LONDRES - Jacques Rogge, président du Comité international olympique (CIO), a assuré mardi n'avoir "aucun regret" quant au choix de Pékin pour accueillir les Jeux olympiques de 2008 en dépit des critiques sur la pollution et la politique étrangère chinoise.

"Pourquoi serions-nous capables de réussir là où des générations de chefs d'Etat et de gouvernements qui sont allés à Pékin et n'ont pas réussi? Nous sommes une organisation sportive, il y a des limites à ce que nous pouvons faire", a indiqué M. Rogge dans une interview à la BBC.

Le responsable était interrogé sur les menaces d'organisations des droits de l'homme de mettre en place un boycottage des Jeux d'été de Pékin en 2008 si la Chine ne modifie pas sa politique étrangère et en particulier son soutien au gouvernement soudanais et à la junte militaire au pouvoir en Birmanie.

"Est-ce que cela veut dire que nous ne nous battons pas pour les droits de l'homme? Non, bien entendu nous sommes favorables aux droits de l'homme et nous l'avons prouvé à de nombreuses reprises par le passé", a déclaré le président du CIO.

"Mais n'attendez pas du CIO ce que le CIO ne peut pas faire. Les Jeux feront leur part mais les Jeux ne règleront pas tous les problèmes de la planète", a-t-il ajouté.

"Nous avons des Jeux dans un pays qui représente un cinquième de l'humanité. Nous avons des Jeux dans un pays qui va changer et qui change. Nous n'avons pas de regrets", a-t-il poursuivi, citant en particulier les réformes du système judiciaire chinois et les efforts dans la lutte contre le travail des enfants.

Le dirigeant du mouvement olympique s'est également déclaré satisfait quant à la qualité de l'air à Pékin, en dépit des critiques sur la pollution récurrente dans la capitale chinoise.

Vendredi, tandis qu'une délégation du CIO se trouvait à Pékin, un épais smog avait enveloppé la ville, contraignant les services météorologiques à conseiller aux enfants et aux personnes âgées de rester chez eux.

"Si la pollution atmosphérique est trop élevée à certains moments, alors nous pourrions envisager de modifier le programme (des épreuves, nldr). Mais cela n'est pas exceptionnel pour les Jeux olympiques", a jugé M. Rogge.