En principe aujourd'hui en finale du tournoi de Miami, on s'attendait à une belle bataille serrée entre les champions des deux dernières années à Miami, Roger Federer ( titre en 2017) et John Isner (2018). L'américain est tellement combattif durant la semaine pour briller de tous ses feux en bris d'égalité pour disposer d'Albert Ramos Vinolas, Kyle Edmund, Roberto Bautista Agut et Félix Auger-Aliassime.

Pour sa part, Roger a certes beaucoup de difficulté à bien naviguer à son premier match devant Radu Albot mais pour les quatre rencontres suivantes, le Suisse est léger et mordant à la fois. Il est même intraitable face à Daniil Medvedev, Kevin Anderson et Denis Shapovalov. « Quand je suis heureux, je joue bien », nous confiera Roger et à le voir tailler ses adversaires en petits morceaux, on le croit sur parole!!

D'ailleurs, il est intéressant de noter qu'avant la ronde ultime, à part au chapitre des as, Roger possède des statistiques aussi belles que celles d'Isner au service tandis que pour ce qui est de savoir arracher le service de l'adversaire, Federer brisera 16 fois sur 51 occasions alors que l'américain n'est que 5 en 60. Autrement dit, Isner ne sera pas tranquille au service parce que Federer possède un tel flair pour contrer l'arme puissante des gros serveurs, et ce depuis quasiment le début de sa carrière. En entrevue durant la semaine Roger nous confiera qu'il aime bien retourner contre les géants puisqu'il trouve cela excitant comme défi, comme un penalty au football.

Comme de fait, les succès du maitre en retours sont en place dès la première partie du match. Avec la grâce qu'on lui connait, Federer bloque bien la balle avec son merveilleux revers coupé pour par la suite prendre facilement le contrôle du point dans l'échange. Le temps de le dire, le Suisse brise Isner 3 fois pour la manche 6-1 en 24 minutes seulement! À ce moment-là, je ne comprends pas pourquoi Isner ne sert pas plus proche des lignes de côté puisqu'à chaque fois que la balle est proche de Federer, celui-ci retourne avec tellement de brio.

Au début du 2e set, Isner augmente la rapidité de son service tout en allant chercher des petites zones. Avec cet aspect du jeu finalement à la hauteur du défi que Federer lui offre, la bataille est un peu plus égale. Juste un petit peu parce que l'américain a tellement de difficulté à se faire valoir en échange, à gérer les volées basses, à bien retourner. Soyons honnêtes, Federer est tellement beau dans tous les aspects du jeu qu'il fait vraiment mal paraitre Long John.

Plus le deuxième set avance, plus Isner est en difficulté pour se rendre à la balle. Finalement, à 4-3 pour Federer, il dévoile son problème: son pied gauche le fait horriblement souffrir ce qui rend la vie très facile à Roger pour aller chercher le championnat en vertu d'une victoire de 6-1, 6-4. De toute façon, le Suisse a démontré une telle maitrise dans tous les aspects du jeu aujourd'hui. Voilà donc qu'il remporte un 101e titre soit à 8 du record de Jimmy Connors.

Comme l'a écrit David Loriot dans le Journal l'Équipe:"Un jour Federer a marié la beauté et le talent et il ne se lasse toujours pas de cette alliance..." Vivement la terre battue maintenant avec le tournoi de Monte-Carlo dès le 14 avril.