"Du BS pour les riches"
Baseball jeudi, 30 sept. 2004. 23:02 jeudi, 12 déc. 2024. 15:55
(AP) - L'entente qui a permis de ramener le baseball majeur à Washington est tellement à sens unique qu'on n'aura pas besoin d'organiser un concours pour trouver le nouveau surnom de l'équipe.
"Suckers" lui convient parfaitement.
Un "sucker", c'est un nigaud, une personne qui est facilement trompée. Et de toute évidence, la capitale américaine en est remplie. Comment expliquer autrement le fait qu'une municipalité s'empresserait de promettre de construire un stade d'une valeur de 400 millions $ US pour une poignée de richissimes hommes d'affaires, deux douzaines de millionnaires qui jouent au baseball et quelques milliers d'amateurs férus de ce sport.
"Ce sont les propriétaires d'équipes, les propriétaires de commerces et les utilisateurs du stade qui vont payer pour le projet, et il n'y a pas un sous venant d'un citoyen de Washington DC qui va servir à financer cet investissement important pour notre ville", a déclaré le maire Anthony Williams.
Vraiment?
Oui, mais seulement si les 2000 commerces qui seront affectés par les hausses de taxes n'augmentent par les prix qu'ils imposent aux consommateurs. Oui, à la condition que l'équipe vende suffisamment de billets, soir après soir, pour répondre aux projections de revenus, plutôt optimistes, avancées par Williams et son conseil. Oui, si vous oubliez le fait que, selon toutes les recherches indépendantes, les stades bâtis ces dernières années avec des fonds publics rapportent rarement les dividendes attendus.
Pouvez-vous dire "bien-être social pour les riches?" C'est de cette façon qu'un économiste de l'Université Stanford Roger Noll a décrit l'entente conclue par la ville dans le quotidien The Washington Post.
"On taxe les gens ordinaires pour un stade qui servira aux gens aisés, et ensuite les revenus qui sont générés profitent aux gens encore mieux nantis, nommément les joueurs et les propriétaires. En gros, a-t-il expliqué, on taxe des gens qui gagnent 30 000 $ par année afin de financer un jouet pour des gens qui font 200 000 $ par année, et de créer des revenus pour des gens qui font des millions chaque année."
Il y a une raison pour laquelle le commissaire du baseball Bud Selig a promis de "recommander très fortement" que ses confrères propriétaires approuvent le transfert à Washington à l'occasion de leur réunion du mois de novembre prochain. Selig sait fort bien à quel point il s'agit d'une bonne entente pour lui et le baseball majeur. Tellement bonne, en fait, qu'il avancerait la date de la réunion des propriétaires si les dirigeants de la ville devaient menacer de changer d'idée.
Washington a l'avantage d'avoir une importante communauté de gens d'affaires composée de firmes d'avocats, de comptables et de membres de groupes de pression. Il s'agit précisément de la population visée par le baseball majeur, qui cherche à vendre des sièges "de luxe" afin de pallier aux revenus décroissants provenant des loges corporatives.
La meilleure chose qu'on puisse dire de l'offre faite par la ville de Washington, c'est que le conseil n'a pas choisi de taxer les hôtels, les compagnies de location de voitures et les détaillants, comme on le fait habituellement. On a véritablement tenté de viser les personnes qui utiliseront le stade.
Et quiconque se dit prêt à dépenser de fortes sommes pour voir une équipe médiocre ne devrait pas tellement protester si celle-ci devait s'appeler les "Suckers".
"Suckers" lui convient parfaitement.
Un "sucker", c'est un nigaud, une personne qui est facilement trompée. Et de toute évidence, la capitale américaine en est remplie. Comment expliquer autrement le fait qu'une municipalité s'empresserait de promettre de construire un stade d'une valeur de 400 millions $ US pour une poignée de richissimes hommes d'affaires, deux douzaines de millionnaires qui jouent au baseball et quelques milliers d'amateurs férus de ce sport.
"Ce sont les propriétaires d'équipes, les propriétaires de commerces et les utilisateurs du stade qui vont payer pour le projet, et il n'y a pas un sous venant d'un citoyen de Washington DC qui va servir à financer cet investissement important pour notre ville", a déclaré le maire Anthony Williams.
Vraiment?
Oui, mais seulement si les 2000 commerces qui seront affectés par les hausses de taxes n'augmentent par les prix qu'ils imposent aux consommateurs. Oui, à la condition que l'équipe vende suffisamment de billets, soir après soir, pour répondre aux projections de revenus, plutôt optimistes, avancées par Williams et son conseil. Oui, si vous oubliez le fait que, selon toutes les recherches indépendantes, les stades bâtis ces dernières années avec des fonds publics rapportent rarement les dividendes attendus.
Pouvez-vous dire "bien-être social pour les riches?" C'est de cette façon qu'un économiste de l'Université Stanford Roger Noll a décrit l'entente conclue par la ville dans le quotidien The Washington Post.
"On taxe les gens ordinaires pour un stade qui servira aux gens aisés, et ensuite les revenus qui sont générés profitent aux gens encore mieux nantis, nommément les joueurs et les propriétaires. En gros, a-t-il expliqué, on taxe des gens qui gagnent 30 000 $ par année afin de financer un jouet pour des gens qui font 200 000 $ par année, et de créer des revenus pour des gens qui font des millions chaque année."
Il y a une raison pour laquelle le commissaire du baseball Bud Selig a promis de "recommander très fortement" que ses confrères propriétaires approuvent le transfert à Washington à l'occasion de leur réunion du mois de novembre prochain. Selig sait fort bien à quel point il s'agit d'une bonne entente pour lui et le baseball majeur. Tellement bonne, en fait, qu'il avancerait la date de la réunion des propriétaires si les dirigeants de la ville devaient menacer de changer d'idée.
Washington a l'avantage d'avoir une importante communauté de gens d'affaires composée de firmes d'avocats, de comptables et de membres de groupes de pression. Il s'agit précisément de la population visée par le baseball majeur, qui cherche à vendre des sièges "de luxe" afin de pallier aux revenus décroissants provenant des loges corporatives.
La meilleure chose qu'on puisse dire de l'offre faite par la ville de Washington, c'est que le conseil n'a pas choisi de taxer les hôtels, les compagnies de location de voitures et les détaillants, comme on le fait habituellement. On a véritablement tenté de viser les personnes qui utiliseront le stade.
Et quiconque se dit prêt à dépenser de fortes sommes pour voir une équipe médiocre ne devrait pas tellement protester si celle-ci devait s'appeler les "Suckers".