Conflit de travail 101
Baseball jeudi, 4 juil. 2002. 20:19 dimanche, 15 déc. 2024. 07:31
(RDS)-La menace d'une grève des joueurs au baseball majeur d'ici la fin de saison continue d'alimenter les rumeurs, ce qui pourrait obliger les amateurs de toute l'Amérique du Nord à faire un gros X sur leur calendrier des matchs du mois de septembre.
Les propriétaires et l'Association des joueurs avouent qu'ils sont loin d'une nouvelle convention collective, pour remplacer l'actuel contrat de travail, qui a été prolongé cette saison.
"J'aimerais vous dire ce qui va se produire et vous dire comment les choses vont se dérouler mais ce serait un exercice stupide de ma part," a déclaré le président de l'Association des joueurs Don Fehr. Ce dernier a juré qu'aucune date butoir n'avait encore été identifiée par son groupe pour déclencher la grève. En toute logique, les joueurs devraient déclencher une grève avant la fin de la saison pour se donner un quelconque rapport de force face aux propriétaires qui eux, pourraient imposer leurs propres règles du jeu si les négociations sombraient dans une impasse.
Le baseball majeur se dirige-t-il vers un neuvième arrêt de travail de son histoire. Le premier conflit s'est produit en 1972. La grève a duré 14 jours et les joueurs revendiquaient une meilleure caisse de retraite. L'année suivante en 1973, les propriétaires déclenchaient un lock-out qui a duré 12 jours et qui touchait l'arbitrage salarial.
Puis en 1976, un autre lock-out causait une interruption des activités. Le conflit a duré 17 jours et la question des agents libres était au centre des négociations. Le camp d'entraînement a été particulièrement touché. Quatre ans plus tard, une grève, au sujet des compensations concernant les agents libres, paralysait les activités du baseball majeur.
En 1981, 712 parties étaient annulées à la suite d'une grève des joueurs qui a duré 50 jours. Puis en 1985, une grève de deux jours était déclenchée par les joueurs. Cinq ans plus tard, c'est un lock-out qui privait les amateurs de baseball pendant 32 jours. Le conflit avait surtout affecté les activités du camp d'entraînement.
Puis, les saisons 1994 et 1995 étaient affectées par une grève des joueurs que personne n'a oubliée et dont les effets se sont fait sentir pendant quelques saisons. La question d'un plafond salarial et le dossier du partage des revenus avaient opposé joueurs et propriétaires. La grève avait duré 232 jours et forcé l'annulation de 938 parties.
Les dirigeants du baseball majeur avaient même été dans l'obligation de décréter l'annulation de la Série Mondiale. Les gens de Montréal ne sont pas prêts d'oublier puisque les Expos présentaient la meilleure fiche du baseball majeur en 1994 au moment du déclenchement du conflit.
Cette saison, les propriétaires ont fait la promesse qu'il n'y aurait pas de lock-out avant la fin de la Série Mondiale. "On pourrait imposer un lock-out durant le camp d'entraînement," a mentionné Ton Ostertag, du conseil général du baseball majeur. "On pourrait attendre le premier jour de la saison régulière aussi."
Comme si les menaces de conflit n'étaient pas suffisantes, le baseball menace de dissoudre des équipes. Fehr a déclaré que les négociations seraient différentes selon le nombre d'équipe. On sait que le syndicat conteste cette position du baseball devant un arbitre qui doit rendre une décision à la mi-juillet.
Les responsables du baseball ont fait savoir qu'ils voulaient entreprendre les pourparlers et ce, rapidement. "Je pense qu'il y a des équipes qui ne pourront pas survivre à un autre arrêt de travail," a soutenu Bob DuPuy, du baseball majeur.
Les choses se compliquent quand on combine le dossier complexe de la règle 60/40, le fonds discrétionnaire du commissaire, les tests antidopages. Juste à jeter un coup d'oeil sur ces différents points et on comprend pourquoi les parties sont si loin l'une de l'autre.
Comme le baseball s'inquiète de l'opinion publique, il a délégué deux haut responsables, Rob Manfred et Sandy Alderson, dans plusieurs villes, pour expliquer sa position.
