Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis février dernier alors que Denis Shapovalov avait malencontreusement frappé l'arbitre Arnaud Gabas dans une rencontre de Coupe Davis face à la Grande-Bretagne à Ottawa. Depuis le petit est devenu grandiose avec une extraordinaire poussée vers les plus hauts sommets.

Il fallait tout de même prouver en fin de semaine à Edmonton qu'il n'a pas seulement le talent pour devenir une méga star sur le circuit mais qu'il est aussi capable de jouer le rôle de leader de la formation canadienne. Avec Milos Raonic blessé plus souvent qu'à son tour, en plus de Vasek Pospisil suffisamment incommodé par une blessure au dos pour laisser sa place vendredi en simple, il fallait absolument que l'adolescent remplisse une autre page de son curriculum vitae déjà si bien garni.

Vendredi, Denis joue en deuxième après avoir vu son compatriote Brayden Schnur laisser filer tellement d'opportunités de gagner après avoir remporté le premier set et obtenu au total 18 balles de bris! Trop nerveux, trop juste, trop de responsabilités finalement sur les épaules du valeureux Ontarien qui s'est tout de même battu comme un mort de faim, mais en vain.

En s'entend que Shapovalov n'avait pas le droit de se tromper vendredi devant le 157e mondial Yuki Bhambri. Tu ne peux pas te permettre de tirer de l'arrière 2 à 0 après le premier jour de compétition sachant en plus que le lendemain en double le bon vieux Daniel Nestor est blessé à un mollet et son partenaire de jeu Vasek Pospisil souffre d'une blessure au dos. Donc ça prend absolument une victoire en simple vendredi!

Denis répond PRÉSENT. Il démarre le match en trombe avec une avance de 2 sets à 0 et aurait dû gagner en trois manches mais un peu nerveux et soudainement inconstant, il laisse filer les manches 3 et 4. C'est dans ce genre de moments que tu réalises qui sont les vrais champions. Presque 4 heures plus tard, Shapovalov va chercher le précieux point pour permettre au Canada d'égaler à 1-1.

Non seulement Denis sauve l'équipe vendredi, mais sa victoire en cinq sets donne un tel élan à la formation canadienne que nos deux éclopés nous concoctent une recette gagnante en double pour mettre à leur tour la table pour le lendemain.

Denis Shapovalov joue donc encore une fois le rôle principal en ce dimanche avec l'aplomb d'un vétéran. Ramkumar Ramanathan, 154e au monde, a bien tout essayé y compris se donner quatre balles de manche au deuxième set mais Denis la Menace démontre une telle prestance pour donner la victoire au Canada en trois manches consécutives.

Notre jeune Canadien de 18 ans était tellement supérieur à Ramanathan dans tous les aspects du jeu et en plus maîtrise toute la pression qui vient avec ce genre de défi. Franchement, ce jeune est le Wayne Gretzky du tennis : rapide, léger, habile, explosif, généreux et fait pour la compétition. Le numéro 99 nous disait durant la Coupe Rogers que les champions adorent les grandes scènes et les grands moments, pas étonnant que le mentor prenne autant de plaisir à encourager son élève.

En termes concrets cette victoire veut dire que le Canada retrouvera le Groupe mondial l'an prochain. Imaginez pour un instant si Martin Laurendeau pouvait compter sur une équipe pleine et en santé? Raonic, Shapovalov, Pospisil et Nestor pourraient bien nous ramener la Coupe de Mister Dwight Davis. Non mais franchement, ce rêve pourrait honnêtement devenir réalité!!! Qui l'eut cru il y a à peine 10 ans???