Milos Raonic est un extraordinaire compétiteur et c'est d'abord et avant tout pour cette raison qu'il s'est hissé jusqu'à la troisième place mondiale. Quand on se voit sur le podium de l'excellence, toute sa vie est programmée pour maximiser son talent. Tous les sacrifices nécessaires pour titiller le sommet deviennent la normalité. Toutes les options sont explorées pour grappiller quelques pourcentages supplémentaires pour arracher la victoire à tout prix.

Milos Raonic, la méga-star à l'immense succès financier, n'est pas prêt à laisser sa place aux jeunes pousses. Fier admirateur de Denis Shapovalov à Montréal l'été dernier et bien conscient du réel potentiel de Félix Auger-Aliassime, il n'est pas question de laisser libre court à ce grand talent, pas tout de suite en tout cas.

J'adore l'orgueil bien placé de ce grand champion. Honnêtement, je me disais que compte tenu du piètre niveau de Milos depuis le début de l'année pour toutes les raisons que l'on connait combiné à l'extraordinaire élan de Félix depuis le début des qualifications à Indian Wells, et bien attention, le jeune pourrait coiffer le finaliste Grand Chelem. En tout cas, la marge entre les deux n'est peut-être pas si grande...

Mais pour espérer créer encore plus de remous sur la scène mondiale, il faut que Félix serve bien. Autant pour l'un que pour l'autre, le service est le moteur du bolide. Malheureusement, notre Québécois perd le sien d'entrée en première et deuxième manche. Il se replace tout de suite après au premier set parce que Milos est nerveux et mal ajusté, mais il n'a jamais su élever son pourcentage de premières balles à un niveau suffisant pour espérer faire douter Raonic.

La manche se jouera alors qu'on se retrouve à 4-4, une balle de Milos est à l'extérieur, mais mal jugée par tout le monde, y compris Auger-Aliassime qui lance un long regard vers la ligne, mais ne demande pas la reprise vidéo. Dommage cela lui aurait donné balle de bris... Oh la boulette!

Puis, Milos prend confiance, sert vraiment très bien, n'hésite pas à monter au filet et laisse aller quelques bombes en coups droits pour finalement se donner le droit de servir pour le match. Comme il n'a qu'une seule victoire cette année, je me dis qu'il sera sans doute un peu nerveux pour conclure. Comme de fait, il est méconnaissable ce qui laisse de la place à Félix qui se donne 3 chances de briser à 0-40. Sur la première balle de bris, Aliassime laisse partir une fusée en coup droit, mais précipite légèrement son geste. Il rate de peu. Dommage, Milos aurait été en grande difficulté. Le jeune ne s'en remettra pas.

Félix Auger-Aliassime est battu cette fois-ci, mais comme il apprendra de cette expérience. C'est difficile de jouer contre une idole. Permettez-moi de me corriger : c'est difficile de jouer contre une idole pour une première fois. Il grandira et apprendra ce surdoué de la précocité.

J'espère qu'il ira à Miami car il me semble logique de surfer sur cette nouvelle vague de succès au plus haut des niveaux. Après un temps d'arrêt sera bienvenu pour bien se préparer pour la saison sur terre battue en Europe, une surface qu'il apprécie tout particulièrement. Le meilleur reste à venir, croyez-moi...

 

« Je veux continuer sur cette lancée! »
Le maître a raison de l'élève!
Pas le temps pour la fantaisie Milos!