SCOTTSDALE, Ariz. (AP) - Chez lui en République dominicaine, Felipe Alou avait pris un caillou et il l'avait lancé le plus loin possible dans la mer. Son fils, Moises, qui était alors un adolescent, l'avait imité et il l'avait projeté deux fois plus loin.

"Je n'ai rien dit. Il n'a rien dit", a rappelé Felipe Alou.

Plus de deux décennies plus tard, Moises est maintenant le voltigeur de droite des Giants et son père, le gérant de San Francisco. Ils seront ensemble lors des deux prochaines saisons et comme ils sont en fin de carrière, ils espèrent qu'ils connaîtront beaucoup de succès.

"C'est une année que j'attends avec impatience, a dit Moises. Je reviens jouer avec mon père et je fais partie d'une équipe formidable.

"J'ai 38 ans mais au baseball, on ne cesse jamais d'apprendre. Je vais profiter de ses conseils en le regardant et en l'écoutant."

Felipe Alou s'est marié à quatre reprises et il a eu 11 enfants. Moises est né à Atlanta, où son père a joué quatre ans au cours de sa carrière de 17 saisons dans les ligues majeures. Felipe passait d'une équipe et d'une ville à l'autre. Moises ne voyait pas souvent son père.

Petit à petit, ils renouent entre eux et ils sont déterminés à profiter au maximum de leur séjour avec les Giants.

Felipe a été le gérant de son fils avec les Expos de Montréal de 1992 à 1996. Il n'accordait alors aucun traitement de faveur à son fils. Ce sera la même chose avec les Giants. Quand il parle de son fils, il l'appelle d'ailleurs "Moises Alou" ou "Mo."

"Je dois remercier le bon Dieu que nous soyions réunis à la fin de nos carrières, a souligné Felipe. Mais il n'est pas ici pour être avec moi. Il est ici pour causer des dommages au bâton. Il connaît bien les ligues majeures, peut-être mieux maintenant que moi."

Felipe et ses frères Matty et Jesus, trois voltigeurs, avaient écrit une page d'histoire avec les Giants en 1963 en étant, à quelques reprises, les trois voltigeurs de la formation partante. Moises est ravi de voir qu'un autre membre de la famille Alou évoluera au champ extérieur avec les Giants.

"Je suis très fier, a confié Moises, un frappeur de .300 en carrière qui a été choisi dans l'équipe d'étoiles à quatre reprises. Partout où je vais en République dominicaine, les gens me parlent de mon père et de mon oncle. Ils me rappellent comment ils se comportaient hors du terrain. Voilà qui a fait de moi une meilleure personne et un meilleur joueur.

"Je me souviens que j'étais très fier quand mon père venait me chercher à l'école. Je veux lui montrer que je suis un bien meilleur joueur qu'à l'époque où j'évoluais avec les Expos."