de grimper de 26 places, jusqu'au 37e échelon mondial, soit son meilleur classement en plus de deux ans et demi.
 
À la lumière de ses récents succès, qui incluent aussi une présence en finale à Wimbledon, l'Australien n'est pas le genre d'adversaire qu'on souhaite avoir dans les pattes si tôt dans le tournoi. Mais avant de s'emballer devant la perspective d'un choc Medvedev-Kyrgios potentiel, ce dernier doit vaincre l'Argentin Sebastian Baez, qu'il affrontera mardi.
 
Entre-temps, le no 1 mondial se souhaite deux bonnes journées d'entraînement, lui qui comme plusieurs de ses compétiteurs, n'avait pas encore eu l'occasion lundi après-midi de s'exercer en raison des intempéries.
 
« Je suis bien préparé. Si vous ne faites pas le nécessaire, vous jouerez bien peut-être un ou deux tournois, puis vous allez être blessé, fatigué ou quelque chose du genre. Ma préparation était à la hauteur, et je suis affamé de victoires. C'est la raison pour laquelle je joue au tennis. »

Chose certaine, avec 3360 points à défendre d'ici au 11 septembre et une place à confirmer en vue des Finales de l'ATP à Turin, le mandat auquel s'attaquera Daniil Medvedev au cours des cinq prochaines semaines n'a rien de banal.