Comme finale chez les dames aux Internationaux d'Australie, franchement nous avons été servis! Wow! Quelle belle intensité Petra Kvitova et Naomi Osaka nous démontrent pendant 2 heures 27 minutes de jeu! D'abord au premier set, je suis épatée par la qualité des entames de points de l'une et de l'autre. Par entame, je veux bien sûr parler de la qualité des services et des retours. Dommage pour la Tchèque que le set lui file entre les doigts parce que c'est elle qui est la plus dynamique en retours. Déjà à 3-3, elle s'est offert 5 balles de bris. Le malheur c'est qu'elle n'en profite pas et qu'en plus, la Japonaise survole le bris d'égalité 7-2.

Le but du jeu est d'imposer sa volonté à l'autre et dans ce domaine, Osaka est tranchante. Elle arrive d'ailleurs à faire mal à l'adversaire de bien des manières : d'abord en puissance avec sa première balle de service. Aussi, sa rapidité lui permet de superbement tenir dans les échanges, ce qui lui donne du temps pour installer son coup droit d'attaque ravageur. Par moments également, elle déclenche avec son revers quelques croisés super à plat qui déménagent, oh la la!

Pour gagner, cela prend du panache et de la rigueur tactique pas juste du tennis champagne. La stratégie d'Osaka semble claire comme de l'eau de roche et la jeune dame de 21 ans exécute. Malgré tout, Kvitova connaît un regain de vie au début du deuxième set pour finalement briser et mener 2-0. On la pense à ce moment-là sur une lancée, mais elle connaît plutôt une baisse physique évidente ce qui permet à Osaka d'aller chercher deux bris rapides et éventuellement mener 5-3.

Kvitova a joué et gagné le tournoi de Sydney la semaine avant ce premier Grand Chelem de l'année. La preuve est faite encore une fois : c'est toujours fabuleux pour la confiance de gagner un tournoi, mais avouez que jouer 12 rencontres du plus haut niveau en trois semaines consécutives, c'est beaucoup trop. À 5-3, Naomi se donne un gros 0-40 sur le service de la Tchèque, donc 3 balles de championnat de suite. Soudainement très nerveuse elle n'en profite pas, et pire encore, perd complètement ses moyens. Contre toute attente, la Tchèque égale à une manche de chaque côté! Mais quel revirement!

C'est bien connu et c'est vrai dans tous les domaines et à tous les niveaux : il faut arriver à vaincre la déception quand les choses tournent mal, pour rester dans le combat et se donner une chance d'aller chercher la victoire. C'est exactement ce que Naomi fait en calmant son coeur anxieux au début de la troisième manche. Elle quitte le terrain en larmes après la deuxième manche pour ressasser ses idées et trouver la brave au plus profond de son âme.

Dès le début de la troisième manche, c'est payant puisqu'elle brise en premier tout en exposant à nouveau l'état de fatigue de Petra. Même si Naomi gardera cette fois-ci son bris d'avance, la fin de match n'aura pas l'air d'un grand fleuve tranquille. La détermination de la jeune guerrière au sang chaud est cette fois-ci palpable. Pas question de redevenir poussive. Osaka sert pour le championnat avec panache pour remporter un deuxième Grand Chelem de suite après New York. La nouvelle numéro un mondiale est unique : puissante, rapide, disciplinée, polie, posée, respectueuse et née pour dominer. Parions qu'elle n'a pas fini de nous épater celle-là!

Un mot pour féliciter la jeune Québécoise de 16 ans Leylah Annie Fernandez qui se rend jusqu'en ronde ultime chez les juniors. Elle s'incline devant la meilleure au monde, la Danoise Clara Tauson 6-4 et 6-3. D'ailleurs, les deux adolescentes se sont affrontées quatre fois depuis l'année dernière. La Lavalloise l'a même battu au Brésil l'an passé en finale à Porto Alegre. Après une belle demi-finale à Roland Garros, voilà tout de même un autre résultat qui prouve qu'elle possède un grand potentiel. J'ai déjà hâte à la suite...