PARIS - Le Serbe Novak Djokovic s'est approché à une victoire dans sa quête d'un triomphe au dernier tournoi du Grand Chelem manquant à son palmarès, samedi après-midi, défaisant le Britannique Andy Murray en cinq manches en demi-finale des Internationaux de France.

Dans un duel amorcé la veille et interrompu alors que le score était de 3-3 en quatrième manche, en raison de prévisions météorologiques menaçantes, Djokovic l'a emporté 6-3, 6-3, 5-7, 5-7, 6-1. Les deux joueurs ont passé 61 minutes sur le court samedi, pour un grand total de quatre heures et neuf minutes.

« Ça n'a pas été différent des autres matchs lorsque nous nous affrontons. C'est toujours emballant, toujours un marathon, a déclaré Djokovic. Ça n'a pas été un facile physiquement, c'est certain, mais je pense que je me sentirai bien en finale. Peu importe ce qu'il me restera, je donnerai tout ce que j'ai demain. J'espère que ce sera suffisant. »

Dimanche, en finale, Djokovic affrontera le Suisse Stanislas Wawrinka, qui avait éliminé le Français Jo-Wilfried Tsonga en quatre manches, vendredi. Le Serbe a remporté 17 de ses 20 rendez-vous avec Wawrinka

« C'est certain que nous serons tous deux nerveux demain, a déclaré Wawrinka. C'est un fait. »

Après quatre jeux où les deux joueurs ont été impeccables au service, samedi, Djokovic a été le premier à flancher lors du 11e jeu de la quatrième manche. L'un des points a nécessité 33 coups, la plupart magnifiques, mais aucun plus joli que l'amorti de Murray que Djokovic, malgré ses efforts, a retourné dans le filet. Murray a enchaîné en remportant son service, forçant ainsi la tenue d'un cinquième set, 25 minutes après le premier point de la journée.

Mais Djokovic a repris des couleurs lors de la manche décisive et, aidé par des erreurs de son rival, il a brisé le service de Murray dès le deuxième jeu pour se donner une avance de 2-0. Murray, qui espérait devenir le premier Britannique depuis Bunny Austin, en 1937, à se qualifier pour la finale des Internationaux de France, ne s'en est pas remis.

« Ce fut un jeu médiocre, a décrit Murray. Novak était plus détendu, ensuite. »

Marian Vajda, l'un des deux entraîneurs de Djokovic, a déclaré que son protégé avait « repris vie » en cinquième manche.

« Il se ressaisit bien lors des matchs, a noté Murray. Ce n'était pas le cas au début de sa carrière, mais aujourd'hui, c'est quelque chose qu'il fait extrêmement bien, sur les plans physique et psychologique. »

Dimanche, Djokovic tentera de mettre la main sur un neuvième titre à un tournoi majeur, et surtout, de devenir le huitième joueur de l'histoire du tennis masculin à avoir remporté chacun des quatre tournois du Grand Chelem au moins une fois. S'il l'emporte, Djokovic deviendra aussi le premier joueur depuis l'Américain Jim Courier, en 1992, à avoir gagné les deux premiers tournois du Grand Chelem lors de la même saison.

Marié et père d'un enfant, Djokovic a plusieurs fois parlé de l'importance d'être heureux à l'extérieur des courts de tennis, et confiant lorsqu'il joue. Et il semble avoir trouvé la recette, lui qui présente une fiche de 41-2 en 2015, avec cinq titres, dont le premier Grand Chelem de la saison, en Australie.

Ses deux seules défaites sont survenues aux mains d'Ivo Karlovic, en quarts de finale de l'Omnium de Qatar, en janvier, et face à Roger Federer, en finale des Championnats de Dubaï, le 1er mars.

« Il est une machine », a résumé Wawrinka, qui visera également un premier titre à Roland-Garros, et un deuxième du Grand Chelem, après sa victoire contre Rafael Nadal aux Internationaux d'Australie, en janvier 2014.

Plus tard samedi, Ivan Dodig et Marcelo Melo sont venus de l'arrière et ont vaincu les jumeaux américains Bob et Mike Bryan 6-7(5), 7-6(5), 7-5 en finale du double masculin.

Dodig et Melo ont mérité un premier titre en Grand Chelem tout en privant les frères Bryan d'un 17e triomphe à l'un des quatre grands tournois de tennis, et d'un troisième titre à Roland-Garros.