Avant le match on savait déjà qu'Andy Murray était le meilleur de la quinzaine en cinq rencontres pour ce qui est des points gagnés en retours (123) et des bris de service (31). Milos Raonic lui, présentait des statistiques personnelles record pour ses montées au filet. Lors de ses trois premiers matchs, notre grand Canadien gagnait 70 % des points lorsqu'il se présentait à la volée. Au total du tournoi, deux points sur trois sont obtenus en montant. Assez phénoménal merci, les progrès réalisés à ce chapitre en peu de temps. Qui donc allait atteindre sa zone de confort en premier? Le contre-attaquant ou le bombardier?

Une chose est certaine, en début de rencontre, Milos est parfaitement dans la continuité. C'est avec aplomb qu'il brise Murray d'entrée! Il enchaîne au service en sauvant un gros 0-40. Il file donc logiquement vers le gain du set 6-4.

Milos RaonicPar la suite les choses se compliquent parce qu'il perd son rythme en fond de terrain, en échange et en réception de service. Murray gagne donc ses parties au service facilement, tandis que Milos peine à garder le sien. Malheureusement, il commet une grosse gaffe à 5-6 alors qu'il mène 30-15 au service en commettant une double faute! Murray enchaîne avec deux points exceptionnels pour égaler à un set partout en près d'une heure. Pendant les 57 minutes que durent cette manche, on y a cru qu'il nous amène au bris d'égalité et peut-être du même souffle mener 2 sets à 0.  

Ce que je remarque aussi, c'est que le jeu de jambes de Milos se détériore surtout à partir du 2e set. Plutôt que de bien se rendre à la balle, il s'étire souvent ce qui le rend forcément inconstant. De plus, le petit jeu de pieds pour s'ajuster juste avant de frapper la balle est inexistant. Fatigue? Pression? Nervosité? La réponse, nous l'aurons après une autre manche de près d'une heure remportée in extremis au bris d'égalité par le Canadien. Il a les devants 2 sets à 1 mais quitte le terrain pour les vestiaires avec le soigneur pour recevoir des soins à l'aine et à la cuisse gauche. Il s'agit d'une blessure qui l'a aussi incommodé à Brisbane en début d'année.

Encouragé par ce dénouement imprévu, Murray devient intraitable et retourne tout, y compris les puissants services de Milos. Brisé moralement et physiquement le Canadien perd son service à 4-3. Je ne donne plus cher de sa peau à ce moment-là, mais je me trompe. Alors qu'Andy sert pour la 4e manche à 5-4, il commet quelques bourdes qui donnent à Milos deux balles de bris. Le double champion Grand Chelem démontre toute l'expérience qu'il possède en grands matchs pour renverser la situation et égaler à deux sets partout.

Raonic s'avoue vaincu

C'est la fin pour Raonic qui a de la difficulté à pousser vers le haut au service et qui ne peut plus se battre en fond de terrain. Est-ce que ça vaut vraiment la peine de continuer ainsi? Fier et courageux compétiteur, il continue au meilleur de ses capacités mais c'est peine perdue : Murray est trop fort. 

Si Milos profite de ses deux balles de bris fin de 4e set et recolle à 5-5, il peut gagner le match sur une jambe parce qu'il ne lui manque que huit points pour passer en fnale. Mais de jouer un long 5e set devant le mur qu'est le Brit, on oublie ça.

J'espère juste que le fait de continuer à jouer sur cette blessure ne va pas l'envoyer à l'infirmerie trop longtemps. Ce serait triste qu'il perde ce beau momentum. Quarts-finaliste l'an passé, cette place en demie ne lui permet pas encore d'atteindre le top-10, mais il est tout près. Au-delà de tout, Milos Raonic impressionne la planète tennis avec son nouveau jeu supersonic. Vivement la suite!