Son incroyable épopée a pris fin lundi aux portes des quarts de finale de Wimbledon. Mais Cori Gauff, cette adolescente américaine de 15 ans, inconnue du grand public il y a encore une semaine et désormais sous les projecteurs, a pris rendez-vous pour le futur.

Il y aura un avant et un après Wimbledon 2019 dans le tennis féminin. La jeune pensionnaire de l'Académie Mouratoglou aura désormais dans son CV deux dates ne naissance, celle de son état civil, le 13 mars 2004, et celle de son entrée fracassante sur la scène du tennis mondial, ce mois de juillet 2019. Et si son éclosion fut aussi éclatante, elle le doit aussi à l'anonymat qui l'avait précédé.

Le microcosme du tennis avait bien un oeil fixé depuis longtemps sur ce prodige qui aligne les records de précocité depuis l'âge de 10 ans, seulement trois ans après avoir commencé le tennis. Mais le grand public ignorait encore tout de son talent.

Elle n'avait remporté qu'un seul match sur le circuit avant la quinzaine londonienne, en mars à Miami. Et elle est sortie du bois sans doute un peu plus tôt que prévu, plus jeune joueuse de l'histoire à intégrer le tableau principal à Wimbledon.

Assez irréel

Dès sa première victoire face à son idole Venus Williams, de 24 ans son aînée, la native d'Atlanta a changé de monde. Celui des salles de presse, des interviews, de la foule qui la suit, des projecteurs sur elle... 

« C'est assez irréel comme la vie peut changer en quelques secondes », a-t-elle d'ailleurs reconnu. Elle y a d'ailleurs fait face avec une déconcertante aisance. Programmée qu'elle était pour ce passage à la lumière depuis déjà plusieurs années. 

La suite dira si la native d'Atlanta va confirmer tous les espoirs qu'elle a elle-même engendrés. Et si la prophétie de John Mc Enroe, qui voit mal comment cette jeune fille ne pourrait pas devenir no 1 mondiale avant ses 20 ans, va bien se réaliser. Elle a en tout cas conquis le public anglais, les médias et  les fans de tennis. Tout ce petit monde s'est pris d'affection pour cette jeune fille pétillante, qui apporte un vent de fraîcheur au tennis féminin. 

En Angleterre, 5,2 millions de téléspectateurs se trouvaient devant leur poste pour regarder l'adolescente se qualifier pour la deuxième semaine du Majeur britannique, soit 1,5 million de plus que pour le choc Nadal-Kyrgios la veille.

Soutien des stars

Elle a reçu des messages de soutien de la part des stars planétaires. De la mère de Beyoncé, en passant par Snoop Dogg, jusqu'à Michelle Obama. Sans doute ce qui l'a le plus surpris.

« Ça signifie beaucoup pour moi parce que je l'admire depuis longtemps (Michelle Obama, ndlr). Elle est un modèle. Ca m’a vraiment surpris. Je ne m'y attendais pas. C'était probablement l'un des soutiens les moins attendus. Je ne sais même pas de qui j'en attendais d’ailleurs. Certaines des célébrités qui ont tweeté à mon sujet,  je ne savais même pas qu’elles suivaient le tennis. Elles ne le suivent probablement pas, d’ailleurs, mais... Je ne sais pas, c'est fou comme ça a pris de l'ampleur ».

Un engouement qui ne devrait pas déstabiliser cette jeune fille assez bien cadrée. 

« Je vais prendre des cours en ligne. Je veux toujours aller à l'université. C’est un peu une exigence pour mes parents », a-t-elle glissé. Son staut a changé, son classement aussi, assurée d'intégrer le top-150 à l'issue de Wimbledon, et ses prochains pas vont désormais être scrutés avec une attention toute particulière. 

Mais elle semble prête. « Elle gère très bien la pression, elle connaît très bien ça. Elle est attendue depuis des années », avait assuré Patrick Mouratoglou à l'AFP.