Hé bien, comme surprise en finale du Championnat de fin de saison à Londres, cela en est toute une! Novak Djokovic, roi de la planète, seigneur des seigneurs et maître de l'univers tennis, bafoué par un petit jeune de la Next Gen pour un deuxième tournoi de suite? Come on! Impossible! Non mais, n'est-ce pas que cela se joue sur le terrain, ce sport, et que l'autre devant si majestueux soit-il peut avoir un p'tit coup de moins bien, hein?

On se souvient bien qu'à Paris-Bercy, le Serbe était grippé et qu'il sortait d'une demie d'anthologie face à Roger Federer de plus de 3 heures. Forcément, ce genre de situation ouvre la porte à une légère baisse de régime pour le match suivant et Karen Khachanov, pas complexé du tout, en avait profité.

Cette semaine au O2 Arena de Londres, je dois vous avouer que je trouve Novak éblouissant, livrant des performances hors de l'ordinaire. Il est d'une précision phénoménale dans tout ce qu'il fait. Premières balles de service plantées dans les coins. Deuxièmes balles qui empêchent ses adversaires de l'attaquer. Suprématie dans les échanges alors qu'il maîtrise toutes les phases de jeu sans oublier qu'il est incroyable pour deviner comment se comportent tous les grands serveurs sur son chemin. Et là on parle de John Isner, Marin Cilic, Alexander Zverev (dans la ronde préliminaire) et Kevin Anderson en demies. Il est tellement supérieur aux autres que je ne crois pas que ce rhume tenace qui s'agrippe à lui pourra le ralentir suffisamment pour que Zverev l'empêche de gagner son sixième Masters et ainsi d'égaler Roger Federer.

Cependant, je savais et surtout j'ai bien vu comme vous qu'en demies face à Federer, Zverev a joué un match de rêve, utilisant finalement son plein potentiel offensif pour dominer le divin suisse. Ce n'est pas la première fois qu'il bat Roger mais c'est la première fois que je vois le jeune croire aussi intensément à son potentiel d'attaque. Mais quel beau match! Meilleur au service, en retours, en échange et mentalement, et ce, malgré la petite controverse au bris d'égalité. Quand on va au delà de ses limites mentales une fois, on peut le faire deux fois. Mais deux fois de suite???

Comme cela est le cas en ronde préliminaire, le premier set (et avec un peu de recul, le match) se joue à 4-4. Cette fois-ci, Alex profite de sa balle de bris pour non seulement être le seul à arracher le service du Serbe durant la semaine et mener 5-4, mais aussi complètement bafouer Djoko avec 3 as sur sa partie au service. Sonné tel un boxeur qui se retrouve un genou au plancher, Novak se bat après avoir aussi perdu son service d'entrée deuxième set car il recolle à 1-1. Mais aussi brillant de combativité il peut être, perdre son service trois fois de suite est franchement un signe de faiblesse. Zverev tient bien pour 3-1 et ne regardera plus derrière lui pour finalement remporter le plus grand titre de sa jeune carrière. 

Les signes de fatigue sont de plus en plus évidents du côté du serbe. Il est au bout du rouleau. Il faut donc croire que la machine à désosser est trop entamée pour nous amener au troisième set. Bravo à Zverev qui a su exposer les limites de Nolé là où tant d'autres ont échoué. Et quel passing formidable de Zverev dans la lucarne sur balle de match!!!

Dans un autre ordre d'idée, quel beau moment lorsqu'Alexander enlace son papa après le match. Enfin le paternel goûte au bonheur d'une réussite grand format. On oublie jusqu'à quel point nos parents font une tonne de sacrifices pour amener leur progéniture jusqu'au sommet. Ou du moins essayer de le faire. Humm... en tout cas moi, je craque chaque fois quand je vois ces moments de joie divine...

Zverev s'offre le titre aux Finales de l'ATP