Quelle joie de réaliser que les choses sont en train de se placer pour notre Genie nationale. À son premier tournoi, on l'a bien vu, elle met un peu de temps pour trouver sa confiance et son rythme. Cela lui vaut une belle présence en quarts de finale. Pas mal compte tenu des circonstances.

Depuis qu'elle est à Hobart, oh! ce qu'elle est solide! Elle est d'attaque, rapide dans toutes les phases de jeu, centre bien la balle et sert aussi de façon pas mal efficace. Elle est présente en début de chacun des sets ce qui lui rend la tâche tellement plus facile! Bethanie Mattek-Sands qui l'a battu deux fois l'an passé avec son style d'attaque peu orthodoxe n'y a vu que du feu parce qu'elle ne pouvait même pas tenir l'échange devant la qualité de balles et la puissance de Bouchard. La Belge Alison Van Uytvanck a vécu le même calvaire. Eugenie lui a picossé le coup droit violemment tout en saupoudrant de coups de fond imparables.

Petite alerte cependant devant l'ancienne top 10 et finaliste à Melbourne Dominika Cibulkova alors que notre Québécoise mène largement après un premier set à la mitraille gagné 6-1 en 22 minutes et l'avantage d'un bris au second. Soudainement pitshhhh....plus de bulles dans le 7-Up... Son service la laisse tomber, et elle se retrouve au 3e set. La bonne nouvelle? La vraie Genie sort de sa bouteille pour redevenir la combattante que l'on aime tant.

Donc, vous comprendrez que c'est positif de la voir gravir les échelons petit à petit. Elle sera tout près de la 35e place après cette visite en Tasmanie, peu importe son résultat en finale. Il faudra quand même batailler fort lors des prochaines semaines pour au moins intégrer le top 32 pour être tête de série au prochain Grand Chelem.

À Melbourne une des grandes favorites lui arrivera dans les pattes dès le 2e tour. Agnieszka Radwanska a retrouvé du panache en remportant le championnat de fin de saison et son premier tournoi de l'année à Shenzhen. Au premier tour, je ne crois pas que la petite Aleks Krunic pourra tenir la cadence si Genie fait son travail. Il faut quand même se méfier de la 121e mondiale qui détient quelques victoires de haut niveau face à Petra Kvitova, Roberta Vinci et Madison Keys.

Est-ce possible de se projeter et de parler d'un 3e tour possible devant Samatha Stosur, d'une revanche face à Roberta Vinci au 4e tour ou d'un feu d'artifice devant la puissante Petra Kvitova en quarts? Je me garde une petite gêne. Radwanska n'est pas imbattable, mais c'est une coriace. Beau défi... Humm, j'ai hâte...

Milos Raonic nous arrive d'une conquête à Brisbane et surtout d'un haut fait d'armes . En battant Roger Federer en finale, il a le meilleur sur un membre du top 10 pour une première fois depuis mars 2015! Il avait battu Rafal Nadal à Indian Wells. Ça fait donc très longtemps! Dès la ronde des 16 il devra nous émerveiller de puissance face à Stan Wawrinka. Puis Nadal ou Monfils en quarts et Andy Murray en demie.

Vasek Pospisil devra lui aussi passer à l'attaque de la bonne façon face à Gilles Simon. Je lui souhaite qu'il ne fasse pas trop chaud pour ne pas qu'il s'épuise dans ce match qui sera forcément long face à la machine à balles "made in France".

Globalement chez les hommes, l'empereur Novak Djokovic est bien assis sur son trône tout en haut du tableau. Qui pourra l'arrêter? Tsonga, ou Nishikori en quarts? Federer ou Berdych en demie? Avec ce format au meilleur des 3 manches seul Stan Wawrinka a trouvé la clé pour le vaincre en Grand Chelem l'an passé. "Stan the Man" est tout en bas du tableau. Cela serait une finale logique et savoureuse. Que de belles batailles ces deux-là se sont livrées à Melbourne dans le passé!

Chez les dames, Serena Williams a dansé sur une jambe pour mériter trois grands chelems en 2015. Mais à peu près comme toutes les grandes têtes de série, son corps lui pose problème en ce début d'année. Pourra-t-elle quand même remporter le titre malgré des genoux qui grincent? Peut-être. Maria Sharapova, qui elle aussi a les pentures qui couincent saura nous le dire puisqu'elle aura rendez-vous avec la championne dès les quarts de finale.

En résumé chez les dames, c'est ouvert, bien ouvert. À qui la chance?