Éric Gagné est passé par toute la gamme des émotions cet été. Devenu lanceur partant, l'artilleur de Mascouche joignait les Capitales de Québec afin de relancer sa carrière.

Ses premières sorties furent laborieuses. Trop généreux envers les frappeurs adverses, il a dû attendre à son sixième départ avant de savourer son premier gain. À un certain moment, sa moyenne de points mérités s'élevait à plus de 10.

«À son quatrième ou cinquième départ avec nous, ça passait ou ça cassait pour lui», se souvient son gérant Michel Laplante. «Il a lancé dans la pluie au New Hampshire devant moins de 100 spectateurs. Il s'est fait battre et il était fatigué… C'est le plus bas niveau que Éric a atteint. Au lieu de dire : «C'est terminé», il s'est retroussé les manches en se disant que ça ne se reproduira plus.»

Et par la suite, il signait cinq victoires en six sorties, en plus de recevoir le titre de lanceur de la semaine, Gagné avait repris la forme.

«En tant que partant, tu passes par toutes les émotions et c'est ce que j'ai vécu cette saison», explique Gagné. «J'essayais de m'intégrer et de m'amuser. Maintenant, je suis rendu au point que je peux m'amuser et me laisser aller sur le monticule. Je ne suis pas obligé de penser à mon corps.»

Au chapitre des statistiques, il termine la saison régulière avec une fiche de six victoires et six défaites avec une moyenne de points mérités à 4,65. C'est d'ailleurs à lui que le gérant Michel Laplante remettra la balle pour le premier match des séries éliminatoires.

«Si on regarde ses statistiques, il est probablement un des lanceurs les plus dominants de la ligue depuis sept ou huit parties. De plus, il est capable de lancer avec seulement trois jours de repos. Il l'a prouvé à deux occasions cette saison», raconte Laplante.

Questionné sur son avenir, Gagné avoue qu'il a espoir, plus que jamais, de remonter sur un monticule des majeures. Il évaluera d'ailleurs les options qui s'offrent à lui au cours de la saison hivernale.

D'après un reportage de Louis-Simon Lapointe