En Coupe Fed cette semaine, Eugenie Bouchard, qui a besoin de matchs et de victoires pour retrouver un classement digne de son talent, décide de nous honorer de sa présence ce week-end à Montréal alors que le Canada affronte l'Ukraine dans un match de barrage, épreuve nécessaire pour rester dans le Groupe Mondial II.

Dans un contexte vraiment un peu fou hier, Françoise Abanda se blesse à la tête juste avant son match et doit céder sa place à la jeune de 17 ans Bianca Andreescu. Arrivée comme un cheveu sur la soupe, Bianca n'a même pas le temps d'être nerveuse tellement tout arrive vite. Elle se lance dans l'arène avec ardeur et est tellement formidable de résilience qu'elle réussit à étouffer la 41e mondiale Lesia Tsurenko alors qu'elle mène 6-4 et 3-1, avec balle de 4-1!!!

« Ça donne confiance »

Malheureusement, les choses se gâtent pour Andreescu. L'adolescente découvre ce que cela représente faire partie du top-50 alors qu'elle peine à continuer sur sa lancée en s'épuisant dans l'échange. La guerrière Tsurenko remonte la pente pour aller chercher la victoire et donner l'avance à son pays.

Donc forcément, Eugenie se présente sur le terrain devant Kateryna Bondarenko, 78e au monde, sachant très bien ce que tout le monde attend d'elle. Bouchard met un peu de temps à bien se sentir mais réussit à dominer plus souvent qu'autrement les échanges pour arracher la victoire en deux sets. Oh ce que la bataille est ardue et remplie de pression en fin de deuxième manche mais elle tient bon. Je la trouve calme et concentrée et parfois même spectaculaire. Enfin la Québécoise fait preuve de résilience et de grande combativité pour arracher la victoire. Son jeu de jambes nous laisse voir qu'elle a travaillé physiquement et cela est enfin payant. Une victoire de chaque côté après le premier jour de compet.

Enfin de la magie au bout de la raquette pour Genie. je suis contente pour elle et pour moi aussi (ha ha!) car j'en ai marre de parler de ses activités hors terrain plus que de ses performances SUR le terrain...

Que dire également de cette façon de s'arracher et d'aller au bout d'elle-même pour trouver une manière d'avoir la victoire aujourd'hui face à la 41e mondiale Lesia Tsurenko. Au premier set, le jeu de Bouchard est truffé de fautes mais elle rebouble d'ardeur pour corriger ses lacunes. Elle triomphe finalement au bris d'égalité au troisième set après une bataille dantesque. Malheureusement elle est épuisée et ne sera pas en mesure d'appuyer Gabriela Dawbroski pour le double qui décidera de tout.

Quand j'ai vu arriver sur le terrain Andreescu mommifiée de la jambe gauche au lieu de Bouchard pour épauler la top-10 mondiale Dawbroski, je ne savais pas trop ce que cela allait donner. Nos Canadiennes ont été formidables pour arracher la victoire en trois sets. Bravo Sylvain Bruneau qui a su garder sa troupe motivée contre vents et marées pour rester dans le groupe mondial II. Ah! que d'émotions!!!! Quel beau travail d'équipe!!!!!

Nadal intraitable

Chez les hommes maintenant, en finale du tournoi de la série 1000 à Monte Carlo, Rafael Nadal remporte un 11e titre dans la Principauté en disposant de Kei Nishikori en deux manches de 6-3 et 6-2. Ce triomphe lui permet de rester au sommet du classement et de devenir le meilleur dans cette catégorie de tournois avec 31 titres, un record de tous les temps. C'est le cas de le dire que l'ogre de l'ocre est de retour. Preuve à l'appui : depuis sa défaite à Rome l'an dernier face à Dominic Thiem en quarts de finale, Rafa a gagné 36 sets de suite sur terre battue!!! 

Nadal l'emporte à Monte-Carlo

Dans les faits pour cette finale, Kei Nishikori se présente en ronde ultime en ayant passé 10 heures 19 minutes sur le terrain, soit deux fois plus de temps que l'Espagnol. C'est beaucoup. Malgré tout, les performances du Japonais sont dignes de mention : quatre de ses cinq victoires nécessitent trois manches et beaucoup d'implications physiques et tactiques. C'est avec brio que Kei dispose notamment de Tomas Berdych, Marin Cilic et Alexander Zverev. La variété dans ses schémas de jeu impressionne, ses glissades sur cette terre rouge sont tellement bien maîtrisées que cela lui permet d'être créatif et fusant. Son revers long de ligne interpelle et ses amorties, d'une beauté rare.

L'Espagnol de son côté joue du tennis très offensif depuis cet Xe retour de blessure. Les pieds bien collés sur la ligne de fond, son coup droit est monstrueux et son revers très appuyé. Et il courre, et il courre sans démontrer de signes de fatigue. Le seul moment intéressant de cette finale c'est en début de match quand Nishikori sauve d'abord balle de bris pour finalement être le premier à ravir le service de l'Espagnol pour mener 2-1. Piqué dans son orgeuil, Nadal redouble d'ardeur et ne sera plus vraiment inquiété, bien qu'il soit, par moments, un peu loin de son meilleur niveau.

Peu importe, le re-voilà parti pour la gloire, le roi du Rocher. Le prochain mandat de notre glouton favori aura lieu dès cette semaine à Barcelone. Il sera là aussi en quête d'un 11e titre. Nadal est peut-être un homme bionique?