L'adversaire de Bianca Andreescu aujourd'hui en demi-finale de la Coupe Rogers est née à Moscou mais vit en Floride depuis son tout jeune âge. Sofia Kenin, tout comme Bianca, est devenue cette année une valeur sûre sur le circuit.

 

Déjà, Kenin a remporté deux titres cette année tandis que Bianca a triomphé à Indian Wells tout en épatant la galerie à Auckland jusqu'à la finale. Kenin a 20 ans et Bianca a eu 19 ans en juin, mais malgré leur jeune âge, les deux savent manoeuvrer quand elles sont favorites ou lorsqu'elles sont les négligées. Preuve à l'appui : Bianca possède six victoires face aux membres du top-10 tandis que Kenin compte trois triomphes face à ce club très sélect, dont deux cette semaine, ce qui inclut la no 1 mondiale Ashleigh Barty.

 

Au premier set aujourd'hui, les deux filles s'étudient d'abord mais dès la 6e partie, Bianca se procure deux balles de bris mais rate tout simplement dans l'échange ce qui est quand même rare dans son cas sur point important. Notre canadienne s'offre une autre opportunité de ravir le service de l'adversaire à 4-3 mais en vain. Il a fallu que Bianca se retrouve en difficulté à 4-4 pour la voir réagir. Kenin se procure à son tour deux balles de bris.

 

Piquée dans son orgueil, la brillante compétitrice renait. Bianca va chercher les quatre points suivants en présentant du gros tennis offensif pour d'abord sauver la mise et puis garder son avance. Elle enchaîne avec la même ferveur et puissance pour briser à la 10e partie pour le set 6-4.

 

En entrevue après son triomphe en quarts de finale face à la 3e mondiale Karolina Pliskova, on a demandé à Bianca comment elle avait fait pour se sauver avec la victoire, quelle était sa stratégie à la toute fin dans les moments chauds. Du tac au tac, elle répond : « Go big or go home ». Ce qui veut tout simplement dire qu'il faut s'engager à fond ou rester à la maison. 

 

Après cette première manche réchappée, je crois vraiment que notre Canadienne prendra son envol. C'est ce qui arrive finalement lorsqu'elle réussit à faire son retard d'un bris. Andreescu mène 6-4 et 5-2 mais peine aujourd'hui aussi pour terminer le match. Elle commet quelques erreurs inhabituelles, ce qui permet à Kenin de recoller à 5-5! C'est fou ce que c'est difficile chasser la nervosité quand on est si près du but. Oublier l'enjeu, c'est impossible aussi parce que Andreescu vit un rêve cette semaine. Jamais on pouvait même imaginer qu'elle aurait la chance de se qualifier pour la finale. Personnellement j'espérais juste qu'elle gagne un ou deux matches pour goûter à nouveau à la compétition tout en prenant sagement le temps de se refaire du coffre. Mais non, la souffrance Bianca elle connait et force est d'admettre, qu'elle sait aussi la surmonter.

 

Bonne nouvelle cependant Bianca stoppe net les élans de Kenin à 5-5 pour gagner sa partie au service à zéro. Enfin elle déjoue l'adversaire avec autorité ce qui fait d'elle une joueuse supérieure. Coup de théâtre cependant alors que Kenin quitte le terrain pour recevoir des soins à la cuisse. Malheureusement cela ne l'aide pas puisqu'elle fait 3 doubles fautes. Kenin est superbe cependant pour sauver les deux premières balles de match mais elle flanchera finalement au bris d'égalité 7-5, malgré d'autres petits frissons en fin de bris. Wow! 

 

Bianca Andreescu livre bataille, trouve la manière de s'accrocher d'abord et puis surmonter ses nerfs en fin de rencontre. Quel beau travail d'équipe aussi, son coach Sylvain Bruneau qui sait comment la préparer comment lui parler, sans oublier la physiothérapeute et la préparatrice physique.

 

Bravo à tout ce beau monde... et ce n'est pas fini! Oh la la, quelle aventure!