PARIS, France - Stefanos Tsitsipas a surmonté brillamment l'obstacle Pablo Carreno: sans trembler, le Grec a battu dimanche l'Espagnol (6-3,6-2,7-5), 12e mondial et vrai spécialiste de terre battue, se qualifiant pour les quarts de finale de Roland-Garros.

Le no 5 mondial remporte ainsi son 37e match cette saison, dont 20 sur terre, plus que n'importe quel autre joueur depuis le début de l'année.

Après avoir remporté en patron les deux premières manches, à peine Tsitsipas a-t-il laissé Carreno le perturber le temps de quelques jeux au début du troisième set: l'Espagnol a fait le bris d'entrée, allant jusqu'à mener 4-2, avant de voir revenir le Grec au jeu suivant. Ce dernier a ensuite repris sa marche en avant en prenant une nouvelle fois le service de son adversaire, avant de s'imposer en 2 h 07.

« Tout a bien fonctionné pour moi aujourd'hui. Je me sentais bien sur le court, la stratégie que j'ai adoptée s'est avérée payante, mon service était bon ... Les matchs avec un joueur tel que Pablo m'aident à sortir mon meilleur tennis », a déclaré Tsitsipas sur le court juste après sa victoire.

Déjà vainqueur cette année de deux titres sur ocre (Monte-Carlo et Lyon), le no 5 mondial confirme son statut d'homme fort de la deuxième partie du tableau parisien. Les autres favoris, Rafael Nadal et Novak Djokovic, sont tous dans la partie haute, où se trouvait également Roger Federer avant de déclarer forfait dimanche après-midi.

Medvedev poursuit en quart

Daniil Medvedev, No 2 mondial mais qui n'avait jamais gagné le moindre match à Roland-Garros lors de ses quatre premières participations, s'est hissé  en quarts de finale en battant Cristian Garin (23e) 6-2, 6-1, 7-5.

Le Russe de 25 ans affrontera le Grec Stefanos Tsitsipas (5e) pour tenter de rejoindre le dernier carré.

Après deux premiers sets facilement empochés, le match s'est resserré dans le troisième.

Mais à 5-5, Medvedev a tenté et réussi deux magnifiques coups pour prendre le service de Garin et conclure sans broncher sur sa mise en jeu suivante.

« Je me suis dit qu'il fallait que je mette de la folie et les deux coups droits que je mets étaient monstrueux », a savouré le Russe.

Contre Tsitsipas, qu'il a battu six fois en sept rencontres, il s'attend à un « très bon match » entre deux joueurs qui ont mérité leur place à ce stade du tournoi.

« Têtes de série N.2 et 5, on devait être en quarts. On était déjà en demi-finales en Australie », a souligné en français Medvedev, qui avait atteint la finale à Melbourne, avant de quitter le court Suzanne-Lenglen.

« J'espère que le public français sera de mon côté, que les gens se diront "il parle français, il est sympa, allez!" », a-t-il lancé à l'adresse des spectateurs.

Ces derniers se sont alors mis à scander son nom. « Mardi, s'il vous plaît, mardi! », leur a-t-il demandé, en référence à la date de son quart contre Tsitsipas.

Premier quart de finale d'un majeur pour Davidovich Fokina

Après Tamara Zidansek et Paula Badosa ches les filles, c'est au tour d'Alejandro Davidovich Fokina de décrocher sa première qualification en quarts de finale d'un Grand Chelem : il a battu l'Argentin Federico Delbonis (51e), 6-4, 6-4, 4-6, 6-4.

Après son match marathon du 3e tour face à Casper Ruud (5 sets pour 4 h 35 de jeu), le joueur, qui a fêté samedi ses 22 ans, s'est à nouveau fait quelques frayeurs.

Alors qu'il semblait avoir le match en main, menant 2 manches à 0 et ayant fait le bris dans la 3e, Davidovich Fokina a perdu les 8 points suivants pour se retrouver mené 5-4 par Delbonis. Il a ensuite dû faire face à deux balles de sets de l'Argentin sur sa mise en jeu: il a effacé la première avec un service à la cuillère, mais la seconde lui a été fatale.

Un scénario qui a failli se répéter dans le 4e set, où l'Espagnol, qui menait 5-4, s'est retrouvé avec quatre balles de break contre lui alors qu'il servait pour le gain de la partie. Mais cette fois, il a tenu bon pour s'imposer ensuite sur sa première balle de match.

« J'étais très nerveux sur mes jeux de service (au moment de conclure). Mais Dieu merci, j'ai réussi à gagner ce set! », s'est-il félicité juste après sa victoire.

« J'ai vraiment tout donné pendant près de 3 heures. J'ai apprécié chaque moment. C'est pour vivre des choses comme ça que je travaille dur. C'est beaucoup d'émotions, je suis tellement heureux », a conclu le 46e mondial.

Zverev surclasse Nishikori 

Davidovich affrontera maintenant Alexander Zverev, qui n'a pas traîné dimanche en session de nuit, éliminant sans difficulté Kei Nishikori (49e), 6-4, 6-1, 6-1, en moins de 2 heures.

Déjà vainqueur de deux titres ATP cette année, dont le Masters 1000 de Madrid, l'Allemand et no 6 mondial atteint pour la troisième fois les quarts à Roland-Garros, et mène désormais 5-1 dans ses confrontations avec le Japonais.

Prenant chaque fois très tôt le service de son adversaire dans chaque manche, Zverev a fait jouer sa puissance de frappe (vitesse moyenne au service de 208 km/h) pour rapidement dépasser Nishikori, sans doute un peu émoussé par ses matches-marathons des deux premiers tours.

Même s'il avait bénéficié lors du 3e tour de l'abandon au bout d'un set de Henri Laaksonen, le Japonais avait déjà passé plus de 9 heures sur le court depuis le début de Roland-Garros avant ce huitième de finale. Zverev, malgré une entame compliquée face au qualifié Oscar Otte, ne comptait qu'environ 7 h 30.

« J'ai joué de manière incroyable. Je savais que face à lui je devais prendre le jeu à mon compte et être très agressif, notamment en montant au filet. J'aurais pu perdre 1 set ou deux (en faisant cela). Je suis vraiment content de m'en être sorti en trois manches », a confié Zverev juste après sa victoire.

« Il me reste encore trois matchs devant moi, on verra jusqu'où je peux aller », a conclu l'Allemand, qui à 24 ans ne cache pas ses ambitions pour la suite.