Les négociations sont encore plus complexes quand on pense que les propriétaires et les joueurs ne s'entendent toujours pas sur une forme des partages des revenus, qui atteignent les 3,5 milliards.
Il existe donc quelques points litigieux et les deux parties semblent irréconciliables pour l'instant.
1: Partage des revenus
Les propriétaires veulent augmenter le partage des revenus entre les équipes pour équilibrer les forces. Par exemple, les Expos de Montréal, qui ont eu des revenus locaux de 9,8$ millions l'an dernier, ne peuvent rivaliser avec les Yankees de New York dont les revenus locaux se chiffraient à 217,8$ millions pour la même période.
Les propriétaires aimeraient donc augmenter les revenus locaux (droits locaux de télévision, des revenus de stationnement et des concessions et souvenirs) dont le partage passerait de 20 à 50% parmi les 30 équipes. Selon le plan de redistribution, on parle d'une somme de 253$ millions. Le plan actuel a permis le partage de 166 $ millions en 2001, parmi les équipes les plus pauvres.
Les propriétaires ont déclaré qu'ils voulaient établir une masse salariale plancher à 45$ millions, mais des propriétaires, comme Carl Pohlad au Minnesota, ont mentionné qu'ils ne pourraient injecter de fonds additionnels dans leur équipe. Cette somme toutefois inclurait le salaire de la formation complète des 40 joueurs ainsi que les paiements pour les joueurs qui ont déjà quitté une organisation. Selon ce plan, il y a très peu d'équipes qui se situent sous cette barre.
Pour leur part, les joueurs allèguent que les équipes doivent avoir le droit de conserver les revenus qu'elles génèrent et estiment que les revenus des matchs ne sont pas complètement locaux, puisqu'il faut deux équipes pour disputer une rencontre!
Les joueurs estiment que prendre de l'argent aux équipes les plus fortunées brimerait leur liberté à dépenser davantage pour embaucher un joueur. La formule proposée par les propriétaires pourrait empêcher les meilleurs joueurs de toucher des salaires plus élevés, lorsqu'ils deviennent agents libres.
2: Une taxe pour équilibrer les forces
Les propriétaires constatent que les équipes ayant une petite masse salariale gagnent rarement. Au cours des sept dernières saisons, 225 parties éliminatoires ont été présentées et seulement cinq ont été gagnées par des équipes dont la masse
se situe dans les 15 dernières de toutes les équipes.
Selon la proposition des propriétaires, une taxe de 50% serait imposée pour chaque dollar dépassant les 98$ millions sur une masse salariale. Par exemple, si George Steinbrenner versait 150$ millions à ses joueurs, il devrait verser une somme de 26$ millions en taxe, qui elle, serait versée au fonds discrétionnaire du commissaire.
Les propriétaires croient que cette formule rapporterait plus que la taxe qui était en vigueur dans la convention collective de 1997 à 1999.
Les joueurs estiment qu'il est injuste d'imposer les équipes les plus riches. "Personne ne conteste qu'il faut équilibrer les forces, a dit Fehr. Nous sommes toutefois au 21e siècle en Amérique et nous sommes dans un marché libre où une équipe peut engager qui elle veut. Pourquoi pénaliser une formation qui embauche un joueur?"
Par exemple, si les Yankees embauchaient un lanceur qui était agent libre et lui versaient un salaire de 15$ millions par saison, le coût réel serait de 22,5$ millions, avec cette taxe à l'équilibre des forces. Les joueurs affirment qu'il ne s'agit pas uniquement des Yankees dans ce dossier. D'autres équipes avec une masse supérieure à 98$ millions, risquent d'hésiter à embaucher des agents libres. Pour les joueurs, ça veut aussi dire que les autres équipes vont payer moins cher pour embaucher un joueur car il y aura moins de compétition sur le marché des agents libres.
3: La règle 60/40
En 1975, Bud Selig, alors propriétaire, avait apporté sa contribution à la rédaction d'une règle qui empêcherait les équipes d'avoir une dette supérieure à 40% de leur valeur. Huit ans plus tard lorsqu'on a voulu renforcer cette règle, le syndicat des joueurs a déposé un grief, alléguant que c'était une contrainte au système des joueurs autonomes. Dans un jugement rendu en janvier 1985, l'arbitre Richard Bloch a déclaré que la règle du 60/40 ne nuisait pas au marché.
