La scène canadienne du tennis ayant atteint de nouveaux sommets l'an dernier, il est facile d'oublier que l'une des meilleures jeunes joueuses du pays a fait des progrès remarquables et semble prête pour de grandes choses.

Leylah Annie Fernandez, de Laval, a remporté le titre junior féminin à Roland-Garros l'été dernier et a discrètement affiché de solides résultats sur le circuit Challenger. À 17 ans, elle semble prête à franchir plus d'obstacles lors de sa première saison professionnelle complète.

Fernandez fera sa première apparition en Grand Chelem en tant que pro cette semaine, aux Internationaux d'Australie. Elle devrait disputer son match de premier tour des qualifications mercredi, face à la Roumaine Patricia Maria Tig.

« C'était notre objectif principal: être ici en Australie pas pour les juniors, mais pour les qualifications du tournoi régulier, a dit Fernandez. Quand nous avons appris la nouvelle, nous nous sommes entraînés encore plus durement et avons préparé mon jeu pour la WTA. »

Bianca Andreescu a grandement fait parler d'elle en 2019. Felix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov ont aussi progressé, et l'unifolié a atteint la finale de la Coupe Davis.

Fernandez a remporté son premier tournoi professionnel au Challenger ITF de Gatineau en juillet. Elle est également allée loin dans certains autres événements de niveau inférieur, tout au long de l'été et de l'automne.

Son classement a bondi de plus de 200 positions, devançant des joueuses comme Eugenie Bouchard, Rebecca Marino, Katherine Sebov et Françoise Abanda pour devenir la deuxième raquette du pays, la 206e au monde.

Andreescu est sixième. La championne en titre de Flushing Meadows ne jouera pas à Melbourne en raison d'une blessure au genou.

« Il y a tellement plus que je peux accomplir si je m'y consacre, a dit Fernandez. Je travaille dur depuis le tout début et 2019 en a montré les fruits. J'en suis très heureuse. »

À ce stade de sa carrière, l'un des principaux objectifs est d'affronter des joueuses de la WTA, pour avoir une meilleure idée de ce qui s'en vient. Il ne faut pas nécessairement s'attendre à un autre grand bond au classement.

« Nous faisons attention, a déclaré Jorge Fernandez, son père et entraîneur principal. Nous ne voulons pas aller trop vite, trop rapidement. »

Fernandez souhaite continuer à développer ses habiletés et vise le top 100 cette saison.

« Je pense que j'ai toujours su que j'étais prête (pour les pros), mais il y a des étapes et des niveaux que je dois franchir, dit-elle. Je suis 'ok' avec ça. »

« Il s'agit, si on peut dire, de vous prouver que vous pouvez jouer avec certaines des meilleures joueuses. À chaque match, je fais ce que je peux pour atteindre le prochain niveau. »

Tig est 113e au monde. À son premier match en 2020, à Auckland, Fernandez a été vaincue 7-5 et 7-6 (3) par l'Espagnole Paula Badosa, 95e, lors du premier tour des qualifications.

En Australie, Fernandez travaille avec l'entraîneur Romain Deridder. Son père, qui est basé à Boynton Beach, en Floride, a déclaré que la ténacité mentale sera la clé au début de la saison.

« Ça s'applique à tout le monde. Quand vous faites quelque chose pour la première fois, il y a une excitation et parfois ça vous éloigne de votre jeu, a-t-il déclaré depuis la Floride. »

« Ça vous éloigne de ce que vous avez l'habitude de faire, puis le jeu devient un peu plus compliqué qu'il ne devrait l'être. Chez les juniors, ça pardonne plus que chez les pros. Je suis confiant. »

Gauchère, Fernandez n'a pas peur d'utiliser sa puissance en fond de terrain. Elle aime aussi alterner la nature de ses coups, pour semer un doute dans l'esprit de ses rivales.

Fernandez a paru à l'aise à Melbourne l'an dernier, atteignant la finale du tournoi junior.

Fernandez a intensifié l'entraînement ces dernières semaines, voulant améliorer sa précision, sa force et sa vitesse sur le terrain.

« Nous avons fait un peu plus de conditionnement. Je ne joue plus contre des juniors, a t-elle mentionné. Les adversaires sont plus grandes et plus fortes, et je dois être prête pour ça. »