MONTREAL (PC) - Alors que la dissolution probable des Expos de Montréal pourrait se muer en mise en tutelle par les propriétaires du baseball majeur, Paul Delage Roberge, président des boutiques San Francisco et actionnaire minoritaire de l'équipe montréalaise, pense qu'il y a encore une mince lueur d'espoir.

"J'aimerais encore qu'on trouve une solution", a-t-il déclaré, mardi, alors qu'il assistait à la 14e édition du déjeuner des Prix Distinction de l'école de gestion John-Molson.

"Je pense encore qu'on a un an devant nous. Peut-être que tantôt, il y aura des investisseurs québécois ou américains qui vont désirer acquérir les actions des Expos et conserver le baseball à Montréal."

La saga des Expos a laissé un goût amer à nombre d'investisseurs québécois. Malgré tout, M. Roberge ne repousse pas d'emblée une participation financière si un revirement de situation se produisait.

"Ce fut une belle expérience que d'avoir pu garder les Expos à Montréal toutes ces années. Si jamais un autre groupe se manifesterait, nous serions intéressés à regarder aussi..."

Lucide, l'actionnaire minoritaire des Expos ne se fait quand même pas d'illusions.

"Ecoutez. Les Expos sont partis. Il s'agit juste d'un sursis (la tutelle) d'un an. Aujourd'hui, ils sont partis. Mais on ne sait jamais. Quand une nouvelle convention va être signée, ce sera plus facile de faire vivre une équipe de baseball."

Malgré le formidable succès du match de la coupe Grey à Montréal en fin de semaine (plus de 65 000 spectateurs présents), Paul Delage Roberge maintient qu'un nouveau stade de baseball est une donnée incontournable.

"Les chances sont bien meilleures avec un stade au centre-ville, dit-il. Tout le monde en est persuadé. Le baseball a besoin de tellement de revenus, que ça prend un nouveau stade."

Invité à commenter l'achat possible des Marlins de la Floride par Jeffrey Loria avec la compensation que lui verserait le baseball majeur, M. Roberge a été peu loquace.

"Je vais réserver mes commentaires pour une autre fois."

Depuis quelques jours, des rumeurs circulent selon lesquelles les propriétaires du baseball majeur seraient prêts à entériner la vente des Marlins à Loria.

Vu que le règlement du baseball majeur interdit la possession d'actions dans plus d'une équipe, Loria céderait le contrôle de la formation montréalaise aux autorités de la ligue, d'où la mise en tutelle. Il obtiendrait en retour un montant compensatoire qui lui permettrait de financer l'achat des Marlins.