Il a fallu des pionniers comme Claude Raymond et Ron Piché pour tracer la voie aux jeunes joueurs de baseball québécois. Âgé de 18 ans, Phillippe Aumont est considéré comme le meilleur espoir de la province.

"Il m'a beaucoup impressionné, affirme Raymond, qui a œuvré dans les majeures de 1959 à 1971. Je n'ai jamais vu autant de dépisteurs pour voir un jeune à l'œuvre que j'en ai vu cette journée-là. Ils étaient 50 à 60 pour le voir."

"L'année dernière, je l'ai vu lancer trois fois. Il m'a impressionné avec sa balle rapide. Il a le talent et le désir de vaincre", a observé Rodger Brulotte.

"Quand tu lances à 95 milles à l'heure, tu as une chance. Quand j'étais éclaireur, mes patrons me disaient "Prends-le et on va lui montrer comment lancer"."

Le jeune Aumont possède tous les atouts pour suivre les traces d'Éric Gagné.

"On peut projeter qu'il va encore grossir, devenir encore plus fort et que sa balle rapide va encore être plus rapide, avance Denis Boucher, qui a déjà évolué avec les Expos, les Blue Jays et les Indians de Cleveland. Il lance déjà entre 93 et 95 milles à l'heure, parfois à 96."

"Il y a un peu de polissage à faire ici et là, mais il a un bon bras, une bonne balle glissante, un bon changement de vitesse", observe Raymond.

"Tu vois un Aumont, un Gagné… C'est le résultat de la venue des Expos en 1969. Ça a pris au moins 15 ans avant de produire des bons joueurs."

"Je pense qu'on peut réaliser que c'est maintenant accessible de se rendre là, ce qu'on croyait presque impossible entre Claude Raymond et Denis Boucher, lance Marc Griffin. Là, on voit que c'est possible. Il reste juste aux jeunes à pousser."

Le baseball québécois récolte ce qu'il a semé. Un jour ou l'autre, cependant, la disparition des Expos devrait se faire sentir.

"Pour cinq ans, on est correct. Mais dans dix ou quinze ans, je suis inquiet", avoue Brulotte.

Phillippe Aumont est promis à un bel avenir, mais combien de jeunes comme lui le baseball québécois pourra-t-il encore développer?