Le baseball majeur n'a pas renforcé cette règle depuis une décennie mais Selig a expédié une note aux équipes le 7 mars dernier, indiquant que cette mesure serait revue à la hausse et que les dettes des équipes incluraient les emprunts pour les stades, les prêts et les contrats à long terme avec les joueurs.
Les équipes qui violeraient cette mesure pourraient écoper d'amendes et pourraient être privées des revenus des droits de télévision nationaux. Une franchise fautive pourrait même être placée sous tutelle. Les propriétaires ne croient pas toutefois que cette règle devrait être incluse dans la convention collective et qu'elle devrait être imposée de façon unilatérale aux formations en vertu de la décision de l'arbitre rendue, il y a plus de 17 ans.
Les joueurs estiment que la règle 60/40 devrait faire partie de la convention collective et ce, depuis que la définition de dette comprend les contrats à long terme. Fehr ne croit pas que la décision de 1985 devrait s'appliquer et si c'était le cas, elle pourrait devenir une entrave à la signature d'agent libre."Ce genre de chose, ça se négocie."
4: Fonds discrétionnaire du commissaire
Les propriétaires souhaitent augmenter le partage des revenus et ont proposé la création du fonds spécial. Des sommes pourraient être distribuées, de façon discrétionnaire, par le commissaire Bud Selig à des équipes en difficulté. Cet argent pourrait servir à aider à la construction de stade ou encore pour éviter qu'une formation ne croule sous les dettes.
Il semble que ce point ne devrait pas être un obstacle pour l'Association des joueurs. Les joueurs voudraient toutefois avoir leur mot à dire dans ce partage spécial des revenus. En considérant que Selig puisse donner des fonds comme il le souhaite, il pourrait être tenté d'en verser une partie à sa fille, qui administre les Brewers de Milwaukee.
Cette manoeuvre pourrait être aussi décriée par les autres équipes qui seraient en lutte avec les Brewers.
5: Politique sur la drogue
Une politique antidopage, touchant surtout les drogues qui font augmenter les performances, est un point auquel tiennent les propriétaires. Même avant que d'anciens joueurs, comme Ken Caminiti, affirment avoir consommé des stéroïdes, les propriétaires souhaitaient se doter d'une politique comme on en retrouve dans la NBA et dans la NFL.
Les équipes veulent ainsi protéger leurs investissements et aussi envoyer un message positif aux amateurs de baseball.
L'Association des joueurs croit que des tests antidrogue inopinés doivent être confidentiels et elle ne croit pas qu'il est de la responsabilité du baseball majeur, de procéder au dépistage de drogues douces.
Fehr n'a jamais vraiment précisé ses objections, mais a expliqué que le baseball et son organisme avaient leurs propres médecins qui procèdent à des tests, dont les résultats demeurent confidentiels. "Nous procédons à des tests, a dit le patron de l'Association des joueurs. Mais les gens ne le savent pas."
6: Arbitrage
Actuellement le système permet à un joueur et à une équipe de porter leur cause devant un arbitre, si les deux parties ne parviennent pas à s'entendre sur les termes d'un nouveau contrat. Ainsi pour le moment, les parties présentent leurs arguments et un arbitre tranche.
Les propriétaires aimeraient, dans un nouveau contrat de travail, disposer d'une période de cinq jours après l'audition devant un arbitre pour entre autres retrancher le joueur en question, qui deviendrait alors agent libre sans restriction.
De leur côté, les joueurs ne croient pas que les propriétaires devraient avoir le droit de libérer un joueur. Libérer un joueur à la mi-janvier par exemple, pourrait inonder le marché des agents libres et nuire aux négociations en cours de ceux qui étaient déjà agents libres.
7: Banque centrale d'information
C'est simple, les propriétaires veulent connaître le contenu des offres qui sont présentées aux joueurs. "Nous voulons être en mesure de vérifier si les chiffres présentés par les agents, concernant les autres offres des autres équipes, sont véridiques," a mentionné DuPuy.
