Ça y est, nous y sommes presque alors que le coup d'envoi du premier Grand Chelem de l'année à Melbourne sera donné demain soir à 19 h. Encore une fois j'ai l'impression que ce tournoi arrive trop vite en ce début d'année! Surnommé le « Happy Slam » par nul autre que Roger Federer il y a quelques années en conférence de presse, parions que le champion en titre saura nous donner le sourire encore une fois cette année. En tout cas j'ai l'impression que Roger nage dans un bonheur irradiant...

L'avez-vous vu démoraliser tous ses adversaires à la Coupe Hopman en début d'année? Léger comme une plume, mordant au service et en coups droits, j'avais même l'impression que son revers brossé était encore plus vivant que l'an passé à pareille date. J'en fais d'ailleurs mon favori du tournoi.

Mais comment se fait-il que les Internationaux d'Australie soient passés de brebis galeuse à « Happy Slam »? D'abord parce qu'un nouveau stade ultra moderne a été construit à Melbourne Park à la fin des années 80 et que les joueurs y sont logés en proximité, au centre-ville, près des restaurants et magasins. La nouvelle date en janvier coïncide avec les vacances et porte ainsi les spectateurs à avoir le coeur à la fête. Comme il s'agit du premier grand tournoi de la saison, les joueurs sont (en principe) reposés, plus relax et ne sont pas usés par les multiples périples autour du globe. Il fait habituellement beau et chaud, très chaud, et le soleil brille, brille, brille. Mais si par malheur Melbourne nous fait vivre trois saisons en un jour, pas de panique car il y a trois terrains munis de toit. TROIS!

Donc, à nouveau les joueurs apprécient car peu importe les intempéries, on est certain d'avancer dans le tableau, de jouer. En plus, et ce n'est pas à dédaigner, les organisateurs sont à l'écoute des joueurs et font tout en leur possible pour les gâter, leur démontrer qu'ils sont appréciés. Les bourses ont été augmentées et les installations, vous l'aurez compris, sont le nec plus ultra.

Pas si « happy » cependant pour Andy Murray qui paie si cher cette débauche d'énergie en deuxième moitié de saison pour finir l'année 2016 au premier rang. Opéré de la hanche droite à l'hôpital St-Vincent de Melbourne par le Dr John O'Donnell tout récemment, l'Écossais espère revenir pour la saison sur herbe. Selon Pat Cash, Andy aura peut-être besoin aussi d'une opération à la hanche gauche qui couine aussi pas mal, semble-t-il...

Kei Nishikopri aussi abdique et se contentera de tester son poignet droit en Challenger la troisième semaine de janvier. Stan Wawrinka déclare forfait en tournois préparatoires mais décide après six mois de récupération que l'entraînement c'est bien beau mais pourquoi pas tester son genou droit dans un tournoi au meilleur des cinq manches. Humm... compétitionner à ce niveau si peu préparé, c'est risqué. Souhaitons-lui de la sagesse en 2018...

Rafael Nadal aussi n'est pas super prêt pour ce Grand Chelem. Le plus vieux numéro 1 de l'histoire du tennis en ère moderne a été forcé de reposer ses articulations (genou droit) plus longtemps que prévu et sa préparation en fut écourtée. Tiens, espérons qu'il saura imiter Federer pour savoir quand et comment ménager la monture à l'avenir...

Novak Djokovic a gagné ce tournoi six fois, ce qui est fantastique. Lui aussi a bien hâte de tester son coude qui l'a fait suffisamment souffrir pour qu'il mette fin à sa saison cet été à Wimbledon. La hâte, nous dit l'écrivain Roger Lemelin, c'est comme l'amour, ça rend aveugle! Bon, espérons au moins que Novak a mis de l'ordre dans sa vie parce qu'on s'ennuie du grand champion...

Nos Canadiens maintenant, à commencer par Milos Raonic. À Brisbane, Milos a mal servi et le jeune Alex de Minaur lui fait la barbe. Tout ce que j'espère c'est que Milos reste en santé et le reste va se placer peu importe l'adversaire. Denis Shapovalov aura un beau défi d'entrée face au prometteur Stefanos Tsitsipas qu'il connaît très bien puisqu'il l'a battu deux fois en trois matchs. Denis a travaillé très fort en novembre et décembre. La pression sera immense cette année mais je crois qu'il est bien entouré et qu'il va apprendre beaucoup dans les mois à venir. Donnons-lui le temps pour devenir grand...

Chez les dames, Serena n'est pas prête et déclare forfait. Normal alors que je la regardais s'entraîner en décembre à Ballenisles en Floride. Très peu de déplacements et beaucoup de stretching. Son immense force de frappe n'a pas de valeur si elle ne peut pas bouger. Apparamment la nouvelle maman a passé six semaines au lit après l'accouchement en raison de caillots aux poumons. Dans le doute abstiens-toi, nous dit le proverbe. Vive la sagesse...

Eugenie Bouchard engage Harold Solomon qui s'est hissé dans les années 80 au 5e rang mondial et qui est aussi respecté comme coach. Je crois que c'est une bonne nouvelle d'ailleurs en Coupe Hopman, Genie ne s'est pas découragée et a bataillé au meilleur de ses capacités. Pour l'instant, je remarque qu'elle a perdu du temps et que les autres filles se sont tellement améliorées alors qu'elle faisait du sur-place. Espérons que son attitude et son éthique de travail seront au rendez-vous TOUTE l'année. J'ai hâte de la voir jouer des matchs pleins et que ce fichu service soit une arme et non un boulet au pied!

L'absence de Serena crée évidemment un immense trou dans le tableau. Est-ce que Simona Halep se comportera comme la numéro 1 qu'elle est et pourra finalement gagner un premier titre Grand Chelem? Comme c'est ouvert je pense aussi pour le titre à Caroline Wozniacki remontée à la 2e place mondiale, Gabrine Muguruza, Karolina Plishkova et bien sûr Elina Svitolina. Encore une fois, bien des suprises à prévoir chez les dames...

Je vous donne donc rendez-vous sur les ondes de RDS demain dimanche à 21 h. Bonne quinzaine tout le monde!!!