JUPITER, Floride (PC) - Frank Robinson savait fort bien en acceptant le poste de gérant des Expos qu'il allait avoir d'énormes défis à relever. Au plan baseball, il allait devoir redonner de la crédibilité à une équipe qui a subi 94 défaites la saison dernière.

Il allait aussi devoir convaincre les gens de Montréal que c'était du sérieux cette dernière saison dans l'histoire de la concession et qu'il valait toujours la peine qu'ils reviennent faire un tour au Stade olympique pour assister à du baseball des ligues majeures.

"Je veux que l'on présente du bon baseball, du baseball excitant, a confié Robinson, qui était jusqu'au début du mois de février préfêt de discipline dans le baseball majeur.

"Ce que je dis aux amateurs est de nous donner une chance. Nous devons aussi en donner beaucoup aux amateurs. Ils le méritent. Nous voulons qu'ils viennent faire un tour au stade. S'ils aiment le produit que nous leur offrons, j'aimerais qu'ils reviennent. Si le produit n'est pas à leur goût, je ne les blâmerai pas s'ils ne reviennent pas."

Sur le terrain, Robinson promet une équipe excitante. Il sait que cette équipe n'a marqué que 670 points l'an dernier.

Il veut remédier à la situation.

"Le fait de marquer des points n'est pas le seul résultat de s'élancer avec puissance au bâton, a-t-il dit. Je veux que nous soyons combatifs sur les sentiers par exemple. Je veux aussi que nous soyons alertes en défensive. Les points que nous n'accordons pas à l'adversaire sont des points que nous ne sommes pas obligés de marquer à notre tour pour prendre les devants. On a droit à 27 retraits. Ils sont précieux, on ne peut les gaspiller."

Robinson a mentionné qu'il n'avait pas vraiment été surpris de ce qu'il avait vu au camp.

"Nos joueurs de premier plan, comme les Guerrero, Vidro, Cabrera, Stevens, Barrett nous ont offert ce que nous attendions d'eux. Je n'ai pas été surpris, mais impressionné par la qualité de nos lanceurs, surtout du groupe de releveurs."

En début de saison, Robinson s'en remettra à un comité de releveurs pour fermer la porte en fin de matches. Les Graeme Lloyd, Matt Herges et Scott Strickland seront du groupe.

"J'ai déjà travaillé avec un comité à San Francisco, avec deux 'closers' à Cleveland et un seul à Baltimore. Nous verrons comment tout se déroulera. Je sais que Strickland a été l'homme de la situation en fin de saison l'an dernier et Herges a montré lui aussi qu'il est capable de faire le travail."

Tout ce que Robinson peut promettre, c'est que son équipe n'abandonnera pas.

"Nous jouerons avec enthousiasme. Nous l'avons fait pendant tout le camp. La clé, c'est de gagner. Cela l'a toujours été.

"Si nous gagnons, les amateurs seront attirés. Les joueurs seront en meilleur forme. Quand on gagne, on a hâte de se retrouver au stade. Tout est positif quand on gagne."

Robinson devra s'en remettre à un jeune personnel de partants. Il comptera également sur deux jeunes receveurs en Michael Barrett et Brian Schneider.

"Ils se débrouillent fort bien. J'ai bien l'intention de leur laisser beaucoup de latitude. Ils dirigent bien les lanceurs. Je veux les laisser diriger le match également."

Les Expos ont toujours une jeune équipe. Ils ont bien ajouté quelques vétérans qui agiront comme réservistes, mais ils ne sont qu'à une ou deux blessures à des joueurs de premier plan de subir près de 100 défaites.

Le directeur général Omar Minaya n'est évidemment pas d'accord avec cela.

"J'ai tenu à féliciter tout notre personnel, a-t-il dit. Nous avons abattu beaucoup de besogne depuis que nous avons pris la direction de cette équipe, le 12 février.

"Je pense que nous avons une meilleure équipe présentement qu'à la fin de la dernière saison, a-t-il expliqué. Nous avons un bon personnel de releveurs et de bons réservistes. Nous sommes toujours à la recherche de lanceurs partants. Mais c'est la même chose pour toutes les équipes."

Par ailleurs, Minaya sait que ses moindres gestes seront épiés.

"Tout ce que nous ferons sera scruté à la loupe, a-t-il dit. Et pas seulement par la presse montréalaise, mais par toute la presse américaine et même la presse internationale."