Encore une fois, les joueurs estiment qu'une telle banque de données aurait pour conséquence de restreindre le marché des joueurs autonomes. Pour les joueurs, accepter un tel point, serait l'équivalent que de légaliser la collusion.
*: source ESPN
Les propriétaires et l'Association des joueurs avouent qu'ils sont loin d'une nouvelle convention collective, pour remplacer l'actuel contrat de travail, qui a été prolongé cette saison.
"J'aimerais vous dire ce qui va se produire et vous dire comment les choses vont se dérouler mais ce serait un exercice stupide de ma part," a déclaré le président de l'Association des joueurs Don Fehr. Ce dernier a juré qu'aucune date butoir n'avait encore été identifiée par son groupe pour déclencher la grève. En toute logique, les joueurs devraient déclencher une grève avant la fin de la saison pour se donner un quelconque rapport de force face aux propriétaires qui eux, pourraient imposer leurs propres règles du jeu si les négociations sombraient dans une impasse.
Le baseball majeur se dirige-t-il vers un neuvième arrêt de travail de son histoire. Le premier conflit s'est produit en 1972. La grève a duré 14 jours et les joueurs revendiquaient une meilleure caisse de retraite. L'année suivante en 1973, les propriétaires déclenchaient un lock-out qui a duré 12 jours et qui touchait l'arbitrage salarial.
Puis en 1976, un autre lock-out causait une interruption des activités. Le conflit a duré 17 jours et la question des agents libres était au centre des négociations. Le camp d'entraînement a été particulièrement touché. Quatre ans plus tard, une grève, au sujet des compensations concernant les agents libres, paralysait les activités du baseball majeur.
En 1981, 712 parties étaient annulées à la suite d'une grève des joueurs qui a duré 50 jours. Puis en 1985, une grève de deux jours était déclenchée par les joueurs. Cinq ans plus tard, c'est un lock-out qui privait les amateurs de baseball pendant 32 jours. Le conflit avait surtout affecté les activités du camp d'entraînement.
Puis, les saisons 1994 et 1995 étaient affectées par une grève des joueurs que personne n'a oubliée et dont les effets se sont fait sentir pendant quelques saisons. La question d'un plafond salarial et le dossier du partage des revenus avaient opposé joueurs et propriétaires. La grève avait duré 232 jours et forcé l'annulation de 938 parties.
Les dirigeants du baseball majeur avaient même été dans l'obligation de décréter l'annulation de la Série Mondiale. Les gens de Montréal ne sont pas prêts d'oublier puisque les Expos présentaient la meilleure fiche du baseball majeur en 1994 au moment du déclenchement du conflit.
Cette saison, les propriétaires ont fait la promesse qu'il n'y aurait pas de lock-out avant la fin de la Série Mondiale. "On pourrait imposer un lock-out durant le camp d'entraînement," a mentionné Ton Ostertag, du conseil général du baseball majeur. "On pourrait attendre le premier jour de la saison régulière aussi."
Comme si les menaces de conflit n'étaient pas suffisantes, le baseball menace de dissoudre des équipes. Fehr a déclaré que les négociations seraient différentes selon le nombre d'équipe. On sait que le syndicat conteste cette position du baseball devant un arbitre qui doit rendre une décision à la mi-juillet.
Les responsables du baseball ont fait savoir qu'ils voulaient entreprendre les pourparlers et ce, rapidement. "Je pense qu'il y a des équipes qui ne pourront pas survivre à un autre arrêt de travail," a soutenu Bob DuPuy, du baseball majeur.
Les choses se compliquent quand on combine le dossier complexe de la règle 60/40, le fonds discrétionnaire du commissaire, les tests antidopages. Juste à jeter un coup d'oeil sur ces différents points et on comprend pourquoi les parties sont si loin l'une de l'autre.
Comme le baseball s'inquiète de l'opinion publique, il a délégué deux haut responsables, Rob Manfred et Sandy Alderson, dans plusieurs villes, pour expliquer sa position.
Les négociations sont encore plus complexes quand on pense que les propriétaires et les joueurs ne s'entendent toujours pas sur une forme des partages des revenus, qui atteignent les 3,5 milliards.
Il existe donc quelques points litigieux et les deux parties semblent irréconciliables pour l'instant.
