PEKIN (AFP) - Une association de défense des droits de l'homme a demandé mardi au Comité International Olympique (CIO) d'intervenir auprès du gouvernement chinois pour mettre fin à la politique traditionnelle de "nettoyage" des indésirables à la veille d'évènements importants.

"Si ce système reste en place, il est pratiquement certain qu'en cas d'organisation des JO par Pékin, un grand nombre d'innocents seront interpellés avant les cérémonies d'ouverture", écrit depuis New York Human Rights in China (HRIC), dans une lettre publiée à la veille d'une visite cruciale à Pékin de la commission d'évaluation du CIO.

Celle-ci doit se prononcer sur la candidature de Pékin à l'organistation des JO de 2008.

Aux termes d'une réglementation sur la détention et le rapatriement, les autorités locales peuvent interpeller ou expulser tous les "indésirables", qu'il s'agisse des mendiants, des prostituées, des malades mentaux ou des travailleurs migrants, avant les principales fêtes du calendrier chinois ou encore en cas d'évènements particulièrement importants.

Selon HRIC, les "indésirables" sont généralement retenus dans des conditions sanitaires déplorables, sans nourriture ni soins appropriés, pendant des périodes pouvant aller de quelques jours à quelques mois, voire des années.

"HRIC n'est pas en position de dire si Pékin est ou non un hôte approprié pour les JO (...) mais nous pensons que si la candidature de Pékin doit être sérieusement envisagée, il est essentiel d'améliorer l'environnement en matière de droits de l'homme au même titre que les infrastructures ou la lutte contre la pollution", ajoute la lettre.

Dans un autre communiqué reçu mardi, l'association Campagne pour un Tibet Libre, basée à Londres, demande au CIO de tenir compte de la situation au Tibet. "Comment les membres du comité peuvent-ils ignorer le fait que le gouvernement chinois continue à occuper le Tibet et à détenir un garçon de 11 ans, le 11e panchen lama", relève le communiqué, tout en critiquant la vaste campagne de soutien à la candidature de Pékin lancée au Tibet, en particulier parmi les moines du célèbre temple Jokhang à Lhassa.