Carlos Alcaraz-Lorenzo Musetti : la preuve que les temps changent

Suivez toute l'action des Internationaux de tennis de France dans notre environnement multiplex.

PARIS – Le premier gros choc de Roland-Garros cette année opposera dimanche en huitièmes de finale le no 1 mondial Carlos Alcaraz à l'Italien Lorenzo Musetti (18e), deux joueurs très en verve, deux champions appelés à marquer les prochaines années.

Sur les terres de Rafael Nadal, 36 ans depuis ce samedi mais absent pour blessure, les jeunes sont bien décidés à empêcher Novak Djokovic, en quête d'un 23e titre du Grand Chelem, de proroger le règne des « anciens ». Alcaraz, bien sûr, qui vise à 20 ans un deuxième trophée majeur après les Internationaux des États-Unis 2022, et Musetti, 21 ans, en font partie.

L'Espagnol se présente fort de deux titres sur terre à Barcelone et Madrid, et l'Italien reste sur un quart à Monte-Carlo (avec une victoire contre Djiokovic en 8es), une demie à Barcelone (avec une victoire contre son compatriote Sinner en quarts) et un huitième à Rome.

À Paris, aucun ne cache ses ambitions. « Même si Rafael Nadal avait été là, je ne me serais pas donné moins de chances de gagner », a affirmé Alcaraz. « J'ai gagné en maturité, en expérience, j'ai joué beaucoup de matchs, j'ai emmagasiné des victoires mais aussi des défaites qui m'ont fait progresser », a prévenu Musetti qui avait mené deux sets à zéro face à Djokovic en 8es de finale en 2021 avant d'abandonner dans le cinquième set.

L'un d'entre eux fera donc ses valises dimanche soir, après un match qui devrait faire des étincelles entre deux joueurs de la même génération, qui se connaissent et s'apprécient.

« Ouvre la voie »

Alcaraz « ouvre la voie à la nouvelle génération. Il est une source d'inspiration pour moi, mais aussi pour Holger (Rune), Jannik (Sinner) et tous les autres qui sont derrière lui et qui essaient de le battre ou de se rapprocher de lui », reconnaît Musetti.

L'Espagnol a décollé bien plus vite que l'Italien, avec non seulement la place de no 1 mondial mais également déjà un titre du Grand Chelem et dix titres au total quand l'Italien a deux titres, n'a jamais dépassé les 8es de finale en Majeur et joue cette quinzaine à son meilleur classement.

Mais c'est Musetti qui a remporté la seule confrontation entre les deux à ce jour, en finale sur la terre battue de Hambourg en 2022. De quoi lui donner « beaucoup de confiance » en abordant le huitième de finale parisien.

« Il joue très bien, il a battu de très bons joueurs, il a beaucoup de talent », reconnaît Alcaraz qui se souvient d'un match « vraiment très dur » en Allemagne.

Mais ayant lui-même fait le plein de confiance depuis, ayant lui aussi gagné en maturité et expérience, ayant lui aussi battu les meilleurs – mais pas encore Djokovic ou Nadal en Grand Chelem – Alcaraz attend avec impatience cette nouvelle rencontre.

« Mieux préparé »

« Je vais me faire plaisir parce que ce sera un match sympa: il y aura de très bons et longs échanges, de beaux coups », prédit-il.

Son humilité n'empêche pas qu'il est de plus en plus redouté par ses pairs, qui constatent de plus en plus souvent leur impuissance face à sa puissance et sa palette de jeu.

« Je n'ai pas trouvé de réponses à son jeu. Il est en grande forme. Il est tellement rapide, il attaque, il défend bien, il est vraiment un joueur complet », avouait ainsi le Canadien Denis Shapovalov (32e et ex-no 10) qui a atteint les demies à Wimbledon en 2021 et les quarts en Australie l'an dernier, mais qui s'est fait assommer 6-1, 6-4, 6-2 en seulement un peu plus de deux heures au troisième tour vendredi.

Pour en arriver à ce duel en 8es, seul Alcaraz a perdu un set, au deuxième tour contre le Japonais Taro Daniel (112e). Et Musetti n'a perdu que 22 jeux en trois matchs, contre 24 pour l'Espagnol.

L'Italien sait aussi bien que ses collègues à quel point la tâche sera rude, mais il se dit prêt : « je suis sans aucun doute mieux préparé que je l'étais contre Nole, mais ça ne veut pas dire que je vais entrer sur le court et décrocher une victoire facile ».