MELBOURNE - Triple tenant du titre, Novak Djokovic est l'incontournable favori des Internationaux d'Australie, qui commencent lundi à Melbourne, devant le no 1 mondial Rafael Nadal, mais derrière eux la course aux demi-finales est ouverte.

Djokovic ne se sent nulle part ailleurs aussi à l'aise que sur les courts en dur d'Australie. « C'est le tournoi où j'ai connu le plus de succès, c'est mon tournoi favori », résume le Serbe.

C'est ici qu'il s'est révélé en obtenant son premier titre du Grand Chelem en 2008. C'est ici qu'il a façonné sa légende, avec sa phénoménale victoire de 2012, au terme d'une finale de 5 h 53 minutes contre Nadal.

Djoko n'a plus goûté à la défaite à Melbourne depuis un quart de finale perdu en 2010 face au Français Jo-Wilfried Tsonga en cinq sets. Il y a tellement ses habitudes que depuis quatre ans il y lance sa saison.

Le Serbe a la possibilité cette année de devenir le deuxième joueur de l'histoire à remporter au moins cinq fois ce tournoi. L'Australien Roy Emerson l'a gagné six fois, dont cinq de suite (en 1961, puis de 1963 à 1967).

L'ambition n'a rien de prétentieux. Le no 2 mondial a gagné ses quatre derniers tournois, dont le Masters, et ne s'est plus incliné depuis sa défaite en finale de l'US Open face à Nadal en septembre.

La chance du côté de Djokovic

À Melbourne, tout est du côté de Djokovic, même la chance qui lui a dégagé le terrain presque jusqu'à la finale. Le Suisse Stanislas Wawrinka (8e mondial), le Tchèque Tomas Berdych (7e) et l'Espagnol David Ferrer (3e) sont les joueurs les plus coriaces susceptibles de se retrouver d'ici-là sur sa route.

Le sort a été beaucoup moins favorable à Nadal, dont le tableau est truffé de dangers, depuis un premier tour face à l'Australien Bernard Tomic jusqu'à un quart potentiel contre l'Argentin Juan Martin Del Potro (5e), en passant par un troisième tour contre le Français Gaël Monfils (26e).

L'Espagnol fait son retour à Melbourne, où il était absent l'an passé en raison d'une blessure à un genou. Une victoire cette année le ferait entrer un peu plus dans l'histoire.

Il deviendrait le troisième joueur, avec les Australiens Rod Laver et Roy Emerson, à gagner au moins deux fois les quatre titres du Grand Chelem.

Mais pour Djokovic et Nadal, l'enjeu de ce tournoi va au-delà. Il pourrait préfigurer la suite de la saison et donner une indication sur la lutte sans merci que se livrent les deux hommes pour la place de no 1 mondial.

Doutes pour Federer et Murray

Le Serbe, qui compte déjà 900 points de retard sur son adversaire, lequel l'avait détrôné en octobre, ne peut se permettre d'en perdre plus. Djokovic n'est pas le seul à pouvoir gagner un cinquième Open d'Australie.

Victorieux en 2004, 2006, 2007 et 2010, Roger Federer peut aussi réussir cet exploit. Mais le doute persiste sur le niveau de jeu du Suisse, qui sort de sa pire saison depuis dix ans.

Pour la première fois depuis son premier sacre en Grand Chelem, en 2003 à Wimbledon, il a fini l'année sans avoir remporté le moindre titre du Grand Chelem, ni en avoir disputé la moindre finale.

Avec un Federer moins souverain qu'avant et un Andy Murray, finaliste en 2010, 2011 et 2013, qui reprend juste après avoir subi une petite opération au dos, des places sont à prendre.

L'Argentin Juan Martin Del Potro (5e) est sans doute le mieux placé pour cela, mais il devra renverser Nadal en quart.

Dans un tournoi qui a longtemps aimé les surprises, l'occasion est belle aussi pour les plus jeunes, comme le Canadien Milos Raonic (11e), le Polonais Jerzy Janowicz (21e) ou le Bulgare Grigor Dimitrov (23e) de percer pour de bon.