WASHINGTON (AP) - Le commissaire du baseball Bud Selig s'est présenté devant les membres du Congrès américain pour expliquer pourquoi il veut éliminer deux équipes la saison prochaine, mais il a été accueilli avec scepticisme par plusieurs membres et a essuyé les questions hostiles du gouverneur du Minnesota.

Selig témoignait devant le comité judiciaire de la chambre, qui étudie la possibilité d'adopter une loi qui ferait disparaître les avantages du baseball quant aux loi anti-monopoles, avantages dont jouit le baseball majeure depuis 79 ans.

Il a révélé que les propriétaires du baseball allaient subir des pertes de 232 millions$ cette année et a prétendu que c'est à cause des salaires élevés des joueurs, salaires engendrés par les système d'arbitrage salarial et d'autonomie.

Le gouverneur de l'Etat du Minnesota, Jesse Ventura, qui témoignera lui aussi, a mis en doute les déclarations du commissaire quant aux pertes énormes des équipes.

"C'est pourquoi j'ai beaucoup de difficultés à croire Monsieur Selig quand il dit que les équipes perdent tant d'argent et qu'elles continuent à verser aux joueurs de tels salaires, a dit Ventura. C'est idiot. Ces gens-là n'ont pas amassé des fortunes en étant aussi stupides."

Ventura a aussi mis en doute la nécessité pour les Twins du Minnesota d'avoir un nouveau stade. On pense que ce sont les Twins et les Expos qui sont les équipes qui disparaîtront. Selig prétend que les Twins ont besoin d'un nouveau stade pour survivre. Mais les dirigeants de l'Etat du Minnesota n'ont jamais voulu financer un tel projet avec des fonds publics.

Certains membres de la chambre ont paru abasourdis par les réponses vagues de Selig.

Robert Wexler, Représentant de la Floride, a demandé à Selig de lui dire les chances, de 1 à 10, des Marlins de la Floride de demeurer en vie. Selig a répondu: "Nous n'en sommes pas là et espérons que tout va fonctionner."

Devant cette réponse, Wexler est demeuré bouche bée et le président du comité lui a demandé ce qui se passait.

"Sauf votre respect, si nous continuions d'obtenir des réponses aussi nébuleuses du commaissaire du baseball, il appert que nous aurons véritablement raison de demander une loi qui nous permettra d'obtenir de vraies réponses," a-t-il dit.

Selig a dit qu'il faisait campagne pour les propriétaires dans leurs présentes négociations avec les joueurs et qu'il voulait aider les équipes des petits marchés, comme les Reds de Cincinnati.

"Ce qu'il faut retenir est qu'il faut changer le système, a-t-il dit. Nous devons changer pour des villes comme Cincinnati. Si le baseball doit connaître du succès, il doit le faire dans le coeur de l'Amérique.

"C'est là que la bataille doit se jouer. Il faut se battre pour tous les Cincinnati de ce monde."

Le directeur de l'Association des joueurs, Donald Fehr, n'était pas à Washington. Il dirigeait une réunion des dirigeants de l'association à Irving au Texas. Son frère Steve a parlé au nom des joueurs.

"Les joueurs ont cru depuis longtemps qu'il n'est pas dans leur intérêt d'accepter un plafond salarial, a dit Fehr. Ils ne croient pas à un plafond. Ils croient plutôt à un système basé sur les prix du marché."

Selig a rendu public beaucoup d'informations au sujet des finances des 30 équipes des ligues majeures.

"Même si les revenus continuent d'augmenter, c'est la même chose pour les pertes, a dit Selig. Il est devenu évident que certaines équipes génèrent si peu de revenus locaux qu'elles nont aucune chance d'acquérir la stabilité financière et de devenir compétitives à long terme."

Selon Selig, les Diamondbacks de l'Arizona, par exemple, même s'ils ont remporté la Série mondiale, ont subi des pertes de 32,2 millions$.

Les Blue Jays de Toronto et les Dodgers de Los Angeles ont subi des pertes encore plus importantes.

Selon lui, 11 des 30 équipes ont présenté des profits avant le partage des revenus. Mais seulement neuf équipes ont réalisé des profits après la peréquation.

Les revenus du baseball ont pourtant été de 3,5 milliards$.

Montréal a subi des pertes de 38,5 millions$. Ces pertes ont été réduites à 10 millions$ après le paiement de la peréquation.