Il y a un an, Bianca Andreescu écrivait l’histoire en devenant la première Canadienne à triompher en simple à Indian Wells. Ce n’était que le début.

 

En août dernier, la Torontoise remportait la Coupe Rogers, mettant ainsi fin à une disette de 50 ans pour le tennis canadien. Puis, bien sûr, elle est devenue la première représentante du pays à remporter un titre du Grand Chelem en s’imposant aux derniers Internationaux des États-Unis.

 

La suite des choses s’est toutefois gâtée pour la joueuse de 19 ans. Blessée à un genou, Andreescu a été contrainte de déclarer forfait aux Finales de la WTA et n’a pas joué un seul match depuis.

 

Et la pause forcée occasionnée par la pandémie de la COVID-19 ne fait que retarder son retour au jeu, ce qui n’est peut-être pas une mauvaise chose pour celle qui n’a pas été épargnée par les blessures dans les derniers mois.

 

« Bianca est à Toronto, où elle s’est placée en quarantaine », a indiqué son entraîneur Sylvain Bruneau dans une entrevue accordée à TSN. « Je suppose que si vous êtes en Floride en ce moment, vous pouvez [vous entraîner] de manière très sûre en allant sur un court de tennis [à l'extérieur] et en continuant à frapper des balles. C'est un peu plus difficile ici, car tout est pratiquement fermé. Nous lui donnons donc plus de temps pour reposer son genou. Elle n'était pas prête à revenir au jeu à Indian Wells, alors elle considère que c'est du temps supplémentaire pour s'améliorer. Elle se concentre sur sa condition physique pour l’instant. Donc, elle ne frappe pas de balles. »

 

Bruneau a par ailleurs affirmé que l’option d’une opération avait été considérée par Andreescu et son équipe, mais qu’après de multiples consultations, l’approche plus conservatrice a été privilégiée.

 

« C'était sur la table au début et elle a vu quelques médecins. Elle travaille avec Angel Cotorro, qui est le médecin de [Rafael] Nadal, c'est pourquoi nous avons tellement passé de temps à Barcelone. Depuis janvier, nous y avons essentiellement passé six semaines au total. Il a suggéré d'aller avec la méthode conservatrice et de ne pas opter pour une chirurgie et c’est ce que nous avons fait. Mais oui, c'était sur la table, car certains médecins ont dit que cela pourrait être une option au départ. »

 

Questionné à savoir si la série de blessures d’Andreescu relevait de la malchance ou si elles étaient le résultat d’une surcharge de matchs et de tournois, Bruneau n’a pas écarté les deux hypothèses.

 

« Nous pouvons aborder la question dans les deux sens. Ce qui s'est passé à Shenzhen [aux Finales de la WTA] pourrait être de la malchance, je ne sais pas. Mais, définitivement, je sens qu'elle a joué beaucoup de tennis, beaucoup de matchs à une intensité dont elle n'était pas habituée et probablement que son niveau de tennis était un peu en avance sur son niveau de forme physique. Donc nous essayons de corriger cela. On étudie tout le temps ce qu’on pourrait faire de mieux ou différemment pour améliorer les choses. Elle a eu sa part de blessures et elle n'a que 19 ans. »

 

C’est pourquoi Bruneau ne rejette pas l’idée d’un calendrier allégé pour sa protégée cette année.

 

« On étudie tout cela. Elle fait maintenant de la physiothérapie et du conditionnement physique sur la route. Nous nous concentrons sur son niveau de forme physique afin de nous assurer de la placer dans les meilleures conditions sur le plan physique. »

 

Fernandez la géante

 

Bruneau a par ailleurs été invité à commenter la progression de la Québécoise Leylah Annie Fernandez, qui a récemment grimpé du 209e au 118e rang sur l’échiquier mondial alors qu’elle n’est âgée que de 17 ans.

 

« C'est une géante sur le plan mental. Elle n’est pas grande à seulement 5 pi 4 po, mais elle est grande mentalement. Elle est extrêmement compétitive, elle est très positive et elle a une très bonne attitude. Son éthique de travail à l’entraînement est sans pareille. Chaque fois qu'elle est sur un court de tennis, c'est pour gagner un match ou pour s'améliorer grâce à l’entraînement. Elle a cet atout. Et elle est intelligente sur le terrain. Cette victoire, contre [Belinda] Bencic (no 5 mondial) [à la Fed Cup], a été une révélation et un regain de confiance qu’elle a su utiliser lors des événements suivants. »