PARIS - Bien sûr, Novak Djokovic veut gagner chacun des matchs auxquels il participe. Et oui, il veut réussir lors des moments importants. Comme lorsqu'il a été victime d'un bris de service tôt dans son match de quarts de finale des Internationaux de France, au point d'être en danger de perdre un set pour la première fois depuis le début du tournoi.

Mais ce qui importe le plus à Djokovic, c'est le portrait global. Pour cette raison, il est excité à l'idée de se retrouver à seulement deux victoires d'un exploit qu'un seul autre homme au tennis, l'Australien Rod Laver, a accompli avant lui: détenir les quatre titres de tournois du Grand Chelem en même temps et ce, en deux occasions différentes.

« Plus je joue longtemps ou plus je me rends loin, plus cette notion historique devient importante dans ma carrière. C'est l'une de mes grandes motivations, c'est certain », a reconnu Djokovic après sa démolition méthodique de l'Allemand Alexander Zverev 7-5, 6-2, 6-2 jeudi.

Djokovic a remporté les quatre tournois majeurs de façon consécutive une première fois, en 2015-2016. Et depuis son inattendu revers face à l'Italien Marco Cecchinato en quarts de finale des Internationaux de France l'an dernier, il présente un dossier de 26-0 lors des tournois du Grand Chelem. Chemin faisant, il a triomphé à Wimbledon, aux Internationaux des États-Unis et aux Internationaux d'Australie.

« Il n'y a pas de meilleure façon de réécrire l'histoire du sport qu'en gagnant des Chelems et en jouant de votre mieux lors des plus grands événements, a ajouté l'athlète d'origine serbe. Ce sont les plus grandes réalisations possibles dans notre sport. »

À cause de l'annulation de tous les matchs au programme de mercredi, Djokovic ne pourra pas profiter d'une journée de repos en prévision de la demi-finale, contre l'Autrichien Dominic Thiem vendredi.

Finaliste l'an dernier, Thiem a facilement éliminé le Russe Karen Khachanov 6-2, 6-4, 6-2.

Thiem a commis seulement 12 fautes directes, soit 25 de moins que Khachanov, 10e tête de série.

Dans l'autre demi-finale, l'Espagnol Rafael Nadal, 11 fois vainqueur sur la terre battue de Roland-Garros, renouvellera sa rivalité avec le Suisse Roger Federer.

C'est la première fois depuis 2011 que les quatre premières têtes de série du simple masculin atteignent les demi-finales à Paris.

Même si Djokovic devait soulever un autre trophée dimanche, Laver demeure, cependant, le seul homme à gagner deux fois les quatre tournois du Grand Chelem la même année, soit en 1962 et en 1969.

Malgré tout, Laver est abasourdi par ce que Djokovic accomplit.

« Je m'émerveille devant l'habileté et la régularité de Novak, a déclaré Laver. Lorsque vous regardez sa façon de jouer, ce n'est pas 'bang, bang, un as, des volées'. Il gagne chacun de ses points de la ligne de fond. »

À force de dépenser tant d'énergie, il y a eu un moment contre Zverev où Djokovic a semblé à bout de souffle après avoir envoyé un revers à l'extérieur des lignes. Cette erreur donnait à l'Allemand un bris de service et lui procurait l'opportunité de remporter le set initial à son service.

Toutefois, Djokovic a repris des couleurs. Il a commencé à déplacer Zverev à gauche et à droite, a réalisé un bris immédiatement après et a gagné cinq jeux consécutifs pour boucler la première manche et prendre une avance de 3-0 au deuxième set.

« Je crois vraiment que j'aurais dû gagner le premier set, a souligné Zverev. À partir du moment où il est en contrôle, il est difficile à battre. Il est le numéro un au monde pour une raison. »