Comme début de tournoi, Milos Raonic peut être très fier de sa prestation remportée 6-4 et 6-4 face à Lucas Pouille.

 

À partir du moment où Milos va chercher le bris pour mener 2-1 en début de match, il fait preuve de beaucoup de constance et d'aplomb. De plus, lorsque Raonic sert comme il l'a fait aujourd'hui il est très difficile à déstabiliser. Durant toute la rencontre, Pouille me donne l'impression de ne pas trop savoir comment s'accrocher devant toute la puissance déployée par notre Canadien. D'ailleurs, le Français semblait un peu abattu en conférence de presse, soumis au fait que devant ce genre de joueur il n'y a pas d'échange et que les chances sont rares de se faire valoir en fond de terrain.

 

Pouille aurait sans doute aimé avoir l'opportunité de se mettre sous la dent une seule petite balle de bris, mais en vain. Milos a vraiment été redoutable au service surtout à la deuxième manche alors que Pouille ne gagne que trois points en retour.

 

Petit fait intéressant à partager : lorsque Milos a appris le désistement de Kevin Anderson et que cela lui offrait une autre place dans le tableau avec la possibilité de jouer face à Félix Auger-Aliassime au deuxième tour, il a exigé de jouer le plus tôt possible aujourd'hui pour avoir un temps d'arrêt le plus long possible avant d'affronter le gagnant entre Pospisil et Auger-Aliassime mercredi. Pas facile quand même pour Raonic de tenir physiquement semaine après semaine et j'ose même dire dans son cas à lui, match après match.

 

Parlons maintenant de notre merveilleux jeune gaucher Denis Shapovalov. Jamais je n'oublierai sa Coupe Rogers bien à lui en 2017. Ce soir, le premier frisson nous arrive assez vite merci dans son match face à Pierre-Hugues Herbert. Un échange à couper le souffle garni par un passing du revers dos au filet et ça y est; la foule se lève d'un coup et hurle sa joie! Shapo brise et mène 2-1. C'est parti mon kiki!

 

Malgré un petit manque de constance en début de 2e set, Denis ne se décourage pas et recolle tout de suite avec le bris pour 1-1. On le sent nerveux et c'est normal puisque ça fait si longtemps qu'il n'a pas gagné. Il tiendra le coup malgré la pression et se sauve avec le match avec panache en brisant à la toute fin de la 2e manche.

 

Bon, il avait besoin d'un grand bain d'amour notre Shapo, et croyez-moi il l'a eu! La foule sur le central s'est époumonée pour l'encourager. Ah, comme j'aime ma province lorsque les gens se rallient et endossent une si belle cause...

 

Félix et Vasek ont fait amende honorable

 

D'ailleurs, bonne idée pour les organisateurs alors que l'on fête les 40 ans de ces Internationaux du Canada à Montréal, de permettre à notre grande vedette Auger-Aliassime de se débarrasser de quelques papillons en foulant le central en double avec Vasek Pospisil aujourd'hui. Dommage que Vasek, qui est un merveilleux joueur de double, n'ait pas encore retrouvé sa légèreté et surtout son explosivité alors qu'il revient à peine sur le circuit après cette grave opération au dos. En double surtout à ce niveau, tu as peu de temps pour bondir vers la balle au filet et en retours il faut être tellement « sharp » pour éviter le joueur au filet. 

 

Malgré un départ un peu lent au service, Pospisil se replace plus tard dans la manche si bien que nos deux Canadiens s'offrent même balle de manche à 7-6 au bris d'égalité du premier set. Il faut dire que les adversaires sont coriaces. Jérémy Chardy et son copain d'enfance, le colosse Fabrice Martin, connaissent leur part de succès cette année : deux titres à Estoril et à Marseille en plus d'une belle finale à Roland-Garros. Il n'y a pas de honte à s'incliner 7-6 et 7-5 devant une équipe plus expérimentée et fluide dans ses schémas de double. Au-delà de tout, j'ai bien hâte de voir le simple de Félix demain face à Vasek. Le match est prévu à 14 h, sur le central, bien sûr.

 

Ce n'est que partie remise pour Fernandez

 

À Toronto, première grande expérience pour Leylah Annie Fernandez dans le grand tableau du simple. Affronter une joueuse issue des qualifications est une arme à double tranchant. D'un côté tu es au moins assurée de ne pas affronter une tête de série classée entre la 9e et la 16e place mais de l'autre, une qualifiée est une joueuse qui est habituée aux conditions et qui a fait le plein de confiance avec deux victoires. 

 

Marie Bouzkova est sur une belle séquence cette année avec 36 victoires si on compte bien sûr ses beaux élans en Challenger. Elle s'est de plus qualifiée lors des deux derniers Grands Chelems à Roland-Garros et à Wimbledon. À 21 ans, elle vient tout juste de franchir une première grande étape en se faisant une place dans le top-100. Logique qu'elle l'emporte si on se rappelle que la Tchèque compte cinq ans d'expérience de plus que Fernandez. Parions que la jeune a déjà hâte de retrouver les terrains d'entraînement pour continuer de se développer.