C’est une saison avec des hauts et des bas pour Lance Stroll et le dernier Grand Prix, en Allemagne, était à l’image de sa saison. Il y a eu des moments difficiles où le Canadien peinait à l’arrière du peloton, même derrière la Williams de George Russell. Sauf qu’à la fin, Stroll a su utiliser ses forces pour obtenir le meilleur résultat de l’histoire de Racing Point (depuis le rachat de Force India par son père).

 

Déjà en qualifications, il y avait un peu de positif pour Stroll, qui a finalement atteint la Q2 pour la première fois de la saison. Finalement, il a dû se contenter du 15e rang alors que son coéquipier parvenait à atteindre la Q3. Malgré tout, c’est un pas en avant, surtout mentalement. Le pilote Racing Point n’aura plus à répondre aux questions concernant sa mauvaise séquence et il pourra mettre ça derrière lui. C’est déjà ça de bien.

 

Stroll admet souvent que c’est le dimanche que les points sont marqués et il fait le travail en Allemagne en misant sur ses forces. Quelles sont-elles? Premièrement, Stroll profite de chaque occasion pour prouver qu’il est un bon pilote sous la pluie. Il avait fait ouvrir bien des yeux lors de sa première saison avec une quatrième place en qualifications en Italie, s’élançant en première ligne le lendemain grâce à des pénalités. Depuis, il garde cette réputation et sa performance de dimanche dernier va en ce sens.

 

Bien sûr, ce qui a fait la différence, c’est son arrêt avec 20 tours à faire alors que la voiture de sécurité était en piste. Il a été le seul à prendre le pari des pneus pour temps sec alors que tous les autres préféraient demeurer avec les pneus intermédiaires. Stroll a expliqué qu’il avait analysé la piste, la visière entre-ouverte afin de mieux voir, avant de prendre sa décision. Il faut dire aussi que le Québécois avait beau jeu de tenter quelque chose, puisqu’il n’avait rien à perdre, roulant à l’arrière après quelques mauvaises décisions lors des arrêts précédents.

 

Reste que Stroll a fait le travail sur ses pneus secs, surtout lors des premiers tours, alors que certains virages sur la piste étaient encore particulièrement piégeux. Et on revient à une autre de ses qualités : son opportunisme. Dans les courses folles, où les pilotes les plus expérimentés ne sont pas à l’abri des erreurs, Stroll évite les pièges et saisit les opportunités sans trop faire de bruit. C’est ce qui lui avait permis de signer un premier podium, à Bakou, en 2017. Il n’a pas été parfait cette fin de semaine, effectuant même deux têtes à queue lors du même tour. Sauf que contrairement aux Charles Leclerc, Lewis Hamilton, Valtteri Bottas, Nico Hulkenberg et Sergio Perez, il a évité le mur et gardé la voiture intacte. Et quand il s’est retrouvé à l’avant, il a limité les erreurs. Un freinage légèrement trop appuyé a permis à Daniil Kvyat de passer devant, mais il aura été intraitable devant la Mercedes de Valtteri Bottas. Et c’est finalement le Finlandais qui a craqué.

 

Le pilote Racing Point n’a donc pas volé cette quatrième place. Qu’on se comprenne bien, Stroll n’est pas devenu Ayrton Senna du jour au lendemain. Oui, il y a encore du travail à faire. Non, il n’a toujours pas battu son coéquipier une seule fois en qualifications cette saison. Oui, il doit être plus constant et tirer son épingle du jeu de week-end en week-end. Sauf qu’il faut lui reconnaître sa capacité à aller chercher les points quand ils sont disponibles. Le résultat net, c’est qu’avec maintenant 18 points au classement, il figure au 12e rang du classement des pilotes, alors que son coéquipier est 16e avec 13. Quand même pas mal, non?

 

Ce bon week-end correspond également avec l’arrivée de développements importants sur la voiture Racing Point, évolution qui était attendue depuis un bon moment déjà. Il faudra maintenant voir comment la voiture se comportera sur différents types de circuits. Stroll a d’ailleurs avoué en conférence de presse jeudi que les différents tracés dicteront beaucoup la hiérarchie des équipes d’une fin de semaine à l’autre. Par contre, disons que la première impression avec cette configuration est bonne et qu’on peut penser que l’équipe a rattrapé un peu son retard avec les autres équipes du milieu de peloton. «Je sens que l’on progresse. Je crois vraiment qu’on a fait un pas en avant à Hockenheim. Lorsque je regarde notre rythme au cours de la fin de semaine, le vendredi, le samedi, nous étions bien plus compétitifs que lors des récentes épreuves, ce qui est toujours une bonne chose», a-t-il expliqué en conférence de presse.

 

Maintenant, l’objectif pour Stroll sera de récolter des points lors du dernier Grand Prix avant une pause d’un mois. Ce ne sera pas une tâche facile sur le sinueux circuit de Budapest, en Hongrie. Sur papier, ce ne sera pas un tracé idéal pour la voiture Racing Point, mais l’écurie aura quelques évolutions sur la voiture, notamment au niveau des suspensions. Est-ce que le Canadien sera en mesure de se qualifier en Q2 pour un deuxième Grand Prix de suite? Ne manquez pas la séance de qualifications sur RDS, samedi matin, à 8 heures 45. Quant à la course, elle vous sera présentée dimanche matin à 8 heures 30 avec l’émission d’avant-course.