Peu de gens le savent, mais le lanceur Erik Bedard a été élevé uniquement en français, par ses deux parents francophones. Son père vient de Rimouski et sa mère de Sarsfield, une petite ville en banlieue d'Ottawa.

"Oui, j'ai été élevé en français plus ou moins toute ma vie, jusqu'à ce que j'arrive dans le baseball en 1999, confirme l'as des Orioles de Baltimore. Je parle en anglais neuf mois par année maintenant, alors ça a changé pas mal."

L'histoire de Bedard sort de l'ordinaire. À sa dernière année au secondaire, il mesure 5 pieds 4 pouces, pèse 120 livres et ne joue au baseball que de façon récréative. Mais en quelques mois, Bedard atteint près de 6 pieds et prend une trentaine de livres. Pour le plaisir, il tente sa chance avec un ami lors des essais de l'équipe de baseball collégial. Il envoie une rapide à 81 milles à l'heure et son destin change.

Deux ans plus tard, il est sur l'équipe d'étoiles et en 1999, il est repêché en sixième ronde par les Orioles. Mais voilà qu'en 2002, sa progression est brusquement stoppée en raison d'une blessure qui le force à subir l'opération Tommy John.

"Ça a été une réhabilitation difficile, mais quand c'est ton rêve d'être dans les majeures, tu fais de ton mieux."

Seulement 11 mois après l'opération, Bedard recommence à lancer, mais les résultats tardent à venir.

"Mes deux premières années ont été difficiles. Tu tentes de reprendre tes sensations sur tes lancées. Les deux dernières années ont été bien agréables, toutefois."

Depuis deux ans, Bedard s'est établi comme l'un des meilleurs lanceurs du baseball majeur. Cette saison, il domine les deux ligues pour les retraits au bâton et se classe parmi les dix premiers au chapitre des victoires, de la moyenne de points mérités et des manches lancées. Il ressent soudainement moins de pression et se concentre sur les succès de l'équipe.

"C'est plus facile, simplifie-t-il. Il y a moins de critiques lorsque tu fais mieux et on remporte plus de matchs. Mon but, c'est d'aider les joueurs à remporter des matchs."

Les Orioles ont les droits sur Bedard pour les deux prochaines saisons. Gageons qu'ils feront des pieds et des mains pour mettre sous contrat pour une longue période le joueur franco-ontarien.