ROME, Italie - Après six mois de pause forcée, tout s'est accéléré pour le tennis professionnel, avec un enchaînement inédit de tournois de haut vol entre dur et terre battue. Les plus affûtés pour Roland-Garros seront-ils ceux qui ont évité la tournée américaine ou ceux qui s'y sont remis dans le rythme?

Rafael Nadal et Novak Djokovic, qui ont fait un choix différent concernant les Internationaux des États-Unis, apporteront un début de réponse au Masters 1000 de Rome, où ils font leur entrée mercredi au 2e tour. 

Matches à haute intensité, voyages d'un fuseau horaire à l'autre et changements de surface de jeu sont le lot du circuit professionnel. Mais, depuis la fin de la pause due à la pandémie de coronavirus, tout s'est accéléré.

Face à la « folie » de ce calendrier de reprise, avec coup sur coup les Internationaux des États-Unis (terminés dimanche) et Roland-Garros (à partir du 27 septembre), chacun précédé d'un Masters 1000 (Cincinnati et Rome), Rafael Nadal a dit stop. 

L'Espagnol a fait l'impasse sur les États-Unis pour ne reprendre que cette semaine en Italie, sur sa surface de prédilection, mais sans avoir joué en compétition depuis fin février à Acapulco (Mexique).

Sans regret, a-t-il assuré lundi à Rome, où il a pu s'entraîner plusieurs jours sur sa terre battue fétiche. Tout en restant prudent sur sa forme: « évidemment, pour être à 100%, vous avez besoin de matches ». 

« Des circonstances pas habituelles »

Pour la reprise post-confinement, la Roumaine Simona Halep a aussi joué la carte « terre battue », surface sur laquelle elle s'est beaucoup préparée ces derniers mois et sur laquelle elle a gagné mi-août le tournoi de Prague.

Un avantage pour Rome? « Oui et non », répond la tête de série no 1. « Oui, parce que j'ai eu la chance de m'entraîner sur terre battue, mais non, parce que je n'ai pas fait de matches officiels (depuis un mois). Chacun peut avoir un avantage. »

Djokovic, lui, n'a pas voulu laisser passer l'occasion de jouer. Aux États-Unis, il a glané un titre (Masters 1000 de Cincinnati, disputé exceptionnellement à New York), mais aussi une première défaite en 2020, aux Internationaux des États-Unis, en raison de sa disqualification pour avoir lancé involontairement une balle sur une juge de ligne.

« C'est vrai que les circonstances ne sont pas habituelles, mais en même temps, nous sommes reconnaissants d'avoir une chance de jouer et de disputer des tournois », a souligné lundi à Rome le no 1 mondial.

Le favori? Toujours Nadal

La rapidité d'adaptation des joueurs va faire la différence, car la séquence sur terre battue va elle aussi être très courte. 

« Pour ceux qui ont joué les Internationaux des États-Unis, c'est très rapproché, c'est vraiment un défi de s'adapter », a reconnu « Djoko », qui compare cette transition brutale à celles qu'il a connues quand il a disputé des matches de Coupe Davis en Serbie, sur la terre battue à l'intérieur, après des Internationaux des États-Unis, sur ciment en extérieur. 

Alors, à qui l'avantage dans cette drôle de saison? « Nadal », répond sans hésiter « Djoko ». « Même s'il ne s'était pas entraîné aussi longtemps sur terre battue, il serait de toutes les façons le favori à Roland-Garros, parce que c'est Rafa », assure le Serbe. 

« La terre battue, c'est sa surface, je suis sûr qu'il va être au niveau », abonde le Grec Stefanos Tsitsipas. 

L'avis semble unanime sur le circuit: « Vous connaissez quelque chose que Rafa ne sache pas faire? Moi non. Quand il est en forme, il est vraiment difficile à battre à Roland-Garros », a assuré l'Italien Fabio Fognini, interrogé sur la concurrence accrue qui l'attend à Paris de la part de l'Autrichien Dominic Thiem, tout frais vainqueur des Internationaux des États-Unis.