(ESPN.com) - Le baseball est supposé être un rêve qui commence avec le camp d'entraînement en février et qui se termine en octobre avec des circuits magiques et des coups spectaculaires. Ce printemps toutefois, c'est plutôt l'affaire du Laboratoire BALCO qui retient l'attention et qui place plusieurs grandes vedettes au centre de l'actualité. Le baseball majeur n'aime pas cette publicité, qui entache son intégrité. Le baseball a bien besoin d'un joueur comme Albert Pujols pour redorer son image.

Premièrement: à l'âge de 24 ans seulement, il est déjà parmi les grands du baseball. Il est le seul joueur de l'histoire à avoir frappé pour une moyenne d'au moins 300, avec 30 circuits, 100 points marqués et 100 points produits à ses trois premières campagnes. Il est aussi le seul joueur de l'histoire à terminer parmi les quatre premiers candidats pour le titre de joueur par excellence (4e, 2e, 2e) dans chacune de ses trois premières saisons. Pujols a aussi frappé autant de circuits (114) que Ralph Kiner et Mark McGwire à leurs trois premières saisons.

Les seules véritables comparaisons qui tiennent, tant qu'à moi après seulement trois saisons, doivent être faites avec Joe DiMaggio et Ted Williams.

Pujols 334, 138 doubles, 367 points, 114 cc 381 pp.
DiMaggio 331, 111 doubles, 412 points, 107 cc, 442 pp.
Williams 356, 110 doubles, 400 points, 91 cc, 378 pp.

"Il arrivera un jour où nous regarderons en arrière et où nous allons nous dire que nous avons vu ce joueur au début de sa carrière, a dit le gérant des Cards de St-Louis Tony La Russa. Je lui dis souvent que j'aimerais rencontrer celui qui lui a enseigné à jouer parce qu'il peut tout faire. Il n'est pas seulement un grand frappeur mais il est aussi un joueur qui se démarque dans les moments importants. De plus, il court très bien les sentiers. C'est incroyable ce qu'il peut faire sur un terrain."

"S'il se présente au bâton avec un joueur au premier but, a dit Scott Rolen, et qu'il voit un trou dans le champ, il va faire en sorte de frapper un simple dans ce trou. Voilà un joueur qui peut frapper 40 circuits mais qui va préférer frapper un simple pour aider son équipe."

À plusieurs niveaux, Pujols distance plusieurs grands noms de l'histoire qui ont été les vedettes dans les années 1930 parce qu'il est un joueur qui frappe la balle en flèche. Il a frappé 77 circuits à ses deux dernières saisons mais contrairement aux autres, il a obtenu 14 fois plus de buts sur balles que de retraits au bâton. "L'an dernier, j'ai eu plus de passes gratuites, moins de retraits au bâton que dans les dernières années, a dit Pujols. C'était un aspect que je voulais améliorer et devenir plus sélectif à la plaque. Je ne me compare pas aux frappeurs de puissance. Je me compare à ceux qui frappent la balle en flèche avec autorité. La balle va sortir du terrain si vous parvenez à bien vous élancer."

Ses coéquipiers sont stupéfaits des succès de Pujols au bâton. "Il se prépare très bien. On peut le constater dans la cage des frappeurs tous les jours alors qu'il travaille certains aspects de son jeu en fonction du lanceur adverse," a ajouté Rolen.

Durant la saison morte, Pujols étudie les lanceurs en regardant des vidéos. Durant la saison, il ne fait pas qu'étudier les artilleurs des autres équipes mais il s'applique à tous les entraînements à adapter son élan pour l'artilleur qu'il va affronter. "Tous les jours, je dois tenter de m'ajuster, a-t-il dit. Je dois m'ajuster à tous les tirs. Le baseball est un sport où vous devez être prêt physiquement et mentalement. Si vous ne faites pas les ajustements, vous allez vous faire avoir. Je suis capable de m'adapter à un lanceur d'une présence à l'autre. Si un lanceur parvient à me retirer avec un tir à l'intérieur, je sais qu'il va tenter la même chose lors de ma présence suivante alors moi, je vais tenter de m'adapter pour ne plus me faire retirer."

Même après avoir compilé des statistiques de rêve après ses trois premières saisons et même après avoir signé un contrat de sept ans d'une valeur de 100 millions, Pujols conserve la même éthique de travail et il continue d'impressionner son gérant. "Il travaille aussi fort que s'il était une recrue."

"Je vais continuer de travailler avec le même acharnement, a dit Pujols, car je sais que si je deviens trop confortable, il y a des jeunes joueurs des ligues mineures qui vont me pousser dans le dos pour voler mon poste. Je suis venu de nulle part pour prendre la place d'un autre il y a trois ans et quelqu'un d'autre peut me faire aussi le coup dans l'avenir."

"Il rêve d'avoir sa bague de la Série mondiale, a dit La Russa. Il cherche toujours à améliorer ses habilités pour aider l'équipe à gagner des matchs. Je l'ai rarement vu terminer un match avec 0 en 4. Puis quand il connaît un mauvais match, il est le premier à se réjouir lorsque l'équipe gagne. Il ne me semble pas motivé par l'argent ou les records, il est motivé par l'espoir de mériter une bague de la Série mondiale. Il joue pour gagner. C'est ce que je répète à nos partisans qui doivent l'apprécier parce qu'il cherche seulement à aider l'équipe et non pas seulement à améliorer ses statistiques."

Pujols est aussi l'incarnation du rêve américain. Immigré aux États-Unis à l'âge de 16 ans, il a appris l'anglais et il est devenu une super vedette. "J'espère être un modèle pour des millions de personnes qui viennent dans ce pays avec le même rêve que ma famille. Tant mieux si je peux servir d'exemple à tout le monde et prouver que l'endroit où l'on naît ne change rien, tout comme la couleur de notre peau d'ailleurs ou le fait d'être riche ou pauvre."

"Quand je vais quitter le baseball, je veux devenir membre du Temple de la Renommée et avoir remporté quelques championnats, c'est ce dont j'ai toujours rêvé. Je veux être le meilleur joueur que je puisse être. Mon père m'a toujours enseigné de rester humble dans le succès et de donner le meilleur de moi-même. C'est ce que je fais, je saute sur le terrain tous les jours et je fais de mon mieux."

"Si vous devenez connu, vous devez être prêt à vivre dans la gloire. Il faut alors trouver le moyen de bien s'entendre avec les amateurs et les médias. Ces choses ne me dérangent pas du tout tant et aussi longtemps que je peux garder ma concentration. J'ai grandi en République dominicaine. Nous n'étions pas pauvres comme les autres habitants de notre région. Nous étions de classe moyenne. Je n'étais pas un enfant gâté mais ma famille a tout fait pour m'acheter une paire de souliers ou encore des gants de frappeurs parce qu'elle voulait m'aider à progresser et atteindre le baseball majeur."

"Si je suis un modèle, je ne veux pas l'être uniquement pour les Latins mais aussi pour les Américains. Il y a des millions de personnes qui nous regardent à la télévision et lorsque vous jouez pour gagner la Série mondiale, vous jouer très fort pour les amateurs et les enfants parce que pour eux, vous êtes un modèle et ils disent "je veux être comme Albert Pujols". "

"Toutes les fois où je me rends sur le terrain, je veux être le meilleur mais en même temps, je veux que nos partisans se souviennent de moi comme bonne personne qui a toujours donné son maximum pour eux."