Dommage tout de même pour Milos Raonic qui s'incline en quarts de finale des Internationaux d'Australie face à Lucas Pouille. C'est toujours crève-coeur de perdre un set alors qu'il mène rapidement dans le match 5-2. Soudainement en manque de sensations en première balle et à la volée, cette belle avance fond comme neige au soleil, soleil d'été on s'entend...

 

Autant Milos est relax et concentré en début de rencontre alors que le Français est plutôt nerveux et anxieux, autant il perd ses moyens dès que Lucas retrouve de sa superbe. Normalement Raonic ne dévie pas de son modus operandi qui est bâti autour d'un excellent service et d'un coup droit mammouth. Mais aujourd'hui la puissance pure est rarement au rendez-vous et en deuxième balle, Lucas Pouille est absolument génial pour prendre le contrôle des échanges. Notre Canadien disputera en plus un mauvais bris d'égalité pour finalement dire adieu à ce premier set 7-4. 

 

C'est vrai que cela fait longtemps que Milos n'a pas été en mesure d'enchainer les gros matches en raison de toutes les blessures qui lui ont pourri l'existence et cela explique peut-être son incapacité à se replacer au début de la deuxième manche. Milos est lent et peine à se rendre aux balles alors que Pouille continue d'être léger comme une plume. Assez rapidement, le Français le brise pour mener 3-1 et ne sera plus jamais embêté de la manche qu'il gagne 6-3.

 

Je ne vois pas comment Milos pourra renverser ce match puisqu'il a tellement de difficulté à servir puissamment sur le « T » ce qui le rend prévisible au service et en plus il n'arrive pas à se donner des balles de bris. Mais ce bougre d'homme se bat farouchement pour sauver quatre balles de bris et remporter le bris d'égalité de la troisième manche. À chaque point Milos s'encourage, s'arrache, refuse d'abdiquer et pousse son corps au maximum. Quel bel exemple de combativité!

 

Tout cela c'est bien beau, mais Lucas Pouille impressionne à la quatrième manche avec sa hargne, son énergie, ses schémas d'attaque bien ficelés et surtout sa capacité à si bien gérer ses parties au service. Milos finira par craquer à sa dernière partie au service pour perdre le set 6-4. Notre Canadien n'a cependant pas à rougir de sa performance, il a poussé la machine au maximum et a tout essayé avec les moyens dont il disposait. Impossible de prédire comment les choses auraient tourné si Milos avait, comme il aurait dû, gagné le premier set. Avouons malgré tout que Lucas Pouille a tellement bien servi qu'il n'a offert AUCUNE balle de bris à part à la deuxième partie du match. Pendant trois heures le Français a gardé le fort avec doigté et justesse tandis que lui a garni sa fiche de 14 balles de bris, tout en ravissant le service de Raonic trois fois. Il a joué un fort match et mérite la victoire!

 

En conférence de presse après sa défaite, Raonic a indiqué qu'il était ennuyé par une blessure au genou qui l'empêchera de participer à la Coupe Davis.

 

Petite note en passant : Pouille a élu domicile et s'entraine à Dubaï et cette année avec sa nouvelle équipe d'entraineurs : la merveilleuse Amélie Mauresmo et celui qui a accompagné la championne Grand Chelem et numéro 1 mondiale lorsqu'elle était joueuse, Loïc Courteau. Ça, vous le saviez sans doute. Connaissez-vous cependant le nom de celui avec qui Lucas s'est entrainé pendant des heures et des heures avant Noël pour préparer ce premier grand tournoi? Nul autre que Stefanos Tsitsipas, tombeur notamment de Roger Federer dans un match titanesque. Les deux sont en demies. Il n'y a pas de hasard dans ce qui demeure tout de même un haut fait d'armes. Lucas jouera contre Djokovic tandis que Stefanos affrontera Nadal. En espérant que dans leur tête leur tournoi ne soit pas déjà trop beau...

 

Que dire maintenant de la pauvre Serena Williams qui se tord la cheville gauche alors qu'elle est au service à 5-1 au troisième set face à Karolina Plishkova! Franchement comme malchance cela en est tout une! Vraiment diminuée, elle essaie par tous les moyens de remporter la rencontre. Elle se procure quatre balles de match, mais sans être en mesure de conclure. Je ne comprends vraiment pas pourquoi elle ne demande pas le soigneur pour refaire son bandage. Visiblement celui qu'elle porte depuis le début du match n'offre plus de protection sinon elle n'aurait pas tordu sa cheville aussi violemment. Plishkova effectue une belle remontée pour lui voler la rencontre. Quel dommage pour Serena puisque le 24e titre Grand Chelem devra attendre. Le record de Margaret Court demeure donc intact...

 

Pliskova montre la porte à Serena