MONTRÉAL – La barre était trop haute pour les jeunes Redmen qui n’ont jamais été dans le coup face aux Carabins qui ont rapidement pris leur erre d’aller en attaque lors de la demi-finale du Réseau du sport étudiant du Québec.

Les représentants de l’Université de Montréal ont marqué quatre touchés en première demie, dont trois en l’espace d’environ 4 minutes, pour l’emporter facilement par la marque de 42-0, samedi, pour confirmer leur place en finale québécoise pour la quatrième année de suite.

Les Carabins accueilleront donc la Coupe Dunsmore pour la deuxième fois de leur histoire. En 2004, ils s’étaient inclinés par la marque de 30-12 face au Rouge et Or. Ils auront rendez-vous avec ce même Rouge et Or qui a eu raison des Stingers de Concordia 39 à 14 dans l'autre demi-finale.

L’attaque des doubles champions québécois a déployé ses ailes pour tailler en pièce la jeune défense des Redmen qui n’a jamais su où donner de la tête. L’unité offensive des Bleus a fait autant de dommages par la voie des airs que par le sol pour conclure avec 533 verges.

« Il y avait moins d’erreurs que d’habitude. Comme je dis souvent, je n’ai jamais dirigé un match parfait et je n’ai jamais vu un joueur en jouer un. La réalité, c’est qu’il faut travailler sur les détails parce que les matchs qui s’en viennent, ils vont se jouer là-dessus. Mais je suis très satisfait de notre performance », a estimé l’entraîneur-chef des Carabins, Danny Maciocia.

Outre quelques jeux, l’attaque de McGill a été bien discrète. Le quart-arrière recrue Frédéric Paquette-Perrault a vu du bleu à profusion dans son champ arrière et a été intercepté à trois reprises. En tout, les Redmen ont redonné le ballon sept fois à leurs rivaux.

« Est-ce qu’on aurait dû être meilleur? Oui. Est-ce qu’on était prêt? Oui. Mais on a mal exécuté. Malheureusement, aujourd’hui ça n’a pas bien été », a analysé le garde Pierre-Olivier Daloze qui a terminé son stage universitaire de cinq ans avec les Redmen sur cette défaite.

Le quart-arrière Samuel Caron a lancé deux passes pour des majeurs en plus de porter lui-même le ballon dans la zone des buts à deux reprises. Effectuant le premier départ de sa carrière en éliminatoires, le numéro 4 a vu son travail être facilité par les problèmes de couverture de la tertiaire de McGill.

L’entraîneur-chef et le coordonnateur défensif des Redmen, Ronald Hilaire, voulait à tout prix que sa défense évite de donner de longs jeux. Ce fut tout le contraire en première demie. Sur les touchés de 49 verges de Régis Cibasu et de 55 verges de Guillaume Paquet, Caron n’avait qu’à mettre le ballon dans les mains de ses receveurs qui avaient été complètement oubliés.

« Quand on fait trop d’erreurs, que ce soit en attaque ou en défense, les bonnes équipes vont en tirer avantage. C’est ce qu’on a vu aujourd’hui », a mentionné Hilaire dont l’équipe grandira de cette expérience en éliminatoires.François Hamel

En trois quarts d’utilisation, Caron a complété 17 de ses 24 passes pour 311 verges de gains et n’a pas commis de revirement. Le vétéran quart Pierre-Luc Varhegyi a été envoyé dans la mêlée pour les 15 dernières minutes de la partie.

« On était beaucoup plus libre autant les entraîneurs que les joueurs. Quand on est libre, on peut se permettre de faire certaines choses. C’était la clé pour nous », a indiqué Maciocia en faisant référence à la lutte au classement en fin de saison avec le Rouge et Or pour les points accordés.

Le porteur de ballon Gabriel Parent avec un majeur et Félix Ménard-Brière avec un placement de 11 verges ont marqué les points de l’Université de Montréal en deuxième demie. Les champions du calendrier régulier du RSEQ tenteront de remporter la coupe Dunsmore pour une troisième année consécutive. Depuis trois saisons, les hommes de Danny Maciocia montrent une fiche de 8-1 en éliminatoires.

Les Bleus ont rapidement fait bondir la foule du CEPSUM lorsqu’ils ont inscrit un touché dès leur première séquence offensive du match. Caron a rejoint Cibasu sur le cinquième jeu de la série, une passe et course de 49 verges, pour conclure une poussée de 101 verges avec une avance de 7-0.

Les Redmen se sont tirés dans le pied en commettant coup sur coup un échappé et une interception sur leurs deuxième et troisième possessions de la rencontre. Celle-ci a mené à un placement de 14 verges de Ménard-Brière pour faire 10-0 pour les locaux en fin de premier quart.

« Depuis trois ans, notre défense, quand on arrive en éliminatoires, on change complètement de visage si je peux dire. On monte notre jeu d’un cran et on crée des revirements », a expliqué le secondeur des Bleus, Alex Cromer-Émond, qui a réalisé deux interceptions.

« Ils ont de très bons athlètes et le front défensif est difficile à affronter, a observé Daloze. On avait eu une bonne idée en les affrontant la semaine dernière. Étant donné qu’ils jouaient à la maison, ils avaient un livre de jeux un peu plus vaste parce qu’ils profitaient de la foule qui nous donnait de la difficulté à nous comprendre. »

« On a fait vraiment beaucoup d’erreurs. Les pénalités nous ont aussi coûté cher. L’année prochaine, nous allons bâtir là-dessus afin d’éviter d’en faire autant. Nous allons travailler fort et je suis positif pour le futur », a lancé l’ailier défensif Ousmane Guindo qui disputera une quatrième saison à McGill l’an prochain.

Le deuxième quart a été l’affaire des Bleus qui ont trouvé la zone des buts lors de trois séries offensives de suite. Un simple sur un placement raté de Ménard-Brière, deux faufilades d’une verge de Caron et le majeur de Paquet permettaient aux Carabins de mener 32-0 à la mi-temps. Les deux touchés du pivot et du receveur éloigné de l’UdeM ont été marqués dans un intervalle de 4 min 3 sec.

« Ça fait du bien d’avoir retrouvé l’attaque explosive qu’on avait. En plus, notre défense joue du très bon football depuis un bout », a affirmé Gabriel Parent qui a récolté 54 verges en 8 courses.

Il s’agissait donc d’une dernière rencontre avec les Redmen pour les joueurs de ligne offensive Qadr Spooner, Pierre-Olivier Daloze et Nicolas Bertrand, les receveurs Louis Brouillette et Jonathan Mack ainsi que le demi défensif Charles-William Tremblay qui sont tous des finissants du programme.

Le secondeur Brian Harelimana des Carabins n’était pas en uniforme. Il s’est blessé dans le dernier match de la saison régulière.

Il s’agissait du deuxième affrontement en éliminatoires entre les deux équipes depuis le retour des Carabins en 2002. L’autre a eu lieu en 2004, seule autre saison de l’histoire des Bleus où ils ont terminé au premier rang du RSEQ.

Le match a été disputé devant 2700 spectateurs.