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Elina Svitolina de nouveau dans la lumière

Elina Svitolina Elina Svitolina - PC
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PARIS – Niveau de jeu retrouvé, retour de maternité réussi, prises de position politique franches... L'Ukrainienne Elina Svitolina, ancienne no 3 mondiale retombée au 192e rang après un an d'absence, attire de nouveau la lumière à Roland-Garros, où elle dispute dimanche les huitièmes de finale.

À Roland-Garros, Svitolina est une vedette. Mariée au Français Gaël Monfils depuis juillet 2021, la joueuse de 28 ans est encouragée comme si elle l'était aussi. Les spectateurs du tournoi parisien se souviennent sans doute aussi de ses bons résultats passés, quand elle avait été en quarts en 2015, 2017 et 2020.

Mais entre-temps, « Lina », comme l'appelle souvent le public, s'est éloignée du circuit pendant un an, se disant alors « mentalement exténuée » et angoissée par la guerre que mène la Russie dans son pays depuis février 2022.

Sa pause s'est poursuivie lorsqu'elle est tombée enceinte. Après avoir donné naissance à Skaï, bébé né en octobre dernier de son union avec Monfils, elle a repris les raquettes, puis la compétition en avril. Le tout en ayant chuté de la vingtième à la 1.344e place au classement WTA.

Porte d'Auteuil, elle confirme pour l'instant les promesses de renouveau nées de sa victoire au WTA 250 de Strasbourg juste avant le début du Grand Chelem parisien, avec des succès contre l'Italienne Marta Trevisan (26e), l'Australienne Storm Hunter (204e) et la Russe Anna Blinkova (56e).

« Ça demande un énorme effort »

Elle doit désormais passer un obstacle d'une tout autre envergure : la Russe Daria Kasatkina, neuvième joueuse mondiale.

« C'est déjà génial pour moi de passer deux tours, je ne pensais pas que j'arriverais à jouer à ce niveau-là », se réjouit l'Ukrainienne, qui bénéficie d'un classement protégé lui permettant de disputer la quinzaine parisienne.

« Je travaille très dur pour retrouver mon niveau, glisse-t-elle. Comme on peut le voir, j'avance doucement avec des victoires, et c'est bon signe. »

Ce retour en force, l'Ukrainienne l'a voulu dès qu'elle est tombée enceinte. « Je savais déjà quand j'étais enceinte que je reviendrais, parce que je voulais le faire pour moi, pose-t-elle. J'ai des objectifs à atteindre avant de prendre ma retraite. »

Elle semble déjà en avoir atteint un : redevenir performante après une grossesse, ce qui n'est pas une tâche aisée tant le corps change. Voire un deuxième : inspirer d'autres femmes sportives de haut niveau.

« J'espère que oui, répond-elle à ce sujet. Je m'inspire moi-même d'autres femmes qui ont donné naissance et ont repris le sport. Bien sûr, ça demande un énorme effort. »

« Je me bats pour mon pays »

Source d'inspiration pour les sportives, la native d'Odessa souhaite aussi l'être pour ses compatriotes.

« Chaque fois que je foule le court, je vais me donner à 100 % (...) pour faire quelque chose pour mon pays, assure-t-elle. Il y a un drapeau à côté de mon nom, donc je me bats pour mon pays. »

Celle qui s'est éloignée du circuit dans un premier temps à cause de l'angoisse que lui procurait le conflit ressent « de la colère, de la tristesse, de la douleur de voir tout ça ».

Comme plusieurs autres joueuses ukrainiennes, elle refuse aussi de serrer la main de ses adversaires russes et bélarusses, comme à l'issue de sa victoire contre Blinkova.

Elle n'hésite pas non plus à affirmer ses convictions sous les projecteurs des médias. « Je suis Ukrainienne, je fais tout ce que je peux pour soutenir (...) celles et ceux qui sont sur le front, qui se battent pour notre pays, nos terres, explique-t-elle. Imaginez maintenant que ces personnes-là me voient agir comme si de rien n'était... Ce que les Russes font à notre pays est vraiment affreux. »

Désormais, Svitolina, qui a glané dix-sept titres, joue aussi pour apporter « ces moments de joie aux Ukrainiens, aux enfants qui jouaient au tennis avant la guerre et qui n'ont plus cette opportunité ».

La 192e joueuse mondiale a en revanche l'occasion d'accéder aux quarts sur l'ocre parisienne, à condition de battre Kasatkina (9e) dimanche.