DAKAR (AFP) - Avec 35 médailles, soit le même total qu'à Sydney, le continent africain a connu une stagnation lors des Jeux olympiques d'Athènes avec des performances en baisse pour les pourvoyeurs habituels et quelques exploits inattendus venus notamment du Zimbabwe et du Cameroun.

Là où on a assisté à l'avènement de l'Asie, avec notamment la forte impression laissée par la Chine (2e derrière les Etats-Unis avec 63 médailles), l'Afrique n'a pu afficher de progrès sensibles.

Des pays comme l'Ethiopie, 20e à Sydney avec 4 titres olympiques contre 2 titres et une 28e place à Athènes, et le Kenya (28e à Sydney et 41e à Athènes) ont perdu de leur superbe.

Même constat pour l'Algérie et le Mozambique de Maria Mutola (médaillée d'or du 800 m dames à Sydney), des nations habituées aux honneurs olympiques qui ne figurent plus au palmarès des JO.

Mais là où Ethiopiens, Kényans et autres Algériens, pourvoyeurs habituels de médailles pour l'Afrique, ont failli, le Maroc d'Hicham El Guerrouj (champion olympique du 1500 m et du 5000 m) et le Cameroun de Françoise Mbango (championne olympique du triple saut) ont brillé.

La Camerounaise est entrée dans la légende du sport continental en devenant la première Africaine noire francophone à monter sur la première marche d'un podium olympique.

Manque d'évolution

Le Maroc, qui fait son retour dans le cercle des pays abritant des champions olympiques, est, avec l'Afrique du Sud, l'un des rares pays africains à avoir progressé en quatre ans.

Les Sud-Africains ont signé leur grand retour en natation (champion olympique du 4x100 m hommes), comme les Egyptiens, avec une médaille d'or inattendue en lutte gréco-romaine (Karam Ibrahim en 96 kg), et qui ramènent trois médailles en boxe (une d'argent, deux de bronze).

Le Zimbabwe est également de nouveau présent au tableau d'honeur d'Athènes grâce à la première championne olympique de l'histoire du pays, la nageuse Kirsty Coventry, qui a remporté à elle seule les trois médailles zimbabwéennes (or, argent et bronze) aux épreuves de natation.

L'Erythrée, avec Zersenay Tadesse, 3e du 10 000 m messieurs, a également fait son apparition dans la famille olympique.

En revanche, les footballeurs africains (après les victoires du Nigeria à Atlanta et du Cameroun à Sydney) n'ont fait, cette fois-ci, qu'une brève apparition (Mali, quart de finaliste).

Le Marocain Hicham El Guerrouj a beau rejoindre avec son doublé le Finlandais Paavo Nurmi parmi les légendes de l'athlétisme mondial et devenir un des dieux du stade grecs, il cache mal le manque d'évolution du sport africain.

Le talent de ses représentants semble avoir besoin d'une véritable politique sportive pour mieux s'exprimer et ne plus être tenté par les changements de nationalité.