1: Partage des revenus
Les propriétaires veulent augmenter le partage des revenus entre les équipes pour équilibrer les forces. Par exemple, les Expos de Montréal, qui ont eu des revenus locaux de 9,8$ millions l'an dernier, ne peuvent rivaliser avec les Yankees de New York dont les revenus locaux se chiffraient à 217,8$ millions pour la même période.
Les propriétaires aimeraient donc augmenter les revenus locaux (droits locaux de télévision, des revenus de stationnement et des concessions et souvenirs) dont le partage passerait de 20 à 50% parmi les 30 équipes. Selon le plan de redistribution, on parle d'une somme de 253$ millions. Le plan actuel a permis le partage de 166 $ millions en 2001, parmi les équipes les plus pauvres.
Les propriétaires ont déclaré qu'ils voulaient établir une masse salariale plancher à 45$ millions, mais des propriétaires, comme Carl Pohlad au Minnesota, ont mentionné qu'ils ne pourraient injecter de fonds additionnels dans leur équipe. Cette somme toutefois inclurait le salaire de la formation complète des 40 joueurs ainsi que les paiements pour les joueurs qui ont déjà quitté une organisation. Selon ce plan, il y a très peu d'équipes qui se situent sous cette barre.
Pour leur part, les joueurs allèguent que les équipes doivent avoir le droit de conserver les revenus qu'elles génèrent et estiment que les revenus des matchs ne sont pas complètement locaux, puisqu'il faut deux équipes pour disputer une rencontre!
Les joueurs estiment que prendre de l'argent aux équipes les plus fortunées brimerait leur liberté à dépenser davantage pour embaucher un joueur. La formule proposée par les propriétaires pourrait empêcher les meilleurs joueurs de toucher des salaires plus élevés, lorsqu'ils deviennent agents libres.
2: Une taxe pour équilibrer les forces
Les propriétaires constatent que les équipes ayant une petite masse salariale gagnent rarement. Au cours des sept dernières saisons, 225 parties éliminatoires ont été présentées et seulement cinq ont été gagnées par des équipes dont la masse
se situe dans les 15 dernières de toutes les équipes.
Selon la proposition des propriétaires, une taxe de 50% serait imposée pour chaque dollar dépassant les 98$ millions sur une masse salariale. Par exemple, si George Steinbrenner versait 150$ millions à ses joueurs, il devrait verser une somme de 26$ millions en taxe, qui elle, serait versée au fonds discrétionnaire du commissaire.
Les propriétaires croient que cette formule rapporterait plus que la taxe qui était en vigueur dans la convention collective de 1997 à 1999.
Les joueurs estiment qu'il est injuste d'imposer les équipes les plus riches. "Personne ne conteste qu'il faut équilibrer les forces, a dit Fehr. Nous sommes toutefois au 21e siècle en Amérique et nous sommes dans un marché libre où une équipe peut engager qui elle veut. Pourquoi pénaliser une formation qui embauche un joueur?"
Par exemple, si les Yankees embauchaient un lanceur qui était agent libre et lui versaient un salaire de 15$ millions par saison, le coût réel serait de 22,5$ millions, avec cette taxe à l'équilibre des forces. Les joueurs affirment qu'il ne s'agit pas uniquement des Yankees dans ce dossier. D'autres équipes avec une masse supérieure à 98$ millions, risquent d'hésiter à embaucher des agents libres. Pour les joueurs, ça veut aussi dire que les autres équipes vont payer moins cher pour embaucher un joueur car il y aura moins de compétition sur le marché des agents libres.
3: La règle 60/40
En 1975, Bud Selig, alors propriétaire, avait apporté sa contribution à la rédaction d'une règle qui empêcherait les équipes d'avoir une dette supérieure à 40% de leur valeur. Huit ans plus tard lorsqu'on a voulu renforcer cette règle, le syndicat des joueurs a déposé un grief, alléguant que c'était une contrainte au système des joueurs autonomes. Dans un jugement rendu en janvier 1985, l'arbitre Richard Bloch a déclaré que la règle du 60/40 ne nuisait pas au marché.
Le baseball majeur n'a pas renforcé cette règle depuis une décennie mais Selig a expédié une note aux équipes le 7 mars dernier, indiquant que cette mesure serait revue à la hausse et que les dettes des équipes incluraient les emprunts pour les stades, les prêts et les contrats à long terme avec les joueurs.
Les équipes qui violeraient cette mesure pourraient écoper d'amendes et pourraient être privées des revenus des droits de télévision nationaux. Une franchise fautive pourrait même être placée sous tutelle. Les propriétaires ne croient pas toutefois que cette règle devrait être incluse dans la convention collective et qu'elle devrait être imposée de façon unilatérale aux formations en vertu de la décision de l'arbitre rendue, il y a plus de 17 ans.
Les joueurs estiment que la règle 60/40 devrait faire partie de la convention collective et ce, depuis que la définition de dette comprend les contrats à long terme. Fehr ne croit pas que la décision de 1985 devrait s'appliquer et si c'était le cas, elle pourrait devenir une entrave à la signature d'agent libre."Ce genre de chose, ça se négocie."
4: Fonds discrétionnaire du commissaire
Les propriétaires souhaitent augmenter le partage des revenus et ont proposé la création du fonds spécial. Des sommes pourraient être distribuées, de façon discrétionnaire, par le commissaire Bud Selig à des équipes en difficulté. Cet argent pourrait servir à aider à la construction de stade ou encore pour éviter qu'une formation ne croule sous les dettes.
Il semble que ce point ne devrait pas être un obstacle pour l'Association des joueurs. Les joueurs voudraient toutefois avoir leur mot à dire dans ce partage spécial des revenus. En considérant que Selig puisse donner des fonds comme il le souhaite, il pourrait être tenté d'en verser une partie à sa fille, qui administre les Brewers de Milwaukee.
Cette manoeuvre pourrait être aussi décriée par les autres équipes qui seraient en lutte avec les Brewers.
5: Politique sur la drogue
Une politique antidopage, touchant surtout les drogues qui font augmenter les performances, est un point auquel tiennent les propriétaires. Même avant que d'anciens joueurs, comme Ken Caminiti, affirment avoir consommé des stéroïdes, les propriétaires souhaitaient se doter d'une politique comme on en retrouve dans la NBA et dans la NFL.
Les équipes veulent ainsi protéger leurs investissements et aussi envoyer un message positif aux amateurs de baseball.
L'Association des joueurs croit que des tests antidrogue inopinés doivent être confidentiels et elle ne croit pas qu'il est de la responsabilité du baseball majeur, de procéder au dépistage de drogues douces.
Fehr n'a jamais vraiment précisé ses objections, mais a expliqué que le baseball et son organisme avaient leurs propres médecins qui procèdent à des tests, dont les résultats demeurent confidentiels. "Nous procédons à des tests, a dit le patron de l'Association des joueurs. Mais les gens ne le savent pas."
6: Arbitrage
Actuellement le système permet à un joueur et à une équipe de porter leur cause devant un arbitre, si les deux parties ne parviennent pas à s'entendre sur les termes d'un nouveau contrat. Ainsi pour le moment, les parties présentent leurs arguments et un arbitre tranche.
Les propriétaires aimeraient, dans un nouveau contrat de travail, disposer d'une période de cinq jours après l'audition devant un arbitre pour entre autres retrancher le joueur en question, qui deviendrait alors agent libre sans restriction.
De leur côté, les joueurs ne croient pas que les propriétaires devraient avoir le droit de libérer un joueur. Libérer un joueur à la mi-janvier par exemple, pourrait inonder le marché des agents libres et nuire aux négociations en cours de ceux qui étaient déjà agents libres.
7: Banque centrale d'information
C'est simple, les propriétaires veulent connaître le contenu des offres qui sont présentées aux joueurs. "Nous voulons être en mesure de vérifier si les chiffres présentés par les agents, concernant les autres offres des autres équipes, sont véridiques," a mentionné DuPuy.
Encore une fois, les joueurs estiment qu'une telle banque de données aurait pour conséquence de restreindre le marché des joueurs autonomes. Pour les joueurs, accepter un tel point, serait l'équivalent que de légaliser la collusion.
*: source ESPN