Rafael Nadal est d'attaque pour cette finale Grand Chelem, une troisième cette année! Déjà que Rafa avait laissé filer un bris d'avance au cinquième set en finale à Melbourne pour perdre le titre face à Roger Federer. Pas question de rater l'occasion cette fois-ci face à Kevin Anderson.

Le Sud-Africain a tellement connu un tournoi de rêve et méritait pleinement de s'extirper de cette portion du bas déjà décimée par les blessés (Andy Murray) et les joueurs qui n'ont su tenir leur rang pour diverses raisons (Alexander Zverev, Marin Cilic).

Le problème, c'est que d'abord, il s'agit à 31 ans d'une première présence en finale de cette importance pour Anderson, lui qui ne compte que trois titres dans des tournois de la série 250. On s'entend qu'il s'agit d'un accomplissement en soi mais d'une journée anxiogène quand même... À l'inverse, Nadal tente sa chance en ronde ultime pour une 22e fois en tournois majeurs avec 73 titres au compteur, dont 15 Grand Chelem dans sa besace. Sacrée différence!

Pour avoir une chance de gagner le match, Anderson doit servir une grande quantité d'as, du moins obtenir beaucoup de points gratuits grâce à son service, sa seule valeur sûre. Mais oh malheur, oh misère, c'est tout le contraire qui se passe au premier set. Nadal est mordant et juste sur ses entames tandis que Kevin passe une éternité au service. Il enchaîne un beau coup, un moins bon, subit la fougue de l'Espagnol et finira hélas par flancher à la septième partie. Comme c'est bien connu, Nadal a la dent creuse, il lui chipe son service une deuxième fois de suite pour remporter le set 6-3.

Bis repetita au deuxième set, alors que cette fois Nadal lui casse les reins en lui chipant son service à la sixième partie et puis finalement au troisième set à la première partie. Anderson n'a jamais lâché. Il a tout essayé mais l'évidence crève les yeux : il est tombé sur un os trop dur à ronger pour lui...

Les statistiques sont éloquentes et prouvent sans l'ombre d'un doute que Nadal nous a réservé un récital sans fausse note. Il se procure neuf balles de bris et casse le rythme de l'adversaire avec quatre bris tandis que lui n'offre rien dans cet aspect du jeu.

Nadal ne commet que 11 petites fautes directes alors que l'autre s'éparpille sur 40 points. Pire encore : en retour de service, Rafa lui vole 40 points et n'en donne que 15 sur ses engagements. Alors vous comprendrez que la cour est pleine, que numéro 1 mondial peut finalement dormir en paix ce soir; il a de loin été le meilleur durant la quinzaine et avec ses deux titres Grand Chelem et trois finales cette année, il est le maître parce qu'il a su régner en maître.

Nadal a prouvé une fois de plus que lorsqu'il est en santé, il est le plus fort physiquement. S'il y en a un qui sait tirer la quintessence de son talent et potentiel, c'est bien lui. Avec ses 16 titres du Grand Chelem, il n'est plus qu'à trois de son meilleur ennemi Roger Federer.

Déjà, je me pourlèche les babines en pensant à ce qui se passera en Grand Chelem l'an prochain!