B45 et la tache d'encre bienfaitrice
Baseball jeudi, 19 mars 2009. 21:11 mercredi, 11 déc. 2024. 20:43
(Québec) Michel Laplante, Olivier Lépine et Benoît Emond ont le sourire fendu jusqu'aux oreilles. Avec raison. La modeste compagnie B45 de fabrication de bâtons de baseball peut maintenant jouer dans la cour des grands. Et la saison qui commencera bientôt devrait être un point tournant dans l'expansion de la compagnie.
Réal Labbé, Le Soleil, le 17 mars 2009
Les bâtons B45 sont fabriqués à partir de bouleau jaune, une essence dont la fibre est particulièrement longue et donc plus flexible, contrairement aux bâtons utilisés par une majorité de joueurs des ligues majeures et qui sont faits en érable.
Voilà le hic. Les bâtons en érable sont très durs, mais cassent plus souvent et surtout projettent des éclats qui peuvent être très dangereux. D'ailleurs, le baseball majeur s'est penché sur le problème, l'été dernier. En faisant analyser plus de 2000 bâtons fracassés pendant une certaine période de temps, la firme indépendante a constaté que les bâtons fabriqués en érable cassaient à un rythme plus fréquent.
En bout de ligne, le baseball majeur a pris des mesures appropriées pour remédier au problème.«Avant 1998, la majorité des bâtons étaient faits en frêne, mais l'érable, grâce à la compagnie Sam Bats, a pris la place, parce que plus rigide, explique Michel Laplante. Joe Carter a amorcé la mode alors qu'il était avec les Blue Jays et quand Barry Bonds est parti à la chasse aux records des coups de circuit, il utilisait ces bâtons en érable. Plusieurs ont suivi avec le résultat que 55 % des joueurs du baseball majeur les ont adoptés. La rigidité fait que le bâton en érable éclate plutôt que de fêler.
«Le critère majeur pour la fabrication des bâtons, ajoute Michel Laplante, c'est la fibre du bois, et si elle est sortante, ça casse plus facilement. Dans le bouleau jaune, la fibre est plus longue et au lieu de casser, elle fêle, de sorte qu'il n'y a pas d'éclats qui partent. Tous les arguments que nous donnions il y a quelques années au sujet du bouleau jaune font maintenant office de règle.»
Comment faire pour s'assurer que tout est conforme? «Par une tache d'encre, explique le directeur général et gérant des Capitales de Québec. On dépose quelques gouttes d'encre à 12 pouces à partir du pommeau et on regarde comment l'encre s'étend. Si la trajectoire a un angle plus prononcé que 3 %, le bâton est illégal. Cette année, tous les bâtons devront avoir cette tache d'encre et il est interdit de peinturer le manche.»
L'un des problèmes du B45 était qu'il coûtait plus cher à produire et par conséquent on devait le vendre à un prix plus élevé. «On disait que l'on ne pouvait produire un bâton pour moins de 60 $ et même 75 $, alors que les grosses compagnies avaient des productions moins dispendieuses. Avec les nouvelles règles, ces dernières doivent réajuster leurs prix à la hausse. La raison est bien simple. Sur une commande de 1000 bâtons, par exemple, il y a des pertes de 31 % à cause de l'orientation de la fibre. C'est ce que nous calculions dans notre coût de production, alors que les grosses compagnies vendaient quand même tous les 1000 bâtons. Ce ne sera plus le cas maintenant, car ces compagnies auront elles aussi autant de pertes. Notre avantage, c'est que nous sommes près de notre bois et avec la dévaluation du dollar, ça devrait aller assez bien.»
Présentement, B45 a une commande de 350 bâtons pour les clubs mineurs des Twins du Minnesota et Michel Laplante s'attend à ce que 25 joueurs des majeures utilisent le bâton fabriqué à Québec. Sans compter que Jason Giambi vient de passer une commande pour une douzaine de bâtons. Peut-on dire que c'est la vie en rose?
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault, collaborateur au site Internet de Baseball Québec.
Réal Labbé, Le Soleil, le 17 mars 2009
Les bâtons B45 sont fabriqués à partir de bouleau jaune, une essence dont la fibre est particulièrement longue et donc plus flexible, contrairement aux bâtons utilisés par une majorité de joueurs des ligues majeures et qui sont faits en érable.
Voilà le hic. Les bâtons en érable sont très durs, mais cassent plus souvent et surtout projettent des éclats qui peuvent être très dangereux. D'ailleurs, le baseball majeur s'est penché sur le problème, l'été dernier. En faisant analyser plus de 2000 bâtons fracassés pendant une certaine période de temps, la firme indépendante a constaté que les bâtons fabriqués en érable cassaient à un rythme plus fréquent.
En bout de ligne, le baseball majeur a pris des mesures appropriées pour remédier au problème.«Avant 1998, la majorité des bâtons étaient faits en frêne, mais l'érable, grâce à la compagnie Sam Bats, a pris la place, parce que plus rigide, explique Michel Laplante. Joe Carter a amorcé la mode alors qu'il était avec les Blue Jays et quand Barry Bonds est parti à la chasse aux records des coups de circuit, il utilisait ces bâtons en érable. Plusieurs ont suivi avec le résultat que 55 % des joueurs du baseball majeur les ont adoptés. La rigidité fait que le bâton en érable éclate plutôt que de fêler.
«Le critère majeur pour la fabrication des bâtons, ajoute Michel Laplante, c'est la fibre du bois, et si elle est sortante, ça casse plus facilement. Dans le bouleau jaune, la fibre est plus longue et au lieu de casser, elle fêle, de sorte qu'il n'y a pas d'éclats qui partent. Tous les arguments que nous donnions il y a quelques années au sujet du bouleau jaune font maintenant office de règle.»
Comment faire pour s'assurer que tout est conforme? «Par une tache d'encre, explique le directeur général et gérant des Capitales de Québec. On dépose quelques gouttes d'encre à 12 pouces à partir du pommeau et on regarde comment l'encre s'étend. Si la trajectoire a un angle plus prononcé que 3 %, le bâton est illégal. Cette année, tous les bâtons devront avoir cette tache d'encre et il est interdit de peinturer le manche.»
L'un des problèmes du B45 était qu'il coûtait plus cher à produire et par conséquent on devait le vendre à un prix plus élevé. «On disait que l'on ne pouvait produire un bâton pour moins de 60 $ et même 75 $, alors que les grosses compagnies avaient des productions moins dispendieuses. Avec les nouvelles règles, ces dernières doivent réajuster leurs prix à la hausse. La raison est bien simple. Sur une commande de 1000 bâtons, par exemple, il y a des pertes de 31 % à cause de l'orientation de la fibre. C'est ce que nous calculions dans notre coût de production, alors que les grosses compagnies vendaient quand même tous les 1000 bâtons. Ce ne sera plus le cas maintenant, car ces compagnies auront elles aussi autant de pertes. Notre avantage, c'est que nous sommes près de notre bois et avec la dévaluation du dollar, ça devrait aller assez bien.»
Présentement, B45 a une commande de 350 bâtons pour les clubs mineurs des Twins du Minnesota et Michel Laplante s'attend à ce que 25 joueurs des majeures utilisent le bâton fabriqué à Québec. Sans compter que Jason Giambi vient de passer une commande pour une douzaine de bâtons. Peut-on dire que c'est la vie en rose?
Revue de presse publiée par Jacques Lanciault, collaborateur au site Internet de Baseball